Encerclement policier Les fans de GC crient au scandale, la police s'explique

Sandro Zappella/trad

2.12.2024

Lors du derby zurichois, la police municipale (la Stapo) a encerclé samedi soir environ 500 supporters de GC sur le pont Duttweiler et procédé à des contrôles d'identité pendant plus de quatre heures. Les fans de GC jugent cette intervention disproportionnée, tandis que la police s'explique et fournit des photos du matériel confisqué.

Zurich – GC 1-1

Zurich – GC 1-1

Credit Suisse Super League // 16ème journée // Saison 24/25

30.11.2024

Sandro Zappella/trad

Le 287e derby zurichois, disputé samedi soir, restera surtout dans les mémoires par le fait que le secteur des supporters de GC est resté presque vide pendant la majeure partie du match. La raison ? L'encerclement d'environ 500 fans des Grasshoppers sur le pont Duttweiler. blue Sport s'est entretenu avec un fan de GC ayant assisté aux événements, qui a souhaité rester anonyme, ainsi qu'avec la police municipale de Zurich (Stapo).

Le déroulement de la soirée

Un nouveau point de rencontre

Le cortège des supporters de GC devait initialement partir de la Josefwiese. Cependant, comme les supporters du FCZ prévoyaient également de s'y rassembler ce samedi, la police municipale a réagi. Dans un communiqué, la Stapo a annoncé qu'aucun cortège de supporters ne serait toléré depuis la Josefwiese. Les supporters du GC se sont donc réunis sur la Turbinenplatz, d'où environ 500 personnes sont parties peu avant 18 heures.

Le passage par le pont Duttweiler

Comme à leur habitude, les fans de GC souhaitaient traverser les voies ferrées pour rejoindre le stade du Letzigrund via le pont Duttweiler. Selon le fan interrogé, quelques fumigènes auraient été allumés en chemin, mais il s'agissait uniquement de petites torches. Cependant, au milieu du pont, les supporters ont été encerclés par un important dispositif policier.

Lukas Scheuber, du service de presse de la police municipale de Zurich, explique à blue Sport : «La raison de cette intervention est que des pétards extrêmement dangereux ont été allumés.» Dès les premiers mètres sur le pont Duttweiler, des dizaines de ces pétards ont été utilisés.

Ces pétards peuvent représenter un danger pour des tiers et, lors du précédent derby, plus de 100 d'entre eux avaient été allumés. Anticipant une répétition de ces incidents, la police a décidé d'intervenir sur le pont Duttweiler pour prévenir tout risque. «Nous avons observé la situation et réagi en conséquence. La direction des opérations était préparée à cela», ajoute Scheuber.

GC est conscient du problème. Dans un communiqué publié dimanche, le club a affirmé rejeter fermement l'utilisation de ces pétards et avoir récemment porté la sanction à cinq ans d’interdiction de stade pour ceux qui en allument. Après le dernier derby, les supporters avaient d'ailleurs distribué des flyers appelant à une tolérance zéro envers ce type de comportement.

Des contrôles d'identité

Sur le pont Duttweiler, les fans de GC ont été contrôlés un par un. Les identités ont été vérifiées, les lieux de résidence contrôlés, et des numéros ont été attribués à chaque supporter. Ces numéros, tenus par les fans sur des panneaux, ont ensuite été photographiés. La police cantonale (Kapo) a confirmé cette procédure.

Le supporter du GC explique qu'il faisait partie de la moitié environ des 500 fans contrôlés et, qu'à ce moment-là, deux heures s’étaient déjà écoulées : «C'est inquiétant de voir combien de temps cela a réellement pris et qu'un nombre disproportionné de personnes innocentes a dû en pâtir. Il est inacceptable d'enfermer 500 personnes pour en cibler seulement quelques-unes.»

La police municipale justifie sa démarche : «Il y avait environ 500 personnes, et certaines opposaient de la résistance. Cela ne peut évidemment pas se faire en un claquement de doigts.» Trois personnes ont également été arrêtées pour avoir jeté des bouteilles sur les policiers.

La police municipale a par ailleurs partagé des photos des objets confisqués lors des contrôles. «Ces objets justifient l’intervention», déclare Scheuber. Sur les images, on peut voir, en plus du matériel pyrotechnique, des couteaux, des matraques et des poings américains.

La police municipale a publié des photos du matériel saisi chez les supporters de GC.
La police municipale a publié des photos du matériel saisi chez les supporters de GC.
Police municipale de Zurich

Retour à la maison au lieu du Letzigrund

Les supporters contrôlés n'ont été autorisés à quitter le pont Duttweiler qu'en direction du quartier Toni-Areal, d'où ils étaient venus. Selon le supporter anonyme, ce détour a gâché le match pour de nombreux fans du GC : «Beaucoup ont fini par regarder le match dans la rue avant de rentrer chez eux. La plupart n'ont même pas pu utiliser leur billet à 25 francs.»

La Turbinenplatz, le pont Duttweiler et le stade du Letzigrund.
La Turbinenplatz, le pont Duttweiler et le stade du Letzigrund.
google maps

Qu'en est-il des supporters du FC Zurich ?

Ce qui agace particulièrement les fans de GC, c'est que les supporters du club rival, le FC Zurich, ont pu accéder au stade sans rencontrer de problèmes majeurs. Les deux groupes de supporters sont-ils traités de manière inégale ? La police municipale de Zurich répond : «Les supporters du FCZ ont utilisé très peu de pétards dangereux. Ils ont bien utilisé du matériel pyrotechnique, mais il s'agissait principalement de fumigènes. Si quelque chose de dangereux s'était produit de leur côté, nous aurions également dû intervenir.»

Prochain derby déjà mardi

Le prochain derby zurichois est déjà programmé pour mardi, cette fois en Coupe de Suisse. Selon le supporter anonyme de GC, de nombreux fans des Grasshoppers pourraient décider de ne pas participer au cortège, tant et si bien qu'un tel rassemblement soit organisé. La police municipale assure qu'elle est prête : «Nous réagirons de manière proportionnée pour garantir la sécurité publique», affirme Scheuber.