Marco Odermatt a démontré à de maintes reprises sa capacité de récupération hors normes. A quelques jours des premières épreuves de vitesse de la saison à Beaver Creek, le Nidwaldien évoque toutefois la possibilité d'adapter son calendrier dans le futur.
Le détenteur du gros globe de cristal se montre serein avant d'enchaîner trois courses en trois jours (descente, super-G et géant entre vendredi et dimanche). «Ces périodes ont toujours existé. En décembre dernier, par exemple, nous avions disputé cinq courses en cinq jours à Val Gardena et Alta Badia. Mais aussi fin janvier, avec les émotions d'Adelboden, Wengen et Kitzbühel directement suivies de Schladming et Garmisch», rappelle-t-il lors d'un entretien accordé à Keystone-ATS à Copper Mountain, à une heure de route de Beaver Creek.
«On est à chaque fois à la limite absolue. On le remarque physiquement, mais surtout mentalement. Il faut toujours de l'énergie pour retrouver le rythme de la course», ajoute «Odi».
«Sur le fil du rasoir»
Une charge physique et mentale qui pourrait lui faire envisager de réduire la voilure, lui qui a raflé l'hiver dernier les globes des trois disciplines dans lesquelles il concourt. «J'ai déjà fait l'impasse sur certaines courses. Par exemple, le géant de Schladming il y a deux ans, mais pour cause de blessure», commence-t-il, avant de noter qu'il ne serait pas rendu à Bansko (BUL) en février si les courses prévues à Chamonix n'avaient pas été annulées.
«Je suis conscient que cet hiver aussi, je serai sur le fil du rasoir à la fin du mois de janvier – et qu'il y aura ensuite les Championnats du monde. Il se peut donc que je ne sois pas présent à Schladming ou à Garmisch, voire aux deux», révèle-t-il.
«Trois années passionnantes»
Malgré tout, Marco Odermatt veut profiter au maximum de ses capacités dans le futur proche. «En ce qui concerne les disciplines, je vois mon calendrier inchangé pour les deux saisons suivantes. Ce sont trois années passionnantes avec les Mondiaux de Saalbach en 2025 et ceux de Crans-Montana en 2027, et les Jeux olympiques entre les deux. Je veux continuer à concourir dans trois disciplines», affirme-t-il.
Mais le Nidwaldien n'écarte pas la possibilité de renoncer au géant à plus long terme. «Je me demanderai plus tard quels objectifs je souhaite encore atteindre ou combien de temps je veux encore courir. Je réfléchirai aussi à la possibilité de me concentrer uniquement sur la vitesse», dit-il.
Situation inédite
Après avoir porté durant les trois dernières saisons le dossard route du leader de la Coupe du monde du début à la fin de l'hiver, Odermatt s'élancera à Beaver Creek dans la peau du chasseur, 42 jours après son élimination au géant d'ouverture de Sölden. «Nous verrons à si c'est oublié. C'est une situation nouvelle pour moi, mais je vois aussi cela comme un défi», lance-t-il.
Dans le Colorado, il sera intéressant de voir si le Nidwaldien de 27 ans dispose toujours d'une marge conséquente sur la concurrence en géant. «Si l'on y regarde de plus près, j'ai remporté la moitié de mes victoires avec une courte avance. J'ai peut-être épuisé la chance qui m'a fait défaut dernièrement à Sölden. Je ne me considère donc pas aussi dominant que ma série de victoires (réd: 12 succès en géant entre mars 2023 et mars 2024) le laisserait supposer.»
ATS, par David Bernold