Le Bernois triomphe à Wengen «Franjo von Allmen est comme un chien, toujours heureux !»

Nicolas Larchevêque, à Wengen

17.1.2025

Victorieux du super-G vendredi à Wengen, Franjo von Allmen a décroché, à 23 ans, son premier succès en Coupe du monde de ski alpin, qui plus est dans sa région d’origine, l’Oberland bernois. Forcément aux anges et encensé par ses collègues, le jeune skieur n’arrivait pas «encore vraiment à réaliser» la portée de son exploit.

Franjo von Allmen réussit une première à Wengen

Franjo von Allmen réussit une première à Wengen

Le Bernois s'impose pour la première fois en Coupe du monde, et devant son public. Après deux 2es places en descente, le skieur de 23 ans remporte le super-G de Wengen.

17.01.2025

Nicolas Larchevêque, à Wengen

Le peuple bernois l’attendait, il ne l'a pas déçu. Après deux deuxièmes places en descente fin 2024 à Val Gardena et à Bormio, Franjo von Allmen est monté pour la première fois de sa jeune carrière sur la plus haute marche du podium en Coupe du monde. La pépite de Boltigen devient ainsi le premier skieur oberlandais à s’imposer «à la maison», à Wengen, depuis Bruno Kernen et sa victoire en 2003 en descente.

Alors que le triple vice-champion du monde juniors peinait encore à réaliser la portée de son exploit au moment de se présenter devant la presse, ses coéquipiers n’ont pas tari d’éloges à son égard. «C’est un type qui est toujours heureux, qui a toujours le sourire sur le visage et le mot pour rire», a lancé Stefan Rogentin, 3e vendredi. «Je pense que c'est le plus ‘Welsch’ des Suisses allemands», a estimé pour sa part Arnaud Boisset, qui effectuait son retour à la compétition après sa lourde chute à Beaver Creek.

Retrouvez les réactions, après ce super-G, des spécialistes de vitesse helvétiques, qui ont apporté à Swiss-Ski deux nouveaux podiums dans leur saison déjà folle.


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Vainqueur du super-G

Franjo von Allmen

«C’est un sentiment spécial d’avoir gagné, surtout ici à Wengen. C’est incroyablement beau avec toute cette ambiance. C'est vraiment cool, je crois que je ne l'ai pas encore vraiment réalisé. Mais ça va venir, j'espère. C’est fou d’être le premier Oberlandais à s’imposer ici depuis Bruno Kernen (ndlr : succès en 2003 en descente). Je n'arrive pas encore à m’en rendre compte. Je pense que ça viendra dans les prochains jours. Mais pour l'instant, c'est très agréable et j'essaie vraiment de profiter.»

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3e du super-G

Stefan Rogentin

«Je suis heureux d’avoir été en mesure de prendre le départ (ndlr : après sa chute mardi à l’entraînement). J’avais encore des douleurs à la tête, mais avec l’adrénaline, j’ai pu skier à 100%. J’ai eu de la chance après ma chute, car cela aurait pu être pire. Je n’ai pas été au mieux sur le haut du parcours, puis j’ai trouvé le rythme sur la partie médiane. Mais j’étais étonné de mon résultat, car je n’avais pas l’impression d’avoir réalisé une grande course.»

«C’est toujours plus beau de partager le podium avec un collègue. On a une équipe incroyable. C’est fou les résultats que l’on a eus. Franjo ? C’est un type qui est toujours heureux, qui a toujours le sourire sur le visage et le mot pour rire. C’est un super type qui est posé. Il est comme un chien, il est toujours heureux !»

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7e du super-G

Marco Odermatt

«Ce n'était pas une course parfaite, j'ai fait deux-trois petites fautes. Tu ne peux pas gagner comme cela. Franjo était très rapide aujourd'hui, tout comme Vincent (ndlr : Kriechmayr, 2e). Je me contente donc de cette 7e place. Bien sûr, je veux toujours faire mieux, mais c'est comme ça. Une 7e place, ce n'est pas si mauvais. Les récents résultats suisses en vitesse sont incroyables ! J'ai vu la course de Franjo avant mon départ et je me suis dit que ça allait être très difficile d'être plus rapide que lui. Il signe sa première victoire, c'est très cool pour lui. S'il ne fait pas de faute, il peut gagner chaque course. C’est cool aussi pour moi de ne pas être toujours dans la lumière.»

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9e du super-G

Alexis Monney

«Je suis satisfait de mon rang, mais pas de la manière dont j'ai skié. J’ai été un peu trop gentil de haut en bas et j’ai aussi fait des petites erreurs de ligne que j'avais faites à la reconnaissance. Mais voilà, c'est le ski. Il faut des fois faire des erreurs pour apprendre. Il y a des passages où il ne faut pas se rater et je pense que c'est exactement à ces endroits que je l'ai fait. C’est un peu dommage, mais c'est la vie. Il faut prendre le positif.»

«D’avoir deux Suisses sur le podium, c’est positif. On savait qu'on était attendu ce week-end. Il y a déjà beaucoup de monde aujourd'hui, c'est cool pour le ski suisse. Ça enlève un petit peu de pression pour demain. Le week-end est déjà réussi pour la Suisse. Mais demain, ça reste la descente, c'est la discipline reine...»

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23e du super-G

Loïc Meillard

«Je ne me suis pas si mal senti. Mon ressenti est que ce n’était pas une mauvaise manche, mais je n’ai pas été assez rapide. J'ai déjà montré par le passé que je pouvais skier vite. Le but est toujours de skier aux avant-postes, sinon je ne serais pas ici. Si ce super-G n’était pas assez tournant ? Ça dépend de comment le parcours est tracé. Après, je pense qu'il y a quand même la possibilité de faire quelque chose de plus tournant. Ils ont décidé de faire quelque chose d'un peu plus direct. C'est le choix du traceur et à la fin, c'est lui qui décide. Je ne sais pas si ça m'a péjoré, mais ça n’a en tout cas pas joué en ma faveur.»

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28e du super-G

Arnaud Boisset

«Aujourd'hui, c'était important de reprendre le départ. Le résultat est secondaire. C'est à nouveau un pas de plus dans la bonne direction, même un grand pas. Il y a de nouveau eu pas mal de passages où je sors de ma zone de confort. Honnêtement, je suis content d'être à l'arrivée. Ce n'était malheureusement pas mes ambitions au début de saison, mais là, avec ce qui s'est passé (ndlr : sa chute à Beaver Creek), c'est clair que c'était le but de franchir la ligne d’arrivée. C’est de nouveau un très bon pas au niveau de la confiance et du dépassement de soi-même.»

«Franjo, je lui ai dit qu'il avait fait exprès d'attendre pour fêter sa première victoire devant son public. Il est presque à la maison ici, c'est vraiment génial. Je vais rester jusqu'à la fin pour faire la photo d'équipe. Cela me remplit de joie. Franjo est quelqu'un de très tranquille, toujours de bonne humeur et qui rigole beaucoup. Je pense que c'est le plus ‘Welsch’ des Suisses allemands. Il n'habite pas loin de la ‘frontière’. C'est vraiment un de mes meilleurs potes dans l'équipe.»