Vainqueur de la dernière descente de l’année 2024 à Bormio, Alexis Monney s’attaque aux épreuves du Lauberhorn avec un nouveau statut. Le skieur fribourgeois souhaite toutefois rester humble et ne s’emballe pas. «Cela ne va pas changer parce que j'ai gagné en Coupe du monde», confie celui qui revient notamment sur son parcours et sur l’importance de sa famille. Rencontre.
À 25 ans, Alexis Monney est en passe de confirmer tous les espoirs qui sont placés en lui depuis des années. Il y a trois semaines, le Fribourgeois a décroché son premier succès en Coupe du monde lors de la descente à Bormio, suivi d’une troisième place en super-G le lendemain.
Grâce ses exploits dans la station italienne, les attentes autour du skieur des Paccots sont forcément désormais plus grandes. «Ma carrière a changé un petit peu, mais en tant que personne, j'espère que non. J’ai envie de continuer de faire tout comme j'ai fait jusqu'à maintenant, de m'amuser sur les pistes et prendre du plaisir», a-t-il confié devant la presse romande mercredi, à l’aube de dévaler le Lauberhorn.
Décontracté face à l’engouement qui l’entoure, le Fribourgeois estime que son nouveau rang ne modifiera pas sa façon de fonctionner et de travailler. «Si, une fois à l'entraînement, ça ne correspond pas à mes idées ou à mes envies, je vais continuer de le dire aux entraîneurs. Cela ne va pas changer parce que j'ai gagné en Coupe du monde.»
Pour atteindre les sommets du Cirque blanc, le chemin a été long pour Monney. Il a notamment dû accepter de faire un pas en retrait ces dernières saisons afin de trouver un ski optimal, tout en limitant sa fougue. «L’année passée, j'ai pris beaucoup moins de risques que l'année d'avant. J'ai quand même réussi à faire des bons résultats, même s'il y avait un peu moins de constance. Je pense que ça m'a aidé», explique-t-il.
Avant de détailler : «Le but de la saison passée, c'était de réussir à faire des top 30, des top 25, des top 20, des top 15 solides sans prendre des risques inconsidérés et puis, de réussir à m'établir et de construire là-dessus.»
«Sans ma famille, je n’aurais jamais pu le faire»
Au-delà de ce choix payant, le natif de Châtel-Saint-Denis peut toujours compter sur le soutien de sa famille. «Je pense que sans eux, je n’aurais jamais pu arriver ici et skier en Coupe du monde comme j'en rêvais lorsque j'étais petit. Les premières années NLZ (ndlr : au Centre National de Performance Ouest), où les saisons sont assez chères, c'est eux qui payaient. Sans eux, je n’aurais jamais pu le faire. Je les en remercie.»
Alexis bénéficie également des précieux conseils de son papa, Louis Monney, ancien skieur et entraîneur de l’équipe de Suisse de ski alpin au début des années 2000. «Il m'a mis sur le ski, il m'a donné un peu ce virus du ski. J’adore skier et regarder les courses, à la télévision aussi. C'est un peu grâce à lui tout ça», reconnaît-il.
«Il m'a entraîné, il m'a appris à skier. Il me connaît, il sait comment je skie et sait ce qu'il doit me dire aussi si ça va un peu moins bien. À un moment donné, c'était un peu plus compliqué pour moi d'accepter ce qu'il me disait. Je prenais ça plutôt comme des critiques que de l'aide. Quand j'ai compris qu'il voulait plutôt m'aider, ça a été un peu plus facile», ajoute un Alexis Monney reconnaissant.
«Je n'ai pas comme objectif de faire des résultats»
Le regard désormais tourné vers le super-G de vendredi et la descente de samedi, le champion du monde juniors 2020 de la discipline reine se refuse de rêver de podium ou de victoire à Wengen. «Je n'ai pas comme objectif de faire des résultats. J’ai envie de faire du bon ski et de m'amuser sur la piste. On verra à l’arrivée ce que ça donne», avance modestement Monney.
Ce dernier est conscient que le Lauberhorn est «une piste qui demande beaucoup d'expérience». «C’est assez compliqué de bien skier tout au long du tracé dans tes premières années. Après, tout peut arriver et il ne faut pas le mettre de côté», estime celui qui se mesurera à la mythique épreuve oberlandaise pour la quatrième fois de sa carrière.
Convenant qu’il y aura «une pression supplémentaire» devant le public helvétique, Alexis Monney fantasme malgré tout de faire résonner le cantique suisse sur «ses» terres : «Faire jouer l’hymne national à la maison, c’est toujours plus fort qu'à l'étranger.» Le rendez-vous est donc pris...