«Difficile de lire dans le marc» «Poutine est prêt, nous attendons des signaux» - Peskov renvoie la balle à Washington

Barman Nicolas

24.1.2025

Le président russe Vladimir Poutine est «prêt» à parler à Donald Trump, a indiqué vendredi le Kremlin, mais ni Moscou ni Washington n'ont avancé de réel calendrier pour cette discussion tant attendue.

Poutine, qui a agité plusieurs fois la menace nucléaire depuis le début du conflit en Ukraine, a exhorté les Etats-Unis à engager des négociations de désarmement nucléaire «au plus vite».
Poutine, qui a agité plusieurs fois la menace nucléaire depuis le début du conflit en Ukraine, a exhorté les Etats-Unis à engager des négociations de désarmement nucléaire «au plus vite».
AFP

Moscou, Kiev et leurs alliés guettent la position qu'adoptera l'imprévisible locataire de la Maison Blanche sur le conflit ukrainien, auquel il a maintes fois clamé vouloir mettre fin sans jamais expliciter ses intentions.

«Poutine est prêt. Nous attendons des signaux. Tout le monde est prêt», a déclaré vendredi le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov à des journalistes.

«Il est difficile de lire dans le marc de café ici», a dit M. Peskov, renvoyant la balle à la Maison Blanche.

«On se rencontrera dès que possible»

Il n'a donné aucune indication quant au calendrier ou la nature de ces signaux attendus, alors que le président Trump a lui affirmé jeudi être prêt à une rencontre immédiate avec Vladimir Poutine.

«Je pense, d'après ce que j'entends, que Poutine veut me rencontrer, on se rencontrera dès que possible. Je le rencontrerais immédiatement», a-t-il dit à des journalistes dans le bureau ovale.

«Chaque jour où nous ne nous rencontrons pas, des soldats sont tués sur le champ de bataille», a estimé Donald Trump, dénonçant «une guerre ridicule».

Zelensky «est prêt à négocier, ils aimeraient arrêter»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky «est prêt à négocier un accord, ils aimeraient arrêter», a-t-il ajouté.

Les positions de M. Trump sont difficiles à cerner. Son pays est le premier soutien militaire de l'Ukraine et il a critiqué plusieurs fois cette aide mais il a aussi menacé récemment Moscou de davantage de sanctions faute d'accord avec Kiev.

L'Ukraine craint d'être poussée à la table des négociations en position défavorable, car elle est à la peine sur le front, et d'être contrainte à céder ses territoires occupés par la Russie.

Volodymyr Zelensky, longtemps hostile à toute négociation avec Moscou, a, ces derniers temps, évoqué cette possibilité à plusieurs reprises. Mais il l'assortit de solides garanties de sécurité de la part des Occidentaux.

Le Kremlin, lui, demande la reddition de l'Ukraine, qu'elle renonce à rejoindre l'Otan et que la Russie garde les territoires ukrainiens dont elle a revendiqué l'annexion. Conditions que Kiev juge inacceptables.

Pétrole et frappes

Jeudi, lors d'un discours au Forum économique mondial de Davos, Donald Trump avait appelé à atteindre la Russie au portefeuille en baissant les prix du pétrole.

Si ceux-ci étaient plus bas «la guerre en Ukraine serait aussitôt terminée», avait-il estimé.

Dmitri Peskov lui a répondu vendredi que le conflit en Ukraine «ne dépend pas des prix du pétrole», mais «découle d'une menace pour la sécurité nationale russe».

Négociations de désarmement nucléaire «au plus vite»

Le Kremlin, qui a agité plusieurs fois la menace nucléaire depuis le début du conflit en Ukraine, a par ailleurs exhorté vendredi les Etats-Unis à engager des négociations de désarmement nucléaire «au plus vite».

Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche se produit à l'heure où la Russie tient sans conteste l'avantage sur le front.

Volodymyr Zelensky a dénoncé ce qu'il perçoit comme le laxisme de ses alliés vis-à-vis des livraisons vers la Russie de composants pour drones et missiles, qui se poursuivent malgré les sanctions occidentales.