Guerre à GazaMinistre israélien des finances contre tout accord
ATS
13.1.2025 - 19:52
Le ministre israélien d'extrême droite Bezalel Smotrich s'est fermement opposé, lundi, à tout accord qui mettrait fin à la guerre dans la bande de Gaza. Cela à l'heure où une trêve entre Israël et le Hamas palestinien semble à portée de main.
Keystone-SDA
13.01.2025, 19:52
13.01.2025, 20:23
ATS
Face aux rumeurs de l'imminence d'un accord de cessez-le-feu qui permettrait également la libération des otages retenus dans le territoire palestinien, M. Smotrich a dit qu'il ne soutiendrait pas un «accord de reddition qui inclurait la libération d'hyper-terroristes, l'arrêt de la guerre, et la perte de ce qui a été acquis au prix de beaucoup de sang versé et de l'abandon d'un grand nombre d'otages».
Les négociations indirectes visant à libérer les 94 otages retenus à Gaza, dont 34 sont morts selon l'armée, et à conclure un accord de trêve avec le mouvement islamiste palestinien Hamas, se sont intensifiées ces derniers jours.
«Proches d'un accord»
«Nous sommes proches d'un accord et nous pouvons y parvenir cette semaine», a dit lundi le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche Jake Sullivan, en référence aux discussions sur un cessez-le-feu à Gaza.
«Je ne fais pas de promesse ou de prédiction, mais c'est à portée de main», a-t-il dit à propos d'un accord qui s'accompagnerait d'une libération des otages détenus dans la bande de Gaza.
«Les positions se sont rapprochées de manière très importante sur les points les plus importants», a ajouté Jake Sullivan, le principal conseiller du président démocrate Joe Biden en matière diplomatique.
Il a mentionné en particulier la question des «échanges de prisonniers», celle du «positionnement des forces armées israéliennes pendant le retrait de la bande de Gaza», et «les détails sur la manière d'augmenter l'aide humanitaire une fois que les armes se seront tues».
Rien depuis novembre 2023
En dépit d'efforts diplomatiques intenses menés sous l'égide du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, aucune trêve n'a pu être conclue depuis celle d'une semaine intervenue fin novembre 2023, qui avait vu la libération d'une centaine d'otages.
Des négociations avaient déjà eu lieu à Doha en décembre, mais le Hamas et Israël s'étaient accusés mutuellement de les enrayer.
Selon les commentateurs israéliens, un accord serait désormais à portée de main, notamment en raison de la décision du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, d'ignorer les pressions de ses ministres d'extrême-droite, membres de sa coalition, renforcée début novembre par le ralliement du parti de centre-droit de Gideon Saar.
«Les négociations progressent»
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a indiqué lundi qu'Israël travaillait «dur» en vue d'une trêve accompagnée de la libération des otages.
«Israël souhaite réellement libérer les otages et travaille dur pour parvenir à un accord. Les négociations progressent», a-t-il assuré lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue danois, Lars Løkke Rasmussen.
Un haut responsable palestinien proche du Hamas a également évoqué des «progrès significatifs» dans les pourparlers.
«Le cycle actuel de négociations est le plus sérieux et le plus approfondi et a permis de réaliser des progrès significatifs», a-t-il affirmé à l'AFP sous couvert d'anonymat. Il a précisé que le projet d'accord était en cours de finalisation afin d'établir les détails du nombre d'otages qui seraient libérés en échange de prisonniers palestiniens incarcérés par Israël.
Les discussions incluent aussi la question de l'aide humanitaire à destination de Gaza, a-t-il ajouté.
Discussion Netanyahu-Biden
Dimanche, Netanyahu a discuté avec le président américain, Joe Biden, des «progrès» dans les négociations.
«Le Premier ministre a discuté avec le président américain des progrès dans les négociations pour la libération de nos otages et l'a informé du mandat qu'il a donné à l'équipe de négociation à Doha, visant à faire avancer la libération des otages», a indiqué son bureau dans un communiqué.
A l'approche de l'investiture de Donald Trump le 20 janvier, Joe Biden avait fait état jeudi de «réels progrès» dans les négociations. De son côté, Donald Trump a récemment promis «l'enfer» à la région si les otages n'étaient pas libérés avant son retour au pouvoir.
La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1210 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes. Ce jour-là, 251 personnes ont également été enlevées.
Plus de 46'500 personnes, essentiellement des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Israël fait 50 nouveaux morts
Lundi, une série de frappes israéliennes ont fait plus de 50 morts dans la ville de Gaza, dans le nord du territoire palestinien, ont annoncé les secouristes locaux.
Selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ces frappes ont visé la plus grande ville du territoire tout au long de la journée, touchant «des écoles, des maisons et même des rassemblements».
«Il n'y a pas de place dans les hôpitaux pour accueillir les blessés», a déclaré Mahmoud Bassal à l'AFP.