Le verdict tombe Escroc de La Chaux-de-Fonds: «Il y avait tellement de plaintes, cela ne s'arrêtait pas»

js, ats

14.1.2025 - 10:23

Le jeune homme, qui avait escroqué une vingtaine de députés de tous bords politiques, a été condamné mardi en procédure simplifiée à La Chaux-de-Fonds à trois ans de prison, dont un an ferme. Le Tribunal criminel a suivi la proposition de peine du Ministère public.

L'escroc usurpait l'identité de ses victimes pour obtenir divers objets (photo symbolique).
L'escroc usurpait l'identité de ses victimes pour obtenir divers objets (photo symbolique).
ATS

Keystone-SDA, js, ats

«La brigade de cybercriminalité économique de la police neuchâteloise a fait un super travail d'enquête. Grâce au mode opératoire qui était constant, les policiers sont remontés jusqu'à lui», a déclaré à des journalistes, Sarah Weingart, procureure.

«Il y avait tellement de plaintes. Cela ne s'arrêtait pas. Comme c'était un récidiviste, j'ai décidé de le mettre en détention», a ajouté la procureure.L'accusé, âgé de 28 ans, ne s'en est pas pris qu'à des députés. La liste des plaignants comporte près de 90 noms. Le montant des escroqueries varie d'une centaine de francs à plus de 3000 francs. Certaines tentatives d'escroquerie ont échoué mais certains députés se sont fait arnaquer plusieurs fois.

Selon Sarah Weingart, le prévenu a ciblé au départ clairement des députés car leurs adresses étaient alors publiques. L'accusé a commandé entre 2022 et 2024 divers objets, dont des tondeuses à cheveux ou à barbe, des montres, des bijoux, des fers à friser, des écouteurs ou des smartphones, en usurpant les données postales de ses victimes.

Sur le site de l'Etat

L'accusé attendait le facteur et allait prendre le colis avant que la victime n'arrive. Il a parfois donné une autre adresse de livraison que celle des victimes. «Il y a eu un gros travail aussi des inspecteurs pour calmer les esprits avec des sociétés de recouvrement», a ajouté la procureure.

Trois plaignants, dont un seul député – Matthias Gautschi – étaient présents à cette audience de procès en procédure simplifiée. Ce dernier a expliqué à quelques journalistes qu'il avait été contacté par la police car une commande de montre de sport avait été faite à son nom. L'accusé avait pris ses coordonnées sur le site de l'Etat. Actuellement, les adresses postales des députés et leur date de naissance complète n'y figurent plus.

Le prévenu a aussi effectué plusieurs cambriolages, dont l'un à Colombier (NE) en mai 2024, où il a pris divers objets et de l'argent pour une valeur totale de 39'000 francs. Il a aussi notamment volé de l'argent et des cartes bancaires en s'introduisant par effraction dans le secrétariat de la paroisse de l'Eglise catholique romaine de Tramelan (BE).

Le jeune homme est également accusé de lésions corporelles simples et de menaces pour avoir frappé une personne au visage avec ses mains et avoir menacé de «la planter» avec un couteau.

Responsabilité pénale pleine

Outre l'acquisition et la consommation de stupéfiants, l'acte d'accusation mentionne aussi de la violence envers des fonctionnaires de police à plusieurs reprises. Le prévenu a notamment frappé une agente de police au visage et a tenté d'en mordre un autre dans le bâtiment administratif de la police à Neuchâtel.

L'accusé a revendu une partie des marchandises. La police neuchâteloise en a aussi retrouvé beaucoup à son domicile.

Si le prévenu est sous curatelle, «sa responsabilité pénale est pleine et entière», a expliqué la procureure. L'escroc a été condamné à trois ans de prison, dont un an ferme. «Le sursis est de cinq ans pour qu'il ait une épée de Damoclès sur sa tête», a précisé Sarah Weingart. L'accusé est en détention depuis le 27 mai 2024.