La haine sur Internet Comment résister au discours de haine

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14.11.2022

Les haineux sont constamment à la recherche de nouvelles victimes pour les apostropher en ligne. Le discours de haine est très répandu sur Internet. Mais que peuvent faire les victimes ?

Courage, les haineux sont la plupart du temps en sous-nombre. Par des commentaires agressifs, ils donnent l’impression que le monde entier s’est ligué contre toi.
Courage, les haineux sont la plupart du temps en sous-nombre. Par des commentaires agressifs, ils donnent l’impression que le monde entier s’est ligué contre toi.
Adobe Stock, Qualit Design

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Plus de 70 % des jeunes en Suisse déclarent avoir déjà été victimes de discours haineux. Hate Speech, ou discours de haine en français, est une violence qui se propage en ligne : sur les réseaux sociaux, dans les colonnes de commentaires de journaux et de magazines, sur les forums et via les services de messagerie.

1. Qu’est-ce que le discours de haine ?

Le discours de haine est un phénomène Internet. Cela signifie répandre la haine en ligne contre des individus ou des groupes. Les discours de haine sont particulièrement fréquents sur les réseaux sociaux. Étant donné que les enfants et les adolescents utilisent intensivement des plateformes telles que TikTok, Youtube et Instagram, ils sont particulièrement exposés à un risque élevé.

Les discours de haine peuvent être des expressions de force, des stéréotypes ou des dénigrements de la victime. Le racisme et l’appel à des actes de violence concrets en font également partie.

Voici quatre exemples :

  • « Tu couches avec tout le monde. »
  • « La femme de ménage travaille très bien, même si elle est portugaise. »
  • « Avant l’arrivée des réfugiés, notre village était en sécurité. »
  • « Tu devrais être roué-e de coups ! »

Les haineux atteignent un grand public via Internet. Ils utilisent l’anonymat et se cachent derrière des pseudonymes. Cela abaisse le seuil de réticence des contributions attentatoires.

2. Le discours de haine est-il autorisé ?

Jamais !

Et, certains le savent trop peu, les discours haineux sur Internet, donc hors ligne, sont aussi punissables que dans la vie réelle.

Signale le discours de haine sur la plateforme où il a été publié. Important : cela fait souvent disparaître l’original. Pour des raisons de sécurité, enregistre l’objet litigieux au préalable, par exemple sous forme de capture d’écran, qui pourra servir de preuve ultérieurement. Dans les cas particulièrement graves, adresse-toi à la police. Les conséquences pour les coupables sont sévères. Une condamnation pénale, y compris pour les jeunes, peut aboutir à une inscription au casier judiciaire.

3. Qui est attaqué ?

N’importe qui peut devenir la cible du discours de haine. Il s’agit souvent de personnes qui défendent une certaine conduite ou qui appartiennent à une certaine ethnie, un sexe ou un parti. Les victimes sont souvent désorientées. Sois-en conscient : tu n’es pas coupable si d’autres personnes répandent leur haine sur toi.

Ignorer les commentaires blessants est un moyen de se protéger et de repousser les discours de haine.
Ignorer les commentaires blessants est un moyen de se protéger et de repousser les discours de haine.
Adobe Stock, Nadia Snopek

4. Le test : discours de haine ou pas ?

Sois prudent lorsque tu commentes toi-même des articles. Une blague espiègle ou une remarque ironique peut être interprétée différemment par le destinataire. Pose-toi d’abord la question : est-ce que je dirais ça dans la vraie vie ? Si ce n’est pas le cas, laisse tomber, également si tu n’es pas tout à fait sûr.

Que tu connaisses ou non l’auteur d’un message, imagine toujours ce que tu ressentirais si quelqu’un répondait de la sorte à ton post. Et note-le bien : Internet n’oublie jamais. D’autres peuvent propager ta contribution. Même si tu as supprimé des images, des vidéos ou du texte, ils peuvent réapparaître ultérieurement. Sois prudent et ne partage ta vie privée qu’avec des personnes que tu connais.

5. Le discours de haine et le cyberharcèlement sont-ils une seule et même chose ?

Le discours de haine et le cyberharcèlement sont deux formes de violence numérique.

Dans le cyberharcèlement, des individus sont intimidés, insultés, menacés ou importunés. La plupart du temps, les agresseurs et les victimes se connaissent personnellement. Les attaques diffusent souvent des images personnelles, des vidéos ou des historiques de chat.

Les discours de haine sont souvent dirigés contre des minorités ou des groupes marginalisés tels que les chômeurs, les réfugiés ou les personnes queer. Les messages de haine racistes, antisémites ou sexistes visent à opprimer ces groupes et à appeler à la violence ou à la haine à leur encontre.

6. Puis-je simplement ignorer le discours de haine ?

Oui, ne pas réagir est une stratégie possible contre le discours de haine. On parle alors de « disempowerment ». C’est comme ça que tu n’accorde pas aux haineux l’attention qu’ils espèrent, leur haine reste lettre morte. Même si tu ne réagis apparemment pas vis-à-vis de l’extérieur, tu devrais toujours signaler les messages offensants et bloquer les utilisateurs correspondants.

7. Comment puis-je encore me défendre ?

Riposter : Si tu as le cran d’affronter ton adversaire, tu peux contre-argumenter. Reste objectif et ne réponds pas aux provocations. Les haineux ne se laissent que rarement persuader ; arrête la conversation dès qu’elle déborde.

Counterspeech (contre-propos): Interviens et soutiens les personnes concernées, par exemple en réagissant positivement à leurs articles. N’admets pas sans contestation les contenus désobligeants et inappropriés. Affiche ta position dans un propre commentaire, cite le discours de haine. Plus il y a de personnes qui s’unissent, moins le discours de haine gagne en poids. Encourage tes amies et amis à contrer la haine par des messages positifs.

8. J’ai été attaqué-e en ligne et cela m’embarrasse.

Contacte immédiatement une personne de confiance si tu es victime d’un discours de haine. Les amies, les parents ou les enseignants peuvent aider à maîtriser les insultes et les manifestations d’hostilité. Même si tu n’as pas besoin d’aide, partage tes expériences avec des personnes auxquelles tu tiens. C’est ainsi que tu encourages les autres à en parler.

Les enfants et les adolescents précisément se taisent souvent lorsqu’ils sont harcelés – par honte ou par peur que cela ne fasse qu’aggraver la situation. Dis-le si tu as l’impression que quelqu’un a été victime d’un discours de haine.

Tu trouveras plus d’informations sur le discours de haine sur Swisscom Campus.


Cet article a été rédigé en coopération avec Swisscom

Swisscom s’engage en faveur de la durabilité environnementale, sociale et économique : protection du climat, style de vie durable et bonne utilisation des nouveaux médias. En 2022, Swisscom a été récompensée pour la deuxième fois consécutive comme « l’entreprise de télécommunications la plus durable au monde ».