Sauver le climat « Chaque arbre filtre chaque année des tonnes de polluants atmosphériques »

Ils maintiennent la terre unie, donnent de l’ombre et fixent l’azote : les arbres haute-tige. Ils sont importants pour la protection du climat et la biodiversité. Mais cette essence ancestrale est en voie de disparition en Suisse.

St. Pantaleon, un petit village situé à l’extrémité du canton de Soleure. Les anciennes fermes sont situées au milieu du village, l’agriculture et l’arboriculture étaient importantes dans cette région – et le sont aujourd’hui encore. D’énormes arbres fruitiers occupent les espaces verts.

C’est ici que nous rencontrons Martin Heller, agriculteur. Les pommiers, les cerisiers et les pruniers font partie de l’exploitation qu’il a reprise de son père et grand-père. Comme ses prédécesseurs, il cultive des arbres haute-tige, dont certains sont déjà centenaires.

Les arbres comptent beaucoup dans sa vie, il s’emploie à les préserver : « C’est à la fois mon métier et ma passion. » Les arbres haute-tige étaient autrefois une essence cultivée populaire, mais leur nombre a considérablement diminué en Suisse depuis les années 1950. Il y a 70 ans, environ 14 millions d’arbres fruitiers haute-tige façonnaient le paysage ; ils ne sont plus que deux millions aujourd’hui.

Plus d’arbres, moins de CO2

« L’arbre haute-tige absorbe beaucoup d’azote et libère de l’oxygène par l’intermédiaire de sa masse foliaire », explique Martin Heller. C’est pourquoi ils sont si précieux pour la protection du climat. La taille de la cime de l’arbre est décisive : Adultes, les arbres haute-tige atteignent un diamètre de jusqu’à 12 mètres.

La grande surface de la cime de l’arbre agit comme un filtre pour les impuretés atmosphériques : « Les arbres extraient la poussière de l’air et la purifient », dit l’agriculteur. Ainsi, chaque arbre filtre chaque année plusieurs tonnes de polluants et de poussières de l’air. Les arbres retiennent le dioxyde de carbone (CO₂) de l’atmosphère et constituent ainsi de précieux puits de carbone. La quantité de polluants qu’un arbre peut absorber dépend de sa taille, de la densité du bois et de son âge

Bien que les arbres haute-tige capturent nettement plus de CO2 que les arbres basse-tige, leur population est en déclin en Suisse. Beaucoup d’agriculteurs misent sur les arbres basse-tige. Ils sont nettement plus petits et plus faciles à entretenir. Leur couronne d’arbre atteint à peine deux à trois mètres. De ce fait, le fruit pend plus bas, peut être protégé à l’aide de filets et être récolté mécaniquement, les machines atteignant facilement les fruits.

Grands arbres, petits fruits

En raison de leur taille, les arbres haute-tige ont besoin de beaucoup d’espace et dispensent de l’ombre pas seulement sur les pâturages. Les racines s’enfoncent profondément dans le sol et préviennent l’érosion du sol, ce qui est particulièrement important sur les pentes. Ces arbres sont indispensables à la biodiversité et abritent de nombreuses espèces animales telles que les insectes, les chauves-souris et les oiseaux. Nichant dans des cavités d’arbres, certaines espèces d’oiseaux menacées, telles que la chouette chevêche, dépendent des grands troncs.

Martin Heller apprécie les caractéristiques positives : « C’est un arbre fort et naturel. » Malgré leur taille majestueuse, les arbres haute-tige produisent des fruits nettement plus petits que les arbres basse-tige. Les cerises de Martin Heller sont également plutôt petites : « Les consommateurs veulent de grosses cerises de 30 millimètres de diamètre, celles de mes arbres haute-tige ne dépassent guère 24 millimètres. »

Swisscom s’engage pour les arbres haute-tige

Plusieurs entreprises et organisations s’engagent désormais en faveur des arbres haute-tige : Swisscom encourage la culture de tels arbres en collaborant avec la fondation MyClimate et l’association Hochstamm Suisse.

Swisscom contribue ainsi à la protection du climat en Suisse et promeut la biodiversité locale. Son objectif est clair : il faut plus d’arbres haute-tige. Environ 3000 arbres devraient être plantés d’ici 2025. C’est la raison pour laquelle Swisscom collabore étroitement avec des agriculteurs tels que Martin Heller.

Le projet Hochstamm est l’un des nombreux projets de protection du climat en Suisse – et un pas en avant vers l’objectif de neutralité carbone. Swisscom propose depuis février 2022 tous les abonnements et terminaux climatiquement neutres et souhaite être neutre en carbone sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement d’ici 2025.

Grâce à cette aide financière, Martin Heller a déjà planté de nouveaux arbres haute-tige sur ses terres ce printemps. « Il est important pour nous que la haute-tige continue à vivre. C’est pourquoi je suis reconnaissant que l’achat de plantes soit soutenu. »

Les nouveaux arbres auront-ils 100 ans un beau jour ? Quoi qu’il en soit, ils apporteront une contribution majeure au climat au cours des prochaines décennies.