Qualifié pour la finale de l'Open d'Australie après l'abandon de Novak Djokovic vendredi en demi-finale, le no 2 mondial Alexander Zverev a jugé que le Serbe, sorti sous les sifflets du public, connaissait son corps «mieux que personne».
«On doit arrêter d'en vouloir à Novak», a insisté l'Allemand, qui venait de remporter le premier set au bout d'1h20 de combat sur le court de la Rod Laver Arena quand l'ex-no 1 mondial, touché à la cuisse gauche, a jeté l'éponge, déclenchant des huées et des sifflets dans le public. «Novak connaît son corps mieux que personne, c'est aussi simple que ça», a fait valoir Zverev.
Après avoir perdu le premier set, Djokovic «savait probablement que pour me battre, il devrait jouer au moins trois heures de plus. C'est très dur de continuer à jouer à haute intensité» avec une blessure musculaire car «elle ne s'atténue pas» au fur et à mesure du match. «Dans le pire des scénarios, ça peut même aggraver les choses», a poursuivi Zverev, lui aussi contraint à l'abandon en demi-finale d'un Grand Chelem, contre Rafael Nadal à Roland-Garros en 2022.
«Qu'est-ce qu'un docteur aurait pu y faire ? Il était déjà sous antidouleurs. A un moment donné, il y a une limite au nombre d'antidouleurs que tu peux prendre», a argumenté Zverev pour défendre Djokovic, qui était en quête à Melbourne d'un 25e titre record en Grand Chelem.
«Je ne ressens que du respect pour lui»
«Novak a fait absolument tout ce qui était en son pouvoir sur un court de tennis ces 20 dernières années. Il a gagné ce tournoi avec une déchirure abdominale qui aurait empêché la plupart des joueurs de continuer à jouer. Il a gagné ce tournoi avec une déchirure aux ischio-jambiers. C'est un décuple vainqueur» de l'Open d'Australie, a énuméré Zverev, qui disputera dimanche sa troisième finale en Grand Chelem, après avoir perdu les deux premières à l'US Open en 2020 et Roland-Garros en 2024.
«Je ne ressens que du respect pour lui et je l'admire. Personne dans l'histoire de ce sport n'a gagné et accompli autant que lui», a conclu l'Allemand de 27 ans, «évidemment heureux» d'avoir une nouvelle chance de décrocher son premier trophée majeur malgré les circonstances de sa qualification.
«Est-ce que je voulais que le match se termine de cette manière ? Evidemment que non. Mais ça arrive parfois dans le sport. J'ai connu cette situation à Roland-Garros, avec sans doute une blessure plus grave (à la cheville droite, NDLR). C'est la vie, c'est le sport.»