Un début de saison sans cesse ajourné en raison des conditions météo, suivi par un menu gargantuesque : réunis à partir de jeudi à Wengen au Lauberhorn, les skieurs de vitesse vont enchaîner sans répit jusqu'à la mi-février.
L'étape bernoise de Coupe du monde s'annonçait déjà copieuse, avec un super-G vendredi – pour la troisième année consécutive -, la descente la plus longue du circuit et ses 2 minutes et demie d'effort samedi avant un slalom dimanche.
Mais après l'annulation des cinq premières courses de vitesse de la saison, à Zermatt puis Beaver Creek, la Fédération internationale de ski (FIS) a ajouté une autre descente en format «sprint» jeudi. Ce programme XXL pourrait servir la remontée au classement général du Norvégien Aleksander Aamodt Kilde.
A ce stade de la saison, le no 2 mondial des deux dernières années accuse 416 points de retard sur Marco Odermatt et ne s'est pas encore imposé cette saison. Mais «Hulk» s'est imposé en descente à Wengen en 2022 et en 2023 – y ajoutant le super-G l'hiver dernier -, en s'appuyant sur sa surpuissante mise en action pour prendre ses rivaux de vitesse dès l'entame plutôt plate du Lauberhorn.
Double dose de Kitzbühel
S'il réédite ses performances, il grignotera une partie de son retard dans la course au gros Globe de cristal. A moins que Marco Odermatt, après avoir remporté le super-G en 2022, ne fasse exulter son public en décrochant la première victoire de sa carrière dans une descente de Coupe du monde.
Ou encore que Cyprien Sarrazin, qui a offert au ski français son premier succès en descente depuis huit ans en triomphant fin décembre à Bormio, ne dompte une piste qui n'a guère souri aux Bleus ces dernières années.
Quel que soit le scénario dans l'Oberland, il faudra vite se reconcentrer sur l'étape tout aussi mythique de Kitzbühel, en Autriche, le week-end suivant, pour deux descentes plus courtes mais riches en adrénaline.
Suivront deux super-G à Garmisch-Partenkirchen, deux descentes à Chamonix, une étape technique à Bansko, en Bulgarie, où s'aligneront notamment Odermatt et Kilde, puis une descente et un super-G sur la piste norvégienne de Kvitfjell.
«Des clowns»
Ce calendrier fait chaque année réagir les skieurs – jamais consultés à ce sujet par la FIS -, surtout lorsqu'ils cumulent les disciplines, dans un sport où la moindre erreur d'inattention peut vous envoyer à l'hôpital. «Ce sont des clowns!», a pesté mi-décembre Marco Odermatt, au moment d'enchaîner en cinq jours descentes, super-G puis géants entre Val Gardena et Alta Badia, déplorant l'absence de week-ends de réserve pour y reporter les courses annulées.
Le secrétaire général de la FIS, Michel Vion, avait de son côté exclu cette hypothèse en rappelant que «tout le monde veut des week-ends de libre, mais personne, les organisateurs, les fédérations, ne veulent lâcher» leurs épreuves.
Reste la possibilité d'allonger la saison, alors que la neige est depuis des années plus abondante au printemps qu'à l'automne. Les spécialistes de vitesse n'ont plus aucune course entre Kvitfjell (17-18 février) et les finales de Saalbach (22 et 24 mars).
«Mais, attention, il ne suffit pas d'avoir de la neige, il faut aussi l'attention du public. Donc nous devons développer l'audience de nos disciplines sportives avant de pouvoir envisager de prolonger la saison en avril», avertissait en novembre le patron de la FIS, John Eliasch, dans les colonnes du «Temps».
ATS