Après deux quatrièmes places, Fredrik Möller a fêté sa première victoire en Coupe du monde lors du dernier super-G. à Bormio. Le calme Norvégien surprend également les Suisses avec ses performances.
Il connaît à peine Fredrik Möller, répond Stefan Rogentin lorsqu'on l'interroge sur le Norvégien qui a bouleversé la hiérarchie du super-G cette saison. Avant cet hiver, il avait «peut-être entendu son nom une ou deux fois».
De nombreux observateurs doivent faire le même aveu que le Grison. Möller, 24 ans, est arrivé pratiquement de nulle part dans l'élite mondiale. Lorsqu'il a terminé 4e du super-G de Beaver Creek, on pensait qu'il avait profité de meilleures conditions, comme d'autres skieurs avec des numéros de dossard plus élevés.
C'était d'autant plus surprenant lorsqu'il s'est à nouveau classé 4e, à Val Gardena, entre Marco Odermatt et Stefan Rogentin. Et depuis Bormio, où il a réalisé un temps qu'aucun skieur n'a approché avec le numéro de dossard 4, il est clair que Fredrik Möller n'est pas un «one hit wonder».
De grandes comparaisons en Norvège
En Norvège, les comparaisons sont déjà nombreuses. Kjetil Jansrud a par exemple déclaré que la manière de skier de Möller lui rappelait Aksel Lund Svindal. Une déclaration qui a dû flatter Möller, car Jansrud et Svindal font tous deux partie de ses idoles d'enfance, au côté de l'Autrichien Marcel Hirscher et de l'Américain Ted Ligety.
Les deux icônes du ski norvégien ont fêté leurs plus grands triomphes en super-G: Svindal a remporté cinq fois le classement de la discipline et est devenu champion olympique en 2010 à Vancouver, Jansrud a décroché trois fois le petit Globe en super-G et a remporté l'or olympique en 2014 à Sotchi.
Fredrik Möller est volontiers surnommé «Steady Freddy» par ses coéquipiers, en raison de son caractère particulièrement calme qui se manifeste également dans les conversations. Möller répond aimablement, mais aussi par monosyllabes et à voix basse, ce qui le fait paraître un peu timide. «C'était vraiment cool» à Bormio, dit-il simplement. Malgré ses bons résultats lors des deux super-G précédents, il ne s'était jamais attendu à pouvoir y fêter sa première victoire en Coupe du monde.
Il ne peut pas non plus expliquer exactement comment il en est arrivé à cet exploit: «En ce moment, tout fonctionne en super-G» S'il met en avant cette discipline, il y a une autre raison: ses classements en descente, 37e (Beaver Creek), 33e (Val Gardena) et 20e (Bormio), sont bien moins enthousiasmants. A cela s'ajoutent cinq géants, sans top 30. C'est pourquoi il espère transposer au plus vite les performances du super-G aux autres disciplines.
A égalité avec von Allmen
La passion du ski lui a été transmise par ses parents, explique Möller. Comme ils pratiquaient tous les deux le télémark, une discipline particulièrement appréciée en Norvège, le jeune Fredrik est lui aussi monté très tôt sur les skis. Dès l'âge de trois ans.
En Suisse, il garde surtout de bons souvenirs de Zinal. C'est sur cette piste valaisanne qu'il s'est fait remarquer pour la première fois en décembre 2021 en se classant 9e d'un géant de Coupe d'Europe.
Fredrik Möller a fait ses débuts en Coupe du monde à Val d'Isère en décembre 2023. Sa première saison a été mitigée, avec une 21e place comme meilleur résultat et seulement 25 points de Coupe du monde. Cet hiver, il en est déjà à 211 points, à égalité avec Franjo von Allmen.
Lorsque les courses du Lauberhorn s'ouvriront vendredi avec le super-G, Fredrik Möller pourrait donc jouer le rôle de trouble-fête du point de vue suisse. Lui-même se garde sans surprise de faire de grandes annonces: «Wengen est un grand défi, une course très difficile. Mais oui, bien sûr, je veux laisser le plus de Suisses possible derrière moi».