Auteur d'un très bon début de saison et meilleur buteur de Nice, qui se déplace à Reims samedi pour la 17e journée de Ligue 1, Evann Guessand n'entend pas stopper son évolution. L’entraîneur Franck Haise compte bien aider l’ancien joueur du FC Lausanne-Sport à grandir encore.
Plus Guessand brille, plus Haise montre son exigence auprès de son attaquant. Buteur tout en puissance et passeur tout en subtilité lors de la victoire contre Rennes (3-2) la semaine dernière, Guessand cumule désormais sept buts et trois passes décisives en L1 cette saison.
Celui qui a porté le maillot du FC Lausanne-Sport durant l’exercice 2020/2021 fait déjà mieux que la totalité de sa saison dernière (six buts et deux passes) avec Francesco Farioli, qui l'appréciait déjà beaucoup. Mais, à 23 ans, le néo-international ivoirien (1 sélection) formé chez les Aiglons, est en train d'éclater. Et il le sent.
«Oui, ça fait plaisir d'afficher un niveau comme ça, soutient-il. Je suis content, j'espère garder le cap. Le coach me donne assez de liberté. J'aime ça. Et puis, mes coéquipiers me font confiance». Si Guessand est capable d'offrir des caviars à Gaëtan Laborde (4 buts), avec qui il s'entend «bien sur et hors du terrain», il est aussi désormais l'attaquant no 1 des Rouge et Noir.
«Depuis le début de saison, il a passé un cap», assure Tanguy Ndombele, passeur décisif pour son compère contre Rennes. «Le football c'est beaucoup de la confiance, poursuit l'international français. Il en a. C'est bien pour lui. S'il continue ainsi, il pourra viser de grandes choses. Après, ça passe par le travail. Mais tant qu'il restera sur cette ligne directrice, il n'y aura que du bon pour lui.»
«Il peut faire plus»
Le travail, c'est le mot d'ordre d'Haise. Après Rennes, il n'a trouvé Guessand «bon que par séquences». «Il peut faire plus, a-t-il alors souligné. Je suis plus exigeant avec ceux qui ont un gros potentiel.»
«Evann n'a jamais fait six mois de ce niveau, insiste l'entraîneur. Il y a des raisons. Il touche du doigt certaines choses importantes pour passer des caps. Je suis là pour qu'il en passe d'autres, pour tirer le meilleur. On ne peut pas lui dire: ‘Ce que tu fais, c'est parfait! Rentre à la maison’».
D'autant plus que Guessand est en demande. Il est très ambitieux et sait qu'il vit une période charnière pour viser l'excellence. Aussi, il apprécie la façon dont il est managé. «J'ai la même analyse que le coach», résume-t-il.
L'ex-technicien artésien ne ménage pas sa peine. Au-delà des rendez-vous réguliers en tête-à-tête, il met au défi son joueur pour connaître sa motivation profonde.
«Soit on se fixe des limites, soit on défie ses limites, dit Haise. Moi je n'en fixe pas. Encore moins à Evann. Il ne peut pas se dire: ‘ça je ne peux pas faire, là, je suis moins bon’. C'est facile de se mettre des obstacles. Je suis là, avec d'autres membres du staff, pour faire comprendre que si on a tous des limites, un jeune comme Evann ne les connait pas. Un jour, il en aura peut-être. Pas aujourd'hui.»
Et Haise d'énumérer les axes de progression sur lesquels l'attaquant doit travailler: «La régularité dans un match, à l'entraînement, dans la finition, dans l'aspect défensif, en lecture des situations offensives. Il peut jouer plus vite, marquer plus...»
Mais toujours avec bienveillance et l'objectif que le joueur progresse. «Je suis là pour lui rappeler que les grandes ambitions ne vont que s'il met des grands moyens en face», conclut Haise. Guessand compte le faire.