A Los Angeles, Kevin Fiala vit un rêve éveillé. Le hockey sur glace sous le soleil de Californie propose aux yeux du St-Gallois une aventure extraordinaire.
Le contraste avec le rude hiver du Minnesota qu’il a connu à St. Paul sous le maillot du Wild est saisissant. L’attaquant de 27 ans se rend depuis l’été 2002 à l’entraînement en short et en tongs. «C’est plus facile de se lever le matin, sourit Kevin Fiala. Je dois reconnaître que nous avons la belle vie à Los Angeles.»
Comme il est plus facile de se mettre en mode off lorsque les résultats ne suivent pas vraiment. Après avoir gagné 20 de leurs 31 premiers matches avec notamment une série de 11 succès de rang à l’extérieur, les Kings ont accusé cette saison un passage à vide avec 14 défaites en 16 rencontres. «Ce fut brutal, avoue le St-Gallois. Nous sommes passés du camp des winners à celui des losers presque du jour au lendemain.»
Une pause qui est tombée à pic
Fort heureusement, la pause du All-Star Game est tombée à pic. Au début du mois, Kevin Fiala est parti avec sa femme Jessica à Hawaï pour quelques jours de vacances. «D’autres joueurs de l’équipe étaient également présents. Nous avons pu nous vider la tête», glisse-t-il. Cette coupure bienvenue et la nomination d’un nouvel entraîneur avec le remplacement de Todd McLellan par son assistant Jim Hiller ont permis aux Kings de relever la tête. Avant la venue du Nashville de Roman Josi jeudi soir, Los Angeles restait sur cinq victoires en six rencontres. «Jim Hiller est un coach très intelligent qui nous comprend parfaitement, poursuit Kevin Fiala. Avec lui, nous jouons un hockey moderne, plus rapide.»
Sur un plan personnel, Kevin Fiala présente un bilan qui se défend parfaitement avec 14 buts et 30 passes décisives en 54 rencontres. Il est toutefois en retrait par rapport à la saison dernière où il avait comptabilisé une moyenne supérieure à un point par match. Mais aujourd’hui, Kevin Fiala s’est affirmé comme l’un des leaders de l’équipe avec notamment cette faculté de «gratter» des pucks à tout moment à l’adversaire.
L'une des plus belles promesses
Le statut actuel de Kevin Fiala ne surprend personne. A 13 ans déjà alors qu’il évoluait avec les... M17 d’Uzwil, il était l’une des plus belles promesses du hockey suisse. Après deux saisons aux Zurich Lions, il tentait une première expérience à l’étranger, en Suède à Malmoe puis au HV71 Jönköping. A 17 ans, il faisait ainsi ses débuts dans le championnat de Suède avant d’être choisi comme no 11 de la draft par Nashville en 2014. Kevin Fiala restera aussi comme l’un des trois seuls joueurs de l’histoire à avoir disputé dans une même saison les championnats du monde M18, M20 et A!
Andreas Johansson, son entraîneur à Jönköping, n’avait pas hésité à affirmer un jour que la seule limite de Kevin Fiala «serait le ciel». Seulement, une certaine arrogance et une trop grande impulsivité parfois l’ont souvent desservi. Mais le concours d’un coach mental lui permet aujourd’hui de mieux contrôler ses émotions. Soucieux également de préserver son corps, Kevin Fiala a investi dans une start-up spécialisée dans la prophylaxie. Il se veut proactif pour prévenir les maladies et les blessures inhérentes à la répétition des matches.
Sous contrat avec les Kings jusqu’en 2029 – il avait signé en 2022 une entente sur sept ans pour 55,125 millions de dollars –, Kevin Fiala nourrit bien sûr l’ambition suprême d’une victoire en Coupe Stanley. Los Angeles l’a remportée à deux reprises, en 2012 et en 2014. Mais depuis dix ans, les Kings n’ont disputé qu’à quatre reprises les play-off sans remporter la moindre série. L’impatience des fans commence à grandir dans la Cité des Anges. A Kevin Fiala et à ses coéquipiers de la calmer au plus vite.