«Bötschi questionne» Melanie Winiger: «Mon fils me tape toujours sur les nerfs»

Bruno Bötschi

13.6.2018

Melanie Winiger: «Il est vrai que ma nouvelle coiffure a fait sensation. Pourquoi? Je ne sais pas. Les cheveux, après tout, ne restent que des cheveux.»
Melanie Winiger: «Il est vrai que ma nouvelle coiffure a fait sensation. Pourquoi? Je ne sais pas. Les cheveux, après tout, ne restent que des cheveux.»
Gabriel Hill

L'actrice nous explique comment elle est récemment devenue accro au sport, fait également une fantastique déclaration d'amour à son mari, Reto, et aborde les raisons pour lesquelles son fils de 16 ans, Noël, lui «court toujours sur le haricot».

Zurich, peu avant 13h: le journaliste est exténué. Et pourtant, il va devoir s'adonner à 45 minutes d'exercice avec Melanie Winiger. De l'exercice intense. Très intense. Il s'agit ici d'un sport à la mode, que certains qualifient de torture: le Sparkcycle!

Cet exercice de cyclisme en intérieur se déroule dans une salle plongée dans l'obscurité. Il s'agit de pédaler frénétiquement, les oreilles inondées par de la musique extrêmement forte. Parfois quelqu'un gémit et l'entraîneuse crie encore plus fort: «Don't panic!». À la fin, même les plus costauds sont pendus à leur guidon.

À la suite de cet entraînement, le journaliste (51 ans), se serait bien affalé sur son cher canapé, mais au lieu de cela, il a dû rejoindre Melanie Winiger (39 ans) dans un bar. Elle buvait du thé, lui de l'eau. Ensemble, ils ont parlé de dieu et du monde... Et de sa nouvelle coiffure. Elle lui va d'ailleurs très bien! Vite, il faut adapter toutes les questions!

Bluewin: Melanie Winiger, dans les 30 prochaines minutes, je vais vous poser un maximum de questions. Vous devez répondre aussi brièvement et rapidement que possible. Si une question ne vous convient pas, il vous suffit tout simplement de dire «suivante».

Melanie Winiger: c'est compris.

Votre nouvelle coiffure fait actuellement un tollé.

Vraiment?

Avant un entretien avec une célébrité, mes amis ne m'avaient encore jamais dit: «Elle porte depuis peu les cheveux courts.»

Il est vrai que ma nouvelle coiffure a fait sensation. Pourquoi? Je ne sais pas. Les cheveux, après tout, ne restent que des cheveux.

Quelle est l'origine de cette coupe plus courte? Un nouveau rôle?

Non, j'ai fait une capture d'écran d'une coupe que je trouvais jolie et je l'ai envoyée par SMS à ma coiffeuse, qui est aussi ma maquilleuse depuis des années et avec qui nous sommes très proches. Quelques secondes plus tard, elle m'a répondu en m'envoyant une photo similaire du même modèle, accompagnée d'une pléthore de smileys. Nous avions eu la même idée quasiment au même moment.

Zurich ou Berlin?

Zurich. Jusqu'à présent, je n'ai pas réussi à réellement aimer Berlin, au grand désespoir de mon agente. Je suis plutôt du type Hambourg. Je trouve que c'est une ville formidable. Berlin est trop réfléchie, trop peu spontanée. À Hambourg, les habitants sont rafraîchissants, ouverts, de bonne humeur et bien élevés. À Hambourg, les gens s'entraident. Les jeunes se lèvent lorsqu'une femme âgée entre dans le bus et demande une place. C'est à ces petits détails que je suis en mesure d'analyser le bon fonctionnement d'une ville.

Et Zurich?

Les Zurichois que je connais sont tous des êtres formidables.

Schweizer Illustrierte ou Weltwoche?

Schweizer Illustrierte.

Doris Leuthard ou Simonetta Sommaruga?

Hmmm ... Doris Leuthard. J'ai collaboré une fois avec elle. Elle m'est très sympathique.

Yoga ou Sparkcycle?

Sparkcycle.

Ah, vous êtes obligée de dire cela maintenant ...

... Non, je ne suis pas obligée...

... Nous venons de passer 45 minutes, ensemble, sur ces bicyclettes d'intérieur.

Comme je l'ai dit, je n'y suis pas obligée. Le fait est que j'ai 39 ans, et que je n'avais pas encore trouvé de sport qui me rendait accro. C'est ce qui s'est récemment produit. Depuis trois mois, je me rends quatre ou cinq fois par semaine à l'entraînement. Même à Bangkok, où je viens de passer quatre semaines sur un tournage, je continuais à m'entraîner.

Vous deviez penser: si le journaliste est exténué par l'entraînement, il ne pourra plus poser de questions stupides.

Absolument pas. Je ne fais pas partie de ces gens qui, lorsqu'ils découvrent quelque chose de bien, le gardent pour eux-mêmes. Sparkcycle est une méthode d'entraînement divertissante. Pour moi, l'entraînement a plus d'importance que le résultat.

Comment ça?

Je ne plaisante pas! Lorsque je me rends aux entraînement Sparkcycle, j'entends la musique qui me plaît et je transpire plus que lorsque je passe une nuit endiablée sur la piste de danse. Et sans gueule de bois!

C'est un talent dont Melanie Winiger a toujours disposé et qui explique son succès médiatique: ses déclarations marquantes, ses phrases clés. Sans hésiter: du matériel à gros titres.

Cette nouvelle tendance en matière de fitness qui provient des États-Unis est ainsi décrite: «Une expérience intégrale: l'exercice physique, la musique, les coaches, la communauté, la salle obscure, une véritable échappatoire.» Personnellement, à quoi tentez-vous d'échapper?

Chaque humain fuit une chose ou l'autre. Quant à moi, voici ce que je peux partager: plusieurs fois, je me suis rendu au Sparkcycle en étant mal lunée, et 45 minutes plus tard, alors que je quittais la salle, la vie était redevenue tout à fait acceptable. Naturellement, le problème n'avait pas disparu. Toutefois, l'entraînement a pour effet de me rendre plus objective dans la considération de mes soucis. Pour un être émotionnel tel que je le suis, le Sparkcycle permet réellement d'améliorer mon quotidien.

Winston Churchill, Premier ministre britannique, avait déclaré: «Le sport, c'est la mort.»

Churchill, comme nombre d'êtres humains, a dit beaucoup de choses fausses, mais il également énoncé des vérités. Attention, je ne veux pas me faire passer pour quelque chose que je ne suis pas. Je suis une vraie fainéante. Je ne suis pas une accro à l'exercice. C'est réellement la première fois que j'apprécie faire un type de sport en particulier.

Quel est le prénom de votre coach personnel?

Je n'en ai pas.

Melanie Winiger: «J'adore regarder le football. Un jour, un homme avec qui je regardais la Ligue des Champions fut littéralement abasourdi par mes connaissances footballistiques.»
Melanie Winiger: «J'adore regarder le football. Un jour, un homme avec qui je regardais la Ligue des Champions fut littéralement abasourdi par mes connaissances footballistiques.»
Keystone

Vous avez un bon toucher de balle?

Vous pensez au football ou aux sports de balle en général (rires)? Enfant, je jouais au football, mais je n'étais pas très bonne. Toutefois, je regarde très volontiers le football à la télévision. Un jour, un homme avec qui je regardais la Ligue des Champions fut littéralement abasourdi par mes connaissances footballistiques. En effet, je ne corresponds pas aux canons classiques de la femme, en tout cas, pas à ceux qui sont censés me rendre attirante aux yeux de la gent masculine. Le dicton suivant en est la preuve: «Tu es une femme, que peux-tu bien comprendre au football?»

Lorsque vous vous entraînez, vous douchez-vous à la salle de sport ou plutôt à la maison?

Je préfère me doucher à la maison.

Quelqu'un vous a-t-il déjà ennuyée dans une douche collective?

Non, pas encore. Mais on m'a déjà adressé la parole. J'ai ensuite fait savoir à mon interlocutrice qu'il était étrange de converser entièrement nues, sous la douche. Nous nous sommes donc toutes les deux rhabillées et avons poursuivi la discussion au vestiaire.

Toujours plus d'action! Melanie, viens à nous!

Entre nous, malgré l'égalité des droits, pourquoi les femmes se rendent-elles toujours à deux aux toilettes?

Je vous arrête tout de suite! Ne dites pas «entre nous»! Cet entretien sera publié sur le site de «Bluewin» et tout le monde pourra le lire. Quant à votre question sur les toilettes: je connais beaucoup d'hommes qui se rendent à deux aux toilettes. En effet, il arrive encore que cela se produise. Il suffit qu'une femme fasse état de son envie d'aller aux toilettes et embarque une amie avec elle. Il faut peut-être imputer cela au fait que les êtres humains sont après tout des animaux faits pour vivre en meute. De toute façon, je préfère me rendre aux toilettes chez moi.

En Allemagne, vous avez déjà fait parler de vous après la diffusion d'un spot à la télévision: on vous qualifiait alors de «plus belle dame pipi de la planète».

C'est juste. Et comme je possède un de ces modèles de WC, je préfère faire mes petites affaires à la maison.

En fin de compte: les femmes sont-elles plus intéressantes que les hommes?

Il y a des hommes et des femmes qui sont hautement intéressants. Néanmoins, le contraire est tout aussi valable. Je suis souvent qualifiée de féministe. En réalité, je ne dirais pas que c'est le cas. Je suis partisane d'une égalité complète en matière de droits. Je ne comprends pas pourquoi les hommes et les femmes devraient être traités différemment. Si vous êtes meilleur que moi, le poste vous revient. Le fait que j'ai une poitrine ne doit pas être pris en compte. C'est le meilleur qui doit l'emporter. En matière de salaire, je pense qu'hommes et femmes doivent être payés de façon identique, lorsque le travail est le même.

Que font les femmes mieux que les hommes?

Porter un enfant (éclats de rire). Les femmes sont probablement plus emphatiques que les hommes, mais je connais beaucoup d'hommes qui le sont également.

En tant que femme, vous êtes-vous déjà sentie désavantagée?

Oui. Mais honnêtement, je suis un être humain qui ne se considère pas comme une victime, ou du moins, qui ne se compte pas au nombre d'entre elles.

Après votre aveu rafraîchissant «Mon fils me tape parfois sur les nerfs» paru dans le «Schweizer Illustrierten», alors que vous étiez une jeune mère de 23 ans, je dois vous poser la question suivante: comment décririez-vous votre relation actuelle avec votre fils?

Je peux vous assurer qu'il me court toujours sur le haricot et le contraire est également vrai. Noël et moi nous nous évitons souvent. Il est évident que je suis une mère stricte et je fais sans doute des choses peu conformes avec mon fils. Nous parlons de tout ensemble. S'il veut parler de sexe, je peux le faire. Nous avons également déjà parlé de drogues.

On le ressent tout de suite, maman Winiger veut traiter son fils comme un adulte, et elle a bien raison.

Avez-vous déjà parlé avec Noël de cette fameuse phrase qui a fait tant de bruit?

Entre-temps, Noël a eu 16 ans et il trouve ridicule la façon dont les gens ont réagi à cette déclaration. Je n'ai pas dit que j'allais le battre. J'ai tout simplement dit qu'il avait le don de m'énerver. Noël trouve que c'est tout à fait normal. Je pense que dans toute relation, chaque partie irrite l'autre de temps en temps.

Quand pour la dernière fois vous a-t-on prise pour l'amoureuse d'un jeune homme alors que vous étiez assise dans un bistrot avec votre fils?

Ça ne m'est pas encore arrivé. En revanche, on me demande toujours si je suis la grande sœur. Sans blague. Noël n'aime vraiment pas ça.

«Putain» et «merde» sont-ils toujours vos deux mots préférés?

Non... Euh, «putain» et «merde» sont-ils mes mots préférés? Ai-je déjà dit ça lors d'un entretien? Devant mon fils, je n'ai jamais utilisé de mots d'argot ou de gros mots, pas de «génial», ni de «merde», de «putain» ou autres. À la maison, pas un mot plus haut que l'autre. Lorsque Noël a eu dix ans, nous nous sommes assis à table et je lui ai dit: «Tu as sans doute remarqué que certaines personnes utilisent parfois des jurons pour s'exprimer. Ta maman parle aussi différemment lorsqu'elle est avec des amis. En revanche, je n'ai jamais utilisé de telles expressions devant toi. Je pense que tu es maintenant suffisamment âgé pour te rendre compte que ces mots ne doivent pas faire partie de ton langage courant. Mais parfois, il faut bien appeler un chat un chat.»

Votre remède à la solitude?

Sparkcycle. Ce n'est pas un mensonge. Et ils ne me payent même pas, ce n'est pas du contenu sponsorisé.

Quand avez-vous écrit une lettre pour la dernière fois?

Une lettre que j'ai ensuite envoyée?

Pas obligatoirement.

Le 1er janvier 2016. Ensuite, je l'ai jetée à la mer.

Il y a 22 ans, vous deveniez Miss Suisse. Que vous en reste-t-il?

Je vous ai déjà expliqué que tout le monde pensait que j'étais la sœur de mon fils. Pourquoi me parlez vous de ce concours de beauté qui remonte à si longtemps...

... ok, question suivante...

... non, non, pas de problème. C'était une plaisanterie. Que me reste-t-il de ce moment? Eh bien, j'ai vécu une année formidable. Bien des personnes rencontrées cette année comptent désormais parmi mes amis les plus proches. C'était une vraie école de la vie, dont les enseignements me profitent encore aujourd'hui. Je ne fais pas partie de ces ex-miss qui se pensent que ce concours était une des pires choses qui leur soit arrivée. Je me dis toujours: Dieu (ou qu'importe le nom qu'on veuille donner à l'être qui vit là haut) merci, j'ai pu vivre cette année.

Melanie Winiger fut la plus jeune Miss Suisse de tous les temps et sans doute celle qui a connu le plus de succès. La Schweizer Mediendatenbank (SMD)-  banque de données médiatiques suisse - a recensé 5917 documents sur Melanie Winiger, la miss suivante, Tanja Gutmann, arrive à la troisième place, avec 1762 documents.

En tant que miss, quel prix avez-vous dû payer?

Les gens avaient souvent des préjugés sur ma personne.

Melanie Winiger, à propos de ces années de miss: «Dieu (ou qu'importe le nom qu'on veuille donner à l'être qui vit là haut) merci, j'ai pu vivre cette année.»
Melanie Winiger, à propos de ces années de miss: «Dieu (ou qu'importe le nom qu'on veuille donner à l'être qui vit là haut) merci, j'ai pu vivre cette année.»
Keystone

Combien coûte une bague qui peut faire plaisir à Melanie Winiger?

Je suis une personne qui ne nourrit pas d'attentes. Être avec moi ne coûte pas très cher. Heureusement, je suis actuellement avec une personne dont les cadeaux m'ont fait penser: «Wow, lui m'écoute vraiment.»

D'ex-miss, vous êtes passée à présentatrice et actrice à succès. Avez-vous connu des soucis financiers ces 22 dernières années?

Il y a eu des hauts et des bas. Certains pensent que l'on est riche après une année en tant que miss. Mais ce n'est pas le cas, en tout cas, pas avec moi. Peut-être que d'autres miss se sont montrées plus économes que moi. J'avais seulement 17 ans lorsque je suis devenue Miss Suisse, et je vivais alors selon la devise suivante: «Tu as besoin de quelque chose? Prends-le!» Je partage volontiers avec autrui, je suis une personne qui aime donner.

Combien avez-vous gagné le mois dernier?

Honnêtement, je ne peux même pas répondre à cette question, car c'est Lea, ma manageuse, qui s'occupe de mes finances. Elle pourrait intégralement me rouler dans la farine si elle le voulait. Elle a les pleins pouvoirs et je ne regarde même pas ce qu'elle fait. Enfin, j'ai tout de même dû gagner quelque chose le mois dernier, étant donné que j'ai passé 25 jours à Bangkok sur un tournage.

Cette année, vous fêtez un jubilé de votre carrière d'actrice: il y a quinze ans, vous jouiez pour la première devant une caméra dans la comédie «À vos marques, prêts, Charlie!». Pouvez-vous nous raconter comment s'est déroulée cette première fois?

Fantastique, du moins en comparaison avec d'autres premières fois. Au départ, je ne voulais même pas participer à ce film, je ne rêvais même pas de devenir actrice. Heureusement, la responsable du casting, Corinna Glaus, m'a harcelée jusqu'à ce que je me rende à l'audition avec le réalisateur Mike Eschmann. Naturellement, beaucoup ont ensuite dit que je n'avais fait que jouer mon propre personnage. Mais il faut être en mesure de le faire: se mettre devant les caméras et agir comme on le fait au quotidien.

Et la scène érotique?

C'était sans doute la scène la moins romantique que j'ai jamais tournée. Il y avait 40 personnes autour de nous et le réalisateur criait «Coupez!» en permanence.

Parmi les films auxquels vous avez participé, lesquels souhaiteriez-vous revoir au cinéma?

Cet entretien est formidable, il me pousse à la réflexion. Euh... Je pense que j'aurais envie de revoir «Who killed Johnny» au cinéma, car j'aimerais vraiment accorder cela à Yangzom Brauen. Selon moi, elle est un être humain exceptionnel et une réalisatrice fantastique. Nous nous sommes vraiment bien amusées ensemble. En huit jours de tournage, nous avons accompli ce que certains auraient fait en deux mois.

Êtes-vous réellement une bonne actrice?

Vous ne devez pas me poser la question, mais plutôt la poser aux personnes qui ont collaboré avec moi. Les deux réalisatrices danoises avec qui j'ai récemment travaillé semblaient particulièrement enthousiastes... En tout cas, si elles ne mentaient pas.

Votre anecdote alcoolisée la plus folle?

Mon Dieu, il y en a tout un rayon. Vous parlez de l'anecdote la plus drôle ou la plus tragique? Lors d'un concert des Guns n’Roses, j'étais à proximité de la scène. Je portais un haut de bikini sous un t-shirt. À un moment, Duff McKagan, un des guitaristes du groupe, se trouvait au-dessus de nous et j'ai eu la bonne idée de soulever mon t-shirt (rassurez-vous, je portais toujours le bikini) et de crier «Duffy». Duffy a éclaté de rire et continué à jouer. Pendant ce temps-là, je jubilais: «Il m'a vu!». Mes amis ont rit et m'ont dit: «Il rit probablement car ta poitrine est tout petite.» Vous voyez que je sais m'amuser!

Éclats de rire! Naturellement, naturellement.

#Metoo, le débat sur le sexisme, agite actuellement l'industrie du cinéma. Quelles sont vos expériences en la matière lors des quinze dernières années?

J'ai aussi eu mes propres expériences. Sur un tournage, tout le monde doit faire son boulot, qu'il soit réalisateur, acteur ou preneur de son. Toutefois, il y a toujours des gens qui pensent pouvoir s'accorder plus de libertés que d'autres. Je ne tolère absolument pas que l'on puisse abuser d'une femme. On m'a déjà proposé de monter dans la chambre d'hôtel, mais je ne l'ai pas fait.

Y'a-t-il réellement plus de pervers qu'ailleurs sur les tournages?

Non, ce n'est pas le cas. L'industrie du cinéma n'est pas un repaire de pervers. Je n'ai pas l'impression de me retrouver à Sodome et Gomorrhe. Mais il faut peut-être imputer cela au fait que je n'irradie pas une certaine disponibilité, et qu'ainsi, je suis peut-être traitée différemment.

Que faites-vous lorsque vous vous sentez surmenée sur un tournage?

Dans ce cas, je demande au réalisateur si je peux faire une petite pause de quelques minutes. J'écoute alors de la musique ou je vais m'isoler dans la forêt pour crier à pleins poumons. Je le fais parfois également au quotidien, lorsque je me sens débordée.

Vous jouez dans deux séries policières: «Mordkommission Istanbul» (Istanbul, Brigade des Homicides) où vous incarnez un médecin légiste et dans «The Team 2», où votre personnage est une policière nommée Sabine. En quoi les séries policières vous fascinent-elles?

En rien, on m'a tout simplement appelée pour jouer ce rôle. Il vaudrait mieux demander au producteur ou au réalisateur pourquoi ils m'ont appelée. Peut-être que c'est dû à ma voix ou à mon autorité naturelle (rires). Ou encore mon apparence? Il est vrai que je ne suis pas dans les canons de beauté typiques.

Quel est votre avis? Y'a-t-il un meurtrier qui se cache dans chaque homme?

Je n'aime pas généraliser. En revanche, j'ai la certitude qu'en moi se dissimule une meurtrière. Je peux imaginer que s'il arrive quelque chose de grave à mon fils, je serais inarrêtable. À coup sûr, cette déclaration va finir en titre de cet entretien. Ah! Je vous en prie, faites en sorte qu'un nouveau scandale n'éclate pas.

Mais non, pour causer un scandale, cela ne vas absolument pas suffire. Mais restons attentif, peut-être que cela suffira pour un gros titre dans «Blick».

Votre rôle rêvé?

Hilary Swank dans «Million Dollar Baby». J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps lorsque j'ai découvert l'histoire de cet entraîneur et sa jeune élève au cinéma. Ce serait fantastique de pouvoir une jour jouer un tel rôle.

Rêvez-vous toujours de décrocher un Oscar?

En rêver? Oui. Mais il est clair pour moi que les rêves et les objectifs sont deux choses différentes. Il faut bien les différencier.

Comment faire taire son voisin de devant au cinéma?

Cela ne m'est pas souvent arrivé. Il se peut que ce soit moi qui bavarde tout le temps. Mais que faire quand le film est ennuyeux?

Que doit avoir un homme pour attirer votre attention?

J'aime voir qu'il se passe quelque chose dans les yeux d'un homme, puis je regarde ses fesses. Ah, ai-je enfin dit quelque chose de stupide?

On a souvent parlé de vous en raison de vos relations. Avez-vous trouvé cela pénible?

À certains moments, ce fut pénible. Naturellement, j'aurais préféré toujours être avec mon premier amour. Mais la vie en a décidé autrement. Je pense que les médias pourraient témoigner davantage de respect et d'empathie. Une séparation n'est jamais aisée, en particulier lorsque des enfants sont concernés.

Gregory Knie, le mannequin Andreas Roth, Stress, Campino, Vujo Gavric – êtes-vous toujours en contact avec vos ex-compagnons?

Je m'entends bien avec chacun d'entre eux. Du reste, je suis toujours en contact avec Emanuele, qui fut mon tout premier ami entre 15 ans ½ et 19 ans. Il a deux enfants, et parfois, lorsque je suis dans le Tessin, nous allons manger ensemble.

Honnêtement, Melanie Winiger nous avait confié une kyrielle d'anecdotes sur ces compagnons. Néanmoins, elle (ou sa manager) a décidé de les supprimer de l'entretien lors de la relecture. Toutes les déclarations sur Campino (qui étaient vraiment toutes empreintes de sympathie) ont été supprimées. Celles sur l'homme qu'elle aime toujours également, en raison d'une «crise de la quarantaine précoce».

Quels hommes, outre votre compagnon et votre fils, sont essentiels au sein de votre vie?

Mon père, sans aucun doute. C'est le meilleur homme qui ait jamais existé. Mon meilleur ami, Marc, occupe aussi une place cruciale dans ma vie. Puis il y a naturellement Tenzin, avec qui j'ai grandi et qui est quasiment mon frère. Il vit désormais à New York. Enfin, j'ai bien d'autres amis qui m'importent énormément. Je ne peux pas tous les énumérer, faute de quoi l'entretien serait trop long.

Melanie Winiger au sujet de son mari Reto Ardour: «Cela fait maintenant deux ans et demi que je suis avec Reto et nous n'avons pas connu un seul instant ennuyeux.»
Melanie Winiger au sujet de son mari Reto Ardour: «Cela fait maintenant deux ans et demi que je suis avec Reto et nous n'avons pas connu un seul instant ennuyeux.»
Gabriel Hill

En 2017, vous avez parlé ainsi de votre mariage avec Reto Ardour: «Nous partageons un appartement et les tâches ménagères, nous faisons les courses ensemble et payons des impôts, comme tout le monde. Rien de bien excitant.»

Je sais que mon humour ne plaît pas à tout le monde. Cela fait maintenant deux ans et demi que je suis avec Reto et nous n'avons pas connu un seul instant ennuyeux. Notre relation est tout à fait normale, à l'instar de tous les autres couples.

De quelles tâches ménagères vous occupez-vous?

Beaucoup, trop même. En outre, je suis toujours occupée à promener les chiens, bien que l'un appartienne à mon mari et l'autre à mon fils. J'aime également ces animaux, mais ce n'est pas moi qui les désirait et je me retrouve en permanence à les sortir. Récemment, pendant mon séjour de quatre semaines à Bangkok, à l'occasion d'un tournage, mon mari m'a appelé pour me faire un très joli compliment.

Qu'a-t-il dit?

Il m'a dit que, via mon absence, il s'est rendu compte que j'accomplissais toute une série de petites choses à la maison. Des choses qui ne se résolvaient pas par magie quand je n'étais pas là. Il a ajouté qu'il se réjouissait de mon retour prochain.

En matière de tâches ménagères, en quoi votre homme est-il particulièrement doué?

Très jeune, mon mari a dû assumer seul, c'est pourquoi il peut quasiment tout faire. Mais c'est avant tout un homme très décontracté. Je ne partage pas ma vie avec lui simplement parce qu'il sait bien plier les chemises.

Et il arrive que le fiston vous aide de temps en temps?

Le fiston ne prend pas beaucoup d'initiatives, mais lorsque je lui dis de faire quelque chose, il répond présent sur-le-champ. Toutefois, je n'attends pas d'un adolescent qu'il mette la main à la pâte pour les tâches ménagères. Il a déjà beaucoup à faire avec ses poussées hormonales.

Est-ce toujours agréable de se regarder dans le miroir?

Je ne me regarde pas si souvent dans le miroir. Tout le monde connaît cette sensation: il y a des jours où on ne veut absolument pas voir à quoi l'on ressemble et d'autres où l'on se dit: «Wow, tu as de l'allure aujourd'hui!» (rires)

Est-il vrai que vous trouvez les rides jolies?

Oui, ou je me serai injecté du Botox depuis longtemps. Je trouve que Keith Richards des «Rolling Stones» est le plus bel homme du monde. Non pas quand il avait 20 ans, mais aujourd'hui, avec ses 74 années. Je le trouve extrêmement beau. Les rides sont le miroir de la vie des gens. Elles sont en quelque sorte la carte de nos accomplissements. Plutôt que de se préoccuper constamment des rides sur leur visage, certaines personnes feraient bien de se pencher sur ce qu'elles peuvent encore faire de leur existence.

Vous avez déjà pensé à la chirurgie esthétique?

Je dois apprendre à ne jamais dire jamais. Aujourd'hui, je ne m'imagine pas subir une telle opération. Ma mère a été d'une précieuse influence en la matière. Elle n'a jamais rien fait et je la trouve absolument sublime.

Être quadragénaire, c'est avoir 20 ans?

Non, avoir 50 ans, c'est avoir 20 ans.

Où serez-vous dans 10 ans?

Aucune idée. On me pose souvent cette question. J'ai récemment pris conscience d'un aspect de ma vie. À chaque fois que j'ai l'impression de saisir le sens qu'elle emprunte, on me tire le tapis de sous les pieds et je mets le cap sur une autre direction. J'ai appris à saisir le moment présent. Naturellement, il faut bien que je planifie de temps en temps. Par exemple, je paye mes impôts en avance et je suis plutôt organisée au quotidien. Mais pour le reste, je me laisse porter par la vie. Et c'est très bien ainsi.

Si nous avions une demi-journée, où m'emmèneriez-vous?

Une demi-journée? Je veux plus. Une demi-journée, c'est stupide.

Je parle de moi.

Oui, oui, je sais. Mais une demi-journée, c'est tout de même dommage. Où puis-je me rendre en si peu de temps? Je pense que je vous emmènerais faire de l'équitation. C'est ma plus grande passion.

Vous possédez un cheval?

Oui, en Australie. Il s'appelle Mackellar. Si je voulais ramener ma jument en Suisse, je pense qu'elle en mourrait. Mackellar s'est habituée à la liberté, car elle vit principalement au grand air, dans un gigantesque pré. Ici, elle serait enfermée dans une écurie le plus clair du temps. Le vrai amour, c'est de laisser de la liberté. Voici le titre de l'entretien: «Melanie Winiger: l'amour, c'est la liberté».

Ok, je vais y réfléchir.

Je pense que c'est la vérité. Et c'est d'ailleurs pourquoi notre relation avec Reto fonctionne. Beaucoup d'hommes ont commis les mêmes erreurs: ils m'ont perçue comme un animal sauvage et se sont dit: «Je vais la dompter sans problème.» Mais cela n'a pas fonctionné. Reto est le premier homme qui n'a pas tenté de faire cela. Il est tombé amoureux de la personne que je suis réellement et n'a pas tenté de me changer.

À propos de Melanie Winiger

Melanie Winiger – née le 22 janvier 1979, père suisse-allemand, mère indo-canadienne. Elle a grandi à Zurich et dans le Tessin. En 1996, elle est devenue Miss Suisse et depuis, elle a travaillé comme actrice («À vos marques, prêts, Charlie!», «Love Made Easy», «One Way Trip»), présentatrice et mannequin. Elle a ensuite été en couple pendant quelque temps avec Campino, le chanteur des Toten Hosen. Depuis deux ans et demi, elle est en couple avec le DJ Reto Ardour, avec qui elle partage son domicile à Zurich.

Le journaliste de «Bluewin» Bruno Bötschi s'adonne régulièrement à ce jeu de questions-réponses avec des célébrités dans le cadre de sa chronique «Bötschi questionne». Il dispose d'une grande expérience en matière d'entretiens. Il écrit pour le magazine «Schweizer Familie» depuis de nombreuses années la série «Traumfänger» (l'attrape-rêve). Ainsi, il a demandé à plus de 200 personnalités quels étaient leurs rêves d'enfant. Le livre compilant tous ces entretiens a été publié par Applaus Verlag à Zurich. Il est disponible dans toutes les librairies.
Le journaliste de «Bluewin» Bruno Bötschi s'adonne régulièrement à ce jeu de questions-réponses avec des célébrités dans le cadre de sa chronique «Bötschi questionne». Il dispose d'une grande expérience en matière d'entretiens. Il écrit pour le magazine «Schweizer Familie» depuis de nombreuses années la série «Traumfänger» (l'attrape-rêve). Ainsi, il a demandé à plus de 200 personnalités quels étaient leurs rêves d'enfant. Le livre compilant tous ces entretiens a été publié par Applaus Verlag à Zurich. Il est disponible dans toutes les librairies.
zvg
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