Entre 45 et 55 ansLa crise du milieu de carrière, mythe ou réalité?
Relax
13.1.2025 - 14:49
Envie de nouveauté, démotivation colossale, perte de sens profonde… La crise du milieu de carrière frappe souvent entre 45 et 55 ans, lorsque le rythme effréné du quotidien ralentit. Ce moment de calme invite à l’introspection et, bien souvent, à remettre en question ses choix. Mais cette étape est-elle un passage obligé de la vie professionnelle? Pas forcément, à en croire une étude anglaise publiée dans la revue «Socio-Economic Review».
ETX Studio
13.01.2025, 14:49
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Des chercheurs de l’université de Surrey, en Angleterre, ont étudié l'évolution de la satisfaction au travail en fonction de l'âge en analysant quatre vastes bases de données nationales britanniques, couvrant plus de 100.000 travailleurs de divers secteurs. Leur étude révèle que la satisfaction au travail suit une courbe en «U» uniquement chez les employés hautement qualifiés, tels que les cadres et les professionnels spécialisés. «Nos résultats montrent que, chez les cadres et les professions libérales, la satisfaction au travail atteint généralement son niveau le plus bas au cours de la quarantaine, avant de remonter plus tard dans la vie. En revanche, les travailleurs des catégories intermédiaires et inférieures ne présentent pas cette trajectoire en forme de U», explique le professeur Ying Zhou, auteur principal de l’étude et directeur du Future of Work Research Centre à l’Université de Surrey, dans un communiqué.
Autrement dit, la crise de milieu de carrière n’est pas une fatalité. Ce constat est lourd de conséquences pour la compréhension des enjeux du bien-être au travail. Reconnaître que cette phase d’insatisfaction peut être temporaire et qu’elle s’accompagne souvent d’un regain d’épanouissement peut apporter une forme de réconfort aux travailleurs concernés. Elle invite également les employeurs à repenser leur soutien envers leurs salariés âgés entre 40 et 50 ans, afin qu’ils continuent de s’épanouir professionnellement.
Ces décennies charnières concentrent, en effet, tous les bouleversements. Physiques, familiaux, mais aussi professionnels. Après deux décennies passées à construire une carrière, développer des compétences et asseoir une expertise, les perspectives d'évolution se font plus rares. Les doutes affluent, et l’envie de renouveau se fait plus pressante. Par chance, cette crise se révèle salutaire pour de nombreux actifs, leur permettant d'aborder la seconde moitié de leur carrière, dopés et régénérés. Certaines reprennent des études pour monter en compétences, tandis que d'autres prennent une année sabbatique, changent de métier ou créent leur propre entreprise.
Face au vieillissement de la population active, notamment en France, cette étude met en lumière l'urgence de repenser les politiques RH pour encourager l'épanouissement professionnel à chaque étape de la vie. Bilan de compétences, coaching, mobilité géographique: autant de leviers pour accompagner ce changement. Plutôt que de percevoir la quarantaine comme une simple «pause» entre les élans de la jeunesse et les défis du grand âge, pourquoi ne pas la considérer comme une phase de transition, certes complexe, mais riche de potentiel? Une occasion idéale pour redéfinir les trajectoires professionnelles et créer de nouvelles dynamiques, au bénéfice de tous.