Vivre ensemble mais... Un mode de vie qui séduit les sexagénaires

Relaxnews

4.12.2024 - 14:13

Dans l’imaginaire collectif, être en couple implique de vivre sous le même toit. Mais, ces dernières années, la tendance est de plus en plus au «living apart together», c’est-à-dire à la vie à deux en non-cohabitation. Ce type de relation serait particulièrement en vogue chez les sexagénaires, selon une étude récemment parue dans le Journal of Gerontology Series B: Social Sciences.

4% des Britanniques de plus de 60 ans choisissent de ne pas vivre sous le même toit que leur partenaire.
4% des Britanniques de plus de 60 ans choisissent de ne pas vivre sous le même toit que leur partenaire.
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Des chercheurs de l’université de Lancaster et de l’University College London ont étudié l'essor du concept du «living apart together» chez les couples de sexagénaires. Ils ont découvert que 4% des Britanniques de plus de 60 ans choisissent de ne pas vivre sous le même toit que leur partenaire, un chiffre similaire à ceux observés aux États-Unis, aux Pays-Bas et au Canada.

La popularité de ce modèle conjugal chez les seniors peut surprendre. En effet, on associe davantage la vie à deux en non-cohabitation aux jeunes couples qu’à ceux plus âgés. Pourtant, vivre loin de sa moitié s’avère bénéfique pour le bien-être psychologique des plus de 60 ans. Les chercheurs ont constaté que ces couples ont le moral bien plus au beau fixe que les célibataires du même âge. Leur niveau de bien-être est similaire à ceux observés chez les couples mariés ou en concubinage.

Autrement dit, il est tout à fait possible d’avoir une vie de couple épanouie en ne vivant pas sous le même toit. Mieux encore, cela permettrait d’avoir les avantages du couple sans les inconvénients. Fini la routine et les disputes liées aux petits soucis du quotidien! Les adeptes du «living apart together» affirment que cette configuration leur permet de partager seulement les bons moments, et donc d’entretenir plus facilement la flamme des débuts. Néanmoins, vivre sous des toits distincts exige une certaine flexibilité matérielle (habitations, charges, trajets, etc.). Et donc un certain niveau de vie. Faire domicile commun permet souvent de faire des économies, surtout dans les grandes villes.

Réinventer le couple

Mais alors, pourquoi tant de seniors choisissent-ils ce mode de vie? Pour préserver leur couple tout en restant maîtres de leur indépendance. Selon les chercheurs, la non-cohabitation propose une alternative plus équilibrée au modèle traditionnel. Un atout qui séduit particulièrement les femmes de plus de 60 ans. Autre avantage de taille: les ruptures s’avèrent moins éprouvantes pour les conjoints non cohabitants, notamment grâce à l’absence de démarches administratives complexes (déménagement, partage des biens, etc.).

Cette étude nous invite à repenser l’engagement amoureux différemment, à une époque où les normes conjugales sont de plus en plus remises en question. «Lorsque nous pensons aux relations intimes, nous imaginons souvent des couples vivant sous le même toit. Mais notre recherche met en lumière la complexité des situations de vie à un âge avancé et l’importance des relations intimes qui s’étendent au-delà du foyer», a déclaré Rory Coulter, professeur associé à l’University College London, dans un communiqué.

Ce modèle pose finalement une question essentielle: et si, au lieu de chercher à s’adapter à des cadres préexistants, chacun pouvait réinventer le couple selon ses propres besoins? Certains le font déjà. L’actrice britannique Miriam Margolyes et sa partenaire, Heather Sutherland, ont vécu pendant cinq décennies chacune dans leur nid, sans se séparer. La preuve que, pour durer, un couple ne doit pas nécessairement vivre sous le même toit.

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