MicrobioteNous ne réagissons pas tous de la même façon aux aliments transformés
ATS
27.1.2025 - 16:27
Des scientifiques français ont réussi à montrer en étudiant le microbiote intestinal, que la sensibilité à un additif présent dans de nombreux aliments transformés comme les biscuits, les sauces ou les brioches, varie en fonction des personnes. Une piste pour une nutrition personnalisée.
27.01.2025, 16:27
27.01.2025, 16:32
ATS
Utilisé par l'industrie agroalimentaire pour améliorer la texture et prolonger la durée de conservation des produits, E466, un émulsifiant – le carboxyméthyl cellulose de sodium – diminue la diversité des bactéries composant la flore intestinale ou microbiote et favorise l'inflammation intestinale chronique, ont démontré de précédentes études.
Ces inflammations intestinales chroniques pourraient aboutir au développement de pathologies caractérisées par l'inflammation de la paroi d'une partie du tube digestif (maladie de Crohn, rectocolites hémorragiques), concernant quelque 20 millions de personnes dans le monde, rapporte l'Inserm.
Publiée lundi dans la revue «Gut», une étude menée par le chercheur Inserm Benoît Chassaing, à la tête d'une équipe de recherche à l'Institut Pasteur, suggère que l'émulsifiant E466 a un impact négatif sur le microbiote intestinal chez certaines personnes mais pas chez d'autres, et qu'il serait possible de prédire la sensibilité d'une personne donnée aux émulsifiants alimentaires.
Cette sensibilité a pu être observée, tant chez les personnes saines que chez les patients souffrant de maladies inflammatoires chroniques, en analysant la communauté microbienne de l'intestin grâce à des approches de reproduction de microbiote en laboratoire et à des études métagénomiques, des techniques qui permettent d'étudier finement le microbiote intestinal.
Résistant ou non
En transplantant chez des souris le microbiote d'un échantillon fécal humain, il est apparu que certaines personnes possèdent un microbiote très sensible à l'émulsifiant E466, provoquant une forte inflammation intestinale, tandis que d'autres possèdent un microbiote résistant à cet additif alimentaire.
L'étude suggère ainsi qu'il serait possible de prédire la sensibilité d'une personne donnée aux émulsifiants alimentaires grâce à des analyses de microbiote. Elucider le rôle des bactéries jouant un rôle dans la sensibilité aux agents émulsifiants devra faire l'objet de futurs travaux.
De même, les «mécanismes responsables des variations de sensibilité entre individus» à l'émulsifiant E466, ainsi que «la possibilité de prédire ce paramètre sans exposer (les personnes) à cet additif» restent à explorer, conclut l'étude.