Une seule erreur depuis 1984 La «méthode des 13 clés» donne Kamala Harris gagnante 

ATS

9.9.2024 - 07:11

Oubliez les sondages, laissez tomber les bases de données et n'envoyez plus de journalistes dans les Etats clés: l'historien Allan Lichtman grâce à sa méthode des «13 clés» assure que Kamala Harris va gagner la présidentielle américaine de novembre.

Dans sa maison de Bethesda, en banlieue de Washington, il décrit pour l'AFP ce procédé qui lui permet de deviner tous les quatre ans, le grand vainqueur de l'élection présidentielle américaine. La méthode a fait ses preuves, depuis l'élection de 1984, le professeur d'histoire à l'American University de Washington ayant correctement prédit le vainqueur, sauf une fois.

En 2000, sa méthode des «13 clés» donne le démocrate Al Gore vainqueur face à George W. Bush. Après des résultats controversés, c'est le républicain qui est finalement élu à la suite d'une décision de la cour suprême.

Excluant les sondages d'opinion, ses prédictions sont basées sur une série d'affirmations sur le gouvernement au pouvoir, soit aujourd'hui celui du président américain Joe Biden et de sa vice-présidente Kamala Harris. Si au moins six de ces affirmations – soit les «clés» – sont fausses, l'élection reviendra à l'adversaire, en l'occurrence cette année le candidat républicain Donald Trump.

Trois «clés» pour Trump

Par exemple, une des «clés» pour que le parti du président gagne la présidentielle est qu'il remporte des sièges à la dernière élection de mi-mandat. Les démocrates ayant perdu le contrôle de la chambre des représentants lors des élections de mi-mandat de 2022, cette «clé» est donc considérée comme «fausse» et fait pencher la balance pour Donald Trump.

D'autres «clés» jouent en faveur de la candidature du républicain: le retrait de Joe Biden pour sa vice-présidente Kamala Harris fait perdre au démocrate celle du président «en exercice», un avantage essentiel.

Malgré l'optimisme généré par la candidature de Kamala Harris dans son parti, l'historien indique qu'elle ne remplit pas les conditions d'une autre «clé», à savoir être un candidat charismatique, qui ne se présente qu'«une fois par génération» comme Ronald Reagan ou Franklin Roosevelt. Ces points vont donc pour Donald Trump, mais pour les autres «clés», selon lui. «C'est bien Kamala Harris qui l'emporte».

Par exemple, les grandes lois sur l'environnement ou les infrastructures sous l'administration Biden cochent la case du «changement politique majeur» initié par le candidat actuellement au pouvoir.

Biden déclare que Harris sera une présidente

Biden déclare que Harris sera une présidente "favorable aux syndicats"

Joe Biden déclare que Kamala Harris sera "une présidente historique, favorable aux syndicats", lors d'un événement de campagne à l'occasion de la fête du Travail en Pennsylvanie, un État "pivot" susceptible de faire basculer le scrutin présidentiel.

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«Depuis 40 ans»

La vice-présidente gagne également des points sur celle exigeant l'absence de scandale majeur, ou encore sur le fait que le candidat indépendant Robert Kennedy Jr. ne soit plus en course.

Après quelques calculs, seulement trois «clés» tombent dans l'escarcelle du républicain. Pour gagner, il lui en faudrait six.

Kamala Harris pourrait s'offrir une «clé» supplémentaire sur la politique internationale, si le gouvernement américain réussit à conclure un cessez-le-feu et la libération des otages à Gaza. «Je n'aime pas spéculer, car le diable se cache dans les détails, mais cela pourrait être perçu comme un grand succès», explique Allan Lichtman.

Ces «13 clés» ne sont-elles pas de nature spéculative? Par exemple, comment définir un dirigeant charismatique?

«Je fais cela depuis 40 ans. Je crois avoir entendu toutes les questions imaginables», répond-il. «'Vos clés ne sont-elles pas subjectives?' J'ai évidemment une réponse à cela. Elles ne le sont pas. Elles sont fondées sur un jugement».

«Nous avons affaire à des êtres humains. Les historiens émettent tout le temps des assertions, qui sont soumises à des critères stricts», précise-t-il.

Au milieu du «bruit» politique ambiant, Allan Lichtman réduit les élections présidentielles à de simples «votes pour ou contre les forces et performances du parti occupant la Maison-Blanche».

Sa méthode se concentre ainsi sur les années au pouvoir plutôt que sur la campagne électorale, car, en réalité, «nous oublions pratiquement tout ce qu'un candidat propose».

ATS