Réseau de trafic de déchets40'000 tonne d'ordures italiennes déversées en Espagne
ATS
14.1.2025 - 23:07
Un réseau spécialisé dans le trafic de déchets en provenance d'Italie a été démantelé en Espagne, a annoncé mardi la garde civile. Celle-ci estime que plus de 40'000 tonnes d'ordures italiennes sont déversées illégalement sans aucun traitement chaque année depuis 2021 dans des décharges espagnoles.
Keystone-SDA
14.01.2025, 23:07
ATS
Au total, 15 personnes ont été arrêtées et font l'objet d'une enquête pour «appartenance à une organisation criminelle, atteinte aux ressources naturelles et à l'environnement et falsification de documents», selon un communiqué de la garde civile, l'équivalent de la gendarmerie en Espagne.
Celle-ci évalue à plus de 19 millions d'euros depuis 2021 les sommes reçues par ces trafiquants présumés de la part d'entreprises italiennes ayant fait appel à leurs services pour se débarrasser de déchets.
«Déchets dangereux et toxiques déversés»
«Quotidiennement, des tonnes de déchets urbains de toutes sortes, y compris des déchets dangereux et toxiques, étaient déversées de manière incontrôlée dans des localités de Tarragone (nord-est) et de Cuenca (est)», a ajouté la garde civile.
L'enquête a permis d'identifier une série d'entreprises interconnectées, ayant leur siège en Catalogne et en Castille-La Manche, qui pratiquaient «un commerce à grande échelle de déchets italiens».
Dizaines de camions
Des dizaines de camions en provenance d'Italie entraient dans leurs installations de traitement des déchets mais, au lieu de soumettre leur chargement à des processus de valorisation, celui-ci était directement redirigé vers des décharges.
Plus de 40'000 tonnes de déchets par an ont été ainsi envoyées dans des décharges dans les provinces de Tarragone et de Cuenca, d'après les évaluations de la garde civile.
Les entreprises italiennes délocalisaient leurs déchets pour «réduire les coûts», explique-t-elle, précisant que cette pratique est contraire à la législation en vertu de laquelle chaque pays doit gérer ses propres déchets.
Dommages aux écosystèmes et à la santé
Pour contourner la réglementation, les donneurs d'ordre italiens prétendaient que les déchets devaient êtres traités mais ils étaient en réalité directement enterrés en Espagne, pouvant engendrer des dommages aux écosystèmes et à la santé des populations avoisinantes.
La criminalité environnementale est la quatrième activité criminelle la plus importante au niveau mondial. Il s'agit de l'une des principales sources de financement de la criminalité organisée, après le trafic de stupéfiants, le trafic d'armes et la traite des êtres humains, selon les données du Parlement européen.