Débat Trump/Harris Le calme contre la tempête: deux stratégies aux antipodes

ATS

9.9.2024 - 07:36

L'une est une ancienne procureure, connue pour sa fermeté, l'autre un célèbre tribun, friand des invectives: Kamala Harris et Donald Trump, qui vont s'affronter mardi lors d'un débat extrêmement attendu pour la présidentielle de novembre, sont deux orateurs aux styles diamétralement opposés.

In this combination photo, Democratic vice presidential candidate Sen. Kamala Harris, D-Calif., speaks during a debate, Oct. 7, 2020, in Salt Lake City, left, and Republican presidential candidate former President Donald Trump speaks during a debate, June 27, 2024, in Atlanta. (AP Photo)
In this combination photo, Democratic vice presidential candidate Sen. Kamala Harris, D-Calif., speaks during a debate, Oct. 7, 2020, in Salt Lake City, left, and Republican presidential candidate former President Donald Trump speaks during a debate, June 27, 2024, in Atlanta. (AP Photo)
KEYSTONE

L'ancien président républicain et la vice-présidente américaine se rencontreront pour la toute première fois à l'entame de leur confrontation prévue à 21h00 locales, sur la chaîne télévisée ABC.

Donald Trump aura l'expérience pour lui. Le tempétueux septuagénaire, ancien présentateur de téléréalité, participe à son septième débat télévisé et a marqué les Américains par certaines de ses prestations passées. A commencer par sa célèbre pique, adressée à Hillary Clinton en 2016, lors de laquelle il avait affirmé que la démocrate méritait d'être «en prison».

Son débat le plus mémorable est toutefois bien son dernier, contre Joe Biden en juin: il avait précipité le retrait du président démocrate.

Biden et Trump s'affrontent lors d'un débat présidentiel enflammé

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Joe Biden et Donald Trump ont échangé des propos enflammés en s'attaquant mutuellement à leur bilan et à leur attitude, lors d'un débat aux enjeux énormes, chacun cherchant à faire basculer la course serrée à la Maison-Blanche.

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«La laisser parler»

L'ancien magnat de l'immobilier a laissé très peu d'éléments filtrer sur sa stratégie. «Je vais la laisser parler», a-t-il simplement déclaré lors d'une rencontre avec des électeurs au début septembre. Avant d'ajouter: «Vous pouvez avoir toutes les stratégies que vous voulez, mais vous devez toujours vous adapter à ce qu'il y a en face».

L'ancien président, qui se flatte de ne pas avoir besoin de préparation particulière, a reconnu: «J'ai des réunions à ce sujet, nous en parlons, mais il n'y a pas grand-chose à faire».

En face sur scène mardi, Kamala Harris qui, d'une certaine manière, se trouve où elle est aujourd'hui grâce à un débat. Nous sommes le 27 juin 2019, les candidats à la primaire démocrate, dont Kamala Harris et Joe Biden, se mesurent les uns aux autres. Un échange retient l'attention.

La sénatrice de Californie reproche à l'ancien vice-président de Barack Obama son opposition passée à une politique de déségrégation raciale qui consistait à transporter en bus certains enfants vers des écoles éloignées, et dont elle avait bénéficié.

Pence remis en place

«La petite fille [dans le bus], c'était moi», avait-elle lancé. Joe Biden, réduit au silence, lui avait lancé un regard presque admiratif. Cette sortie remarquée n'avait pas sauvé une campagne ratée, interrompue avant même le premier scrutin des primaires.

Mais elle avait braqué au moins momentanément les projecteurs sur Kamala Harris, que Joe Biden avait ensuite invitée sur son «ticket».

Le 21 juillet dernier, lorsqu'il a quitté la course à la Maison-Blanche, c'est à la vice-présidente, première femme et première personne noire et d'origine asiatique à ce poste, qu'il a passé le relais.

Kamala Harris s'est illustrée lors d'un autre débat, entre les colistiers de Joe Biden et de Donald Trump, le 7 octobre 2020. Elle avait remis à sa place son adversaire, le vice-président Mike Pence, avec une calme autorité. «Monsieur le vice-président, je suis en train de parler», avait-elle déclaré, à deux reprises.

«Méchante»

Donald Trump a jugé récemment qu'elle s'était conduite à cette occasion de manière «horrible» avec son ancien bras droit – avec lequel il est pourtant en conflit ouvert et que ses partisans avaient appelé à «pendre» pendant l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021.

Kamala Harris est «méchante», a encore dit le candidat républicain, en référence non pas à un débat, mais à une audition au congrès, en 2018. Alors sénatrice, elle avait bousculé Brett Kavanaugh, nominé par Donald Trump à la cour suprême. Leurs échanges avaient été très médiatisés et ils ont été repris dans un montage vidéo diffusé lors de la récente convention d'investiture démocrate, sous les rires et les applaudissements.

Les partisans de la vice-présidente préfèrent oublier d'autres prestations moins reluisantes de leur favorite, qui a aussi tendance à se lancer parfois dans des phrases complètement absconses.

En 2019, Kamala Harris était restée interdite face à des attaques d'une autre prétendante à l'investiture démocrate, Tulsi Gabbard, sur son bilan de magistrate. Selon la presse, cette même Tulsi Gabbard, passée dans l'autre camp, conseillerait désormais Donald Trump pour leur confrontation si attendue mardi.

ATS