pharmaSuisse alerte «Les pénuries de médicaments très demandés seront massives cette saison»

blue News

25.10.2024

La présidente de pharmaSuisse tire la sonnette d'alarme: cet hiver, les pharmacies pourraient connaître une pénurie massive de médicaments essentiels.

Les pharmacies pourraient connaître cet hiver une pénurie massive, prévient la présidente de pharmaSuisse (photo symbolique).
Les pharmacies pourraient connaître cet hiver une pénurie massive, prévient la présidente de pharmaSuisse (photo symbolique).
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Martine Ruggli, présidente de la Société Suisse des Pharmaciens pharmaSuisse, tire la sonnette d’alarme: notre pays fait face à une pénurie de médicaments de plus en plus grave. 

«La situation se détériore depuis des années, avec aujourd'hui un manque estimé entre 700 et 1000 médicaments», avertit-elle dans une interview accordée à la télévision alémanique SRF. «Avant, nous avions des pénuries de courte durée, mais aujourd'hui, nous avons des pénuries de six mois, voire de deux ans.»

Les chaînes d’approvisionnement, fragilisées par la crise du Covid et la guerre en Ukraine, peinent à suivre la demande accrue pendant la saison froide, période où «de nombreuses personnes tombent malades en même temps.» Martine Ruggli l'assure: «les pénuries de médicaments très demandés seront massives cette saison.»

Martine Ruggli est la présidente de pharmaSuisse, la société suisse des pharmaciens.
Martine Ruggli est la présidente de pharmaSuisse, la société suisse des pharmaciens.
KEYSTONE

Une pression sur les prix à l'origine des pénuries

Face à cette crise, certains suggèrent d’augmenter le prix des médicaments bon marché pour stabiliser l'approvisionnement.

La pharmacienne en chef du pays n’y croit pas. En réalité, 2 % des médicaments représentent déjà 50 % des coûts, notamment les traitements contre le cancer, alors que près de la moitié des médicaments coûtent moins de 20 francs. Ainsi, une légère augmentation des prix de ces médicaments bon marché n'aurait presque aucun effet sur l'évolution des primes d'assurance.

Le véritable problème, selon elle, est la pression constante exercée pour réduire les prix des médicaments. Cette politique a rendu la production de médicaments bon marché peu rentable, poussant les fabricants à prioriser d’autres produits. Résultat: environ un tiers des médicaments coûtant moins de 20 francs subissent des pénuries récurrentes, contre 1% pour ceux coûtant plus de 2800 francs!