Victime d'un faux chirurgien turc Désespéré, il met fin à ses jours à cause d'une greffe de barbe ratée

Valérie Passello

25.10.2024

L'histoire relayée par «France 3 Régions» fait frémir: un jeune homme de 24 ans, résidant à Paris, s'est donné la mort après avoir subi une greffe de la barbe en Turquie. Non seulement l'opération était ratée, mais le «chirurgien» n'en était pas un. Son père témoigne pour alerter l'opinion et éviter qu'un tel cas se reproduise.

La greffe de barbe consiste à prélever des bulbes de poils à l'arrière du crâne pour les implanter sur le menton. (image d'illustration)
La greffe de barbe consiste à prélever des bulbes de poils à l'arrière du crâne pour les implanter sur le menton. (image d'illustration)
IMAGO/Pond5 Images

Rédaction blue News

La Turquie est réputée pour pratiquer des opérations de chirurgie esthétique à des prix défiant toute concurrence. Mathieu, un étudiant de 24 ans souhaitant étoffer son menton est ainsi parti confiant pour subir une greffe de barbe à Istanbul le 2 mars dernier, relate «France3 Régions».

Mathieu s'était renseigné au préalable et avait opté pour une clinique agréée par le ministère de la Santé. Mais cette précaution n'a pas suffi. La greffe, qui consiste à prélever des bulbes de poils à l'arrière du crâne pour les implanter sur le menton, a clairement été bâclée.

Souffrant de douleurs persistantes, Mathieu résumait ainsi son malheur: «vous m'avez tué la tête». Son père ajoute: «Mon fils avait mal, ça le brûlait sous la barbe, derrière la tête, jour et nuit». L'étudiant estimait que le chirurgien lui avait ôté trop de cheveux, en plus d'avoir réalisé des implants beaucoup trop réguliers: le rendu était tout sauf naturel.

Pour couronner le tout, Mathieu a découvrert, en effectuant quelques recherches après son opération, que son «chirurgien» était en fait... agent immobilier!

Trouble dysmorphique

Pour venir en aide au jeune homme désespéré, sa famille trouve l'adresse d'un chirurgien belge -ce type d'intervention ne se pratique pas en France- susceptible de réparer les dégâts. «J'ai vu bien pire. J'ai vu des choses horribles. C'était chez lui relativement facilement corrigeable», témoigne le médecin auprès de France 3.

Mathieu avait commencé le traitement réparateur. Mais le mal était fait: en plus du choc post-traumatique, le jeune homme développe un trouble dysmorphique, «un décalage pathologique qui déforme la réalité et la manière dont on perçoit son corps», précisent nos confrères.

N'y tenant plus, Mathieu a mis fin à ses jours le 9 juin dernier, dans sa chambre d'étudiant parisienne. Son père explique pourquoi il a choisi de contacter les médias: «Si ce témoignage pouvait éviter que ça se reproduise, alerter tout le monde, je pense que ce serait rendre hommage à Mathieu»

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