Proposition d'un député vaudois Et si l'on triait nos médicaments une fois par an?

sj, ats

25.10.2024 - 11:10

Pourquoi ne pas trier les médicaments stockés dans les ménages vaudois? C'est la question que se pose un député vert'libéral de Grand Conseil. Son idée est de demander au Conseil d'Etat d'étudier l'instauration d'une semaine annuelle cantonale incitant la population à trier les médicaments stockés dans ses pharmacies personnelles à la maison. Il a déposé un postulat dans ce sens au Parlement.

Un député vaudois suggère une semaine annuelle et cantonale de tri des médicaments conservés à la maison, inutilisés ou périmés (photo symbolique).
Un député vaudois suggère une semaine annuelle et cantonale de tri des médicaments conservés à la maison, inutilisés ou périmés (photo symbolique).
ATS

«Le tri des médicaments stockés dans les ménages vaudois est un véritable défi, autant sur le plan de la santé publique que sur le plan environnemental», explique Blaise Vionnet dans son intervention parlementaire. Son texte est soutenu par une quarantaine d'élus de tous les bords politiques.

«Il suffit de faire l'inventaire des pharmacies personnelles pour y découvrir probablement quelques emballages de médicaments expirés, ou d'y trouver des médicaments qui ne seront plus utilisés, des bouteilles de sirop à moitié vide, différents génériques pour un même traitement ou enfin de découvrir des stocks importants de Dafalgan ou d'anti-inflammatoires», note-t-il dans son postulat.

Comment s'en débarrasser?

«Nous vivons une époque de lutte contre le gaspillage et stocker des quantités importantes de médicaments à son domicile n’est pas rationnel», poursuit-il. M. Vionnet rappelle d'ailleurs que la reprise des médicaments inutilisés ou périmés n'est pas toujours évidente.

«Certaines officines reprennent les médicaments non utilisés, parfois en exigeant une taxe pour la reprise de ces médicaments. Mais ce service est généralement réservé à leur clientèle. Les grandes chaînes de pharmacie ne reprennent généralement pas les médicaments personnels non utilisés», affirme le Vert'libéral.

«Les déchetteries communales ont parfois des lieux dédiés à la récupération des médicaments, mais ce n'est pas le cas de toutes les déchetteries», ajoute-t-il.

Selon le député, «la tentation est grande de trouver une 'voie facile' d'élimination des médicaments en les jetant dans les sacs à ordures ou dans les toilettes pour les sirops». «Cette manière de faire n'est pas une option (...) car elle amène un risque sanitaire et environnemental», met-il en garde.

Des lieux temporaires?

Outre la semaine de tri annuelle, les cosignataires du postulat demandent aussi au gouvernement de réfléchir à quel soutien pourrait être apporté aux officines et aux communes pour leur permettre d'étendre leur offre de récupération de médicaments, par exemple pour les deux semaines suivant la semaine de tri.

Leur texte suggère aussi la mise en place éventuelle de lieux temporaires de collectes de médicaments au cas où les officines et les déchetteries communales ne seraient pas en mesure d'absorber le retour des médicaments.

Blaise Vionnet souligne encore que son postulat est complémentaire à une motion sur le même thème ("Pour une meilleure prise en charge des médicaments non utilisés ou périmés"), déposée en 2023. Elle demande d'étudier différentes mesures de prise en charge des médicaments à éliminer, d'étudier la mise en place de partenariats avec les pharmacies et de définir les modes d'élimination appropriés.

Le postulat sera formellement présenté mardi prochain au Grand Conseil. Il sera directement renvoyé à une commission pour examen, avant un futur débat au plénum.

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