C'est leur droit Les hôtels moins chers sur leur site internet que sur les plateformes de réservation 

Relax

11.10.2024 - 12:31

(ETX Daily Up) – Il est interdit d'interdire... surtout quand cela peut permettre de réaliser des économies au moment des vacances! La Cour de justice européenne a en effet tranché: les hôteliers ont tout à fait le droit de proposer des nuits moins chères sur leur propre site de réservation que sur d'autres plateformes comme Booking.com.

On pourra désormais comparer les prix d'une nuit affichés sur Booking et sur le site direct d'un établissement pour choisir le moins cher
On pourra désormais comparer les prix d'une nuit affichés sur Booking et sur le site direct d'un établissement pour choisir le moins cher
AndreyPopov / Getty Images

Prix avantageux quand on réserve via son smartphone avec la mention «tarif mobile», réductions quand on est un membre fidèle étiqueté «genius»... La plateforme Booking.com dispose d'un arsenal pour convaincre les voyageurs de réserver par son biais. Et c'est la même chose pour ses concurrents comme Hotels.com, Abritel ou Airbnb... Mais il y a une autre astuce – invisible celle-ci des internautes, qui permet de séduire ces derniers: imposer aux hôteliers de ne pas pratiquer de tarifs plus avantageux sur leur propre site par rapport à ceux indiqués sur la plateforme de réservation avec laquelle ils sont partenaires. En somme, il ne serait pas utile pour un vacancier de vérifier si les prix d'une nuit à l'hôtel ne serait pas moins cher par un autre canal... Une situation que les juridictions allemandes ont jugé contraire au droit de la concurrence au sein de l'Union européenne.

La question s'est alors posée aussi à l'échelle européenne. La Cour de justice européenne a ainsi été saisie de la problématique pour vérifier si ce que l'on appelle des «clauses de parité tarifaires» imposées par Booking.com sont bien légales. La décision a été rendue le 19 septembre dernier dans un arrêt de la Cour, expliquant que «force est de constater que de telles clauses, outre le fait qu’elles sont de nature à réduire la concurrence entre les différentes plates-formes de réservation hôtelière, comportent des risques d’éviction des petites plates-formes et des plates-formes nouvelles entrantes». De son côté, le Centre Européen des Consommateurs (CEC) France a décidé de vulgariser cette décision pour bien faire comprendre que les plateformes de réservation d'hôtels et d'hébergement n'ont donc plus le droit d'empêcher les hôteliers d'indiquer des tarifs plus bas sur leurs propres sites de réservation. En clair, mieux vaut réaliser la vérification sur Booking.com et sur le site direct de l'hôtel pour choisir l'option la moins onéreuse.

Soulignons toutefois que de nombreux établissements hôteliers n'ont pas attendu cette décision pour faire un pas de côté par rapport à leur collaboration et proposer en effet des nuits moins chères à leurs clients, en comparaison à ce qui est indiqué sur Booking.com.

Pour autant, le CEC France rappelle que s'il s'agit là d'une bonne nouvelle, d'autres problématiques se posent, comme celle de l'assistance. «Les plateformes se dégagent de toute responsabilité quand le logement n’est pas conforme. Rien d’illégal puisqu’elles ne font pas partie du contrat conclu entre le voyageur et l’hébergeur, contrairement à ce que les vacanciers croient parfois. Pire encore, certains n’ont pas toujours accès à l’identité et aux coordonnées du loueur», explique cette instance de défense du consommateur cofinancé par l'Union européenne.

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