Interview Stéphane Gabioud: «Je pourrais en manger 4 kilos par jour!»

D'Aurélia Brégnac/AllTheContent

30.10.2020

Stéphane Gabioud présente l'émission culinaire "Amuse-gueule" (RTS Un)
Stéphane Gabioud présente l'émission culinaire "Amuse-gueule" (RTS Un)
RTS/Joy LOUVION

Sa voix est bien connue des auditeurs. Et pour cause, Stéphane Gabioud officie à la radio depuis 20 ans. Aujourd’hui animateur télé de l’émission culinaire «Amuse-gueule» sur RTS 1, il mêle avec humour conseils diététiques et plaisirs gastronomiques. Une recette hebdomadaire qui ravit le public depuis quelques semaines.

Journaliste touche-à-tout, mordu de radio, amateur de bons petits plats… Stéphane Gabioud est aussi un passionné de théâtre, qui se verrait bien, pourquoi pas, endosser un vrai rôle de comédien sur le petit écran. Rencontre.

Quel est le concept de votre nouvelle émission culinaire «Amuse-gueule»?

Le projet est venu de Martina Chyba, la responsable des magazines TV. Elle s’est dit qu’il manquait une émission où l’on pourrait répondre à des questions de téléspectateurs autour de l’alimentation. Aujourd’hui, il y a tellement de pistes qui existent pour essayer de mieux manger. On a aussi décidé d’étoffer l’émission avec un peu de saveur. 18h30, c’est l’heure de l’apéro. On a donc fait un mélange entre conseils alimentaires et propositions de recettes et découvertes de produits du terroir.

«On sent qu’il y a vraiment des consommations effrénées de sucre.»

Quel est le type de questions du public qui reviennent le plus?

On a demandé aux gens d’envoyer leurs questions, et on en a reçues énormément. Elles étaient au départ surtout orientées sur la diététique, beaucoup sur le sucre. On sent qu’il y a vraiment des consommations effrénées de sucre. Il y a aussi des interrogations autour des régimes qu’ils ont pu essayer. Comment tenir sur la durée? Quels sont les risques de carences? De nombreuses questions autour de la perte de poids, qui est un grand classique.

Concilier équilibre alimentaire et gourmandise, c’est difficile?

Le message principal qu’on délivre, à travers les différents experts qui interviennent, c’est qu’il est recommandé de manger de tout, mais en petites quantités. De ne pas se priver, de s’accorder parfois un petit dessert. Mais pas en excès, pas tous les jours.

«Il est recommandé de manger de tout, mais en petites quantités.»

Et vous, quel est votre plat préféré?

Alors moi, je suis un inconditionnel des pâtes. Ce n’est pas très original, mais j’adore ça! Je dois me refreiner parce que je pourrais en manger 4 kilos par jour. J’adore les pâtes sous toutes leurs formes, c’est une invention incroyable! Ça me sauve toujours, quand il n’y a plus rien dans les placards. Un paquet de spaghettis et un peu de tomates concassées, et c’est la fête.

Et l’aliment que vous détestez?

Je déteste les fruits de mer. Il y a pleins choses de l’enfance que l’on n’aime pas, comme les champignons, et puis qu’on apprend à aimer, parce que les goûts évoluent… Mais il y a des choses comme ça qui restent. Ça va, en Suisse, les fruits de mer ne sont pas vraiment l’aliment principal!

Vous donnez peu d’interviews dans les médias, on vous connaît finalement assez peu… parlez-nous un peu de vous.

Parce que je fais de la radio et, en général, les médias ne s’intéressent absolument pas à la radio. C’est comme ça! (Rires). Justement, je suis un fou de radio! Depuis l’âge de 10 ans, tout gamin, j’ai toujours rêvé d’en faire. J’ai eu un coup de foudre pour ce média, et j’ai eu la chance de commencer très jeune, à 16 ans, à une époque où les radios régionales étaient assez ouvertes à accueillir des jeunes. En parallèle, j’ai fait des études de Lettres et d’Allemand à Lausanne et, dès le gymnase, j’ai pu faire animateur sur les stations Rhône FM et Radio Chablais, comme job étudiant. C’est ma passion absolue, et ça fait exactement 20 ans que je suis sur RTS La Première. Je vis mon rêve.

Alors maintenant, avec la TV, la radio est passée au second plan?

Non, ça reste mon activité principale, et quotidienne avec «CQFD», émission médicale dont je suis producteur. C’est un gros job, entouré d’une équipe de 10 journalistes depuis 8 ans et demi déjà, et d’autant plus depuis la crise du coronavirus. A la télévision, j’avais déjà eu l’occasion de faire quelques émissions. Ce nouveau magazine, c’est un nouveau challenge!

Et, venant de la radio, le passage à l’image n’est pas déstabilisant?

En fait, j’aime beaucoup parce que ça me permet de travailler différemment la forme. Le fond ressemble, mais je dois twister, adapter la forme. J’adore l’image aussi. Il y a un côté plus théâtral à la télé qu’à la radio. Je fais du théâtre par ailleurs depuis longtemps. Ça m’amuse de voir comment on va présenter les choses, je le prends vraiment comme un divertissement et une découverte.

«Ça ferait plaisir que les gens s’accrochent à cette envie de faire à manger.»

Justement, vous êtes un grand amateur de théâtre. Si l’on vous le proposait, vous seriez intéressé de jouer dans une pièce de théâtre ou dans un téléfilm?

Je suis assez curieux, alors oui ça m’intéresserait. Je ne pense pas qu’on va me le proposer. Mais ça m’intéresserait d’autant plus pour un téléfilm. Faisant du théâtre, on doit souvent exagérer les gestes, les expressions… Je devrais tendre alors à une certaine subtilité! (Rires). Dans un téléfilm, il y moins de surjeu…

«Pendant trois mois, j’ai fait la tournée de tous les surgelés...»

Le plaisir de cuisiner et de manger, c’est aussi un moyen de s’évader dans une époque où les distractions sont restreintes?

Oui, c’est vrai. On a vu Cyril Lignac sur M6 avec son émission «Tous en cuisine» qui a eu un grand succès. Ça répondait vraiment à cet esprit du moment, où on s’est tous mis à cuisiner. Ça ferait plaisir que les gens s’accrochent à cette envie de faire à manger.

Vous cuisinez beaucoup vous-même?

Oui, je le fais avec plaisir! Quand j’ai quitté le foyer familial et que je me suis retrouvé seul, je ne savais pas cuisiner alors pendant trois mois, j’ai fait la tournée de tous les surgelés. Aujourd’hui, je ne peux plus les manger! Je me suis mis à la cuisine et finalement, j’adore ça.

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