Radar piégeur dans le Jura«Un guet-apens bien prémédité»: 211 frontaliers flashés en quelques heures
Andreas Fischer/trad
11.12.2024
En quelques heures, 211 automobilistes ont été flashés à Lucelle, un hameau jurassien frontalier. La faute à une limitation méconnue de 20 km/h devant le poste de douane, habilement exploitée par un radar mobile.
Andreas Fischer/trad
11.12.2024, 21:50
11.12.2024, 22:06
Andreas Fischer
Nul n'est censé ignorer la loi, dit-on. C’est une leçon apprise à leurs dépens par 211 conducteurs dans le hameau frontalier jurassien de Lucelle, près de Delémont, comme le rapporte «L'Alsace».
La police cantonale jurassienne a mené une opération de contrôle fin octobre, installant un radar mobile qui a flashé 234 véhicules en quelques heures seulement. Résultat: une majorité de frontaliers alsaciens pris en excès de vitesse, souvent sans en avoir conscience.
Une limite de vitesse méconnue
À l’entrée de Lucelle, la limitation est fixée à 50 km/h, comme dans la plupart des localités suisses. Cependant, quelques mètres plus loin, devant le poste de douane, la vitesse maximale chute à 20 km/h, conformément à l’article 31 de l’ordonnance sur la signalisation routière de 1979.
Cette règle, rarement appliquée et encore moins connue, n’est pas signalée par un panneau spécifique. Pourtant, la police y a positionné son radar, pris de court de nombreux automobilistes.
«Un véritable guet-apens, bien prémédité»
L’opération n’a laissé aucune marge d’erreur. Une conductrice flashée à 38 km/h a écopé d’une amende de 250 francs. Quant à ceux roulant à plus de 41 km/h, ils risquent des sanctions plus graves, comme le retrait de permis pour avoir dépassé de 21 km/h la limite en vigueur. Ces excès, pourtant modestes dans d’autres contextes, prennent ici une toute autre ampleur.
Pour Jean-Luc Johaneck, président du Comité de défense des travailleurs frontaliers, cette opération s’apparente à «un véritable guet-apens, bien prémédité». Le lieu et le moment de l’intervention semblent avoir été soigneusement choisis pour maximiser les infractions et, selon les critiques, remplir les caisses plutôt que sensibiliser les automobilistes.