InterviewGil Alma: «Je n’ai pas la notoriété d’un Jean Dujardin»
Caroline Libbrecht / AllTheContent
9.12.2020
Après avoir fait rire des millions de téléspectateurs dans la série «Nos chers voisins» sur TF1, Gil Alma est aujourd'hui «César Wagner», sur France 2. Porté par ce succès qu'il savoure, Gil Alma, à l'aube de la quarantaine, se sent pousser des ailes.
Qui est César Wagner?
C’est un policier qui a été muté de Lyon à Strasbourg. La première chose qu’on se dit, c’est «Oh, encore un flic!». Or, il est différent, sensible et… hypocondriaque. Comme il n’est pas bien psychologiquement, son mal-être ressort sous forme d’hypocondrie. Etre capitaine de police et hypocondriaque, c’est antinomique et intéressant. Il ne peut même pas avoir de vie personnelle, car le simple fait d’embrasser quelqu’un lui provoque des sueurs froides!
Ce personnage est-il un personnage de pure composition ou vous a-t-il emprunté quelques traits de caractère?
Je ne suis pas hypocondriaque du tout. Je me suis inspiré de mon camarade de scène, Benoît Joubert qui se balade toujours avec ses médicaments… César Wagner est un hypersensible. Il se met à la place des victimes. Le premier épisode parle d’une mère qui a perdu son fils, et César Wagner a la larme à l’oeil. Ce n’est pas un gros dur, comme on en voit souvent dans des films policiers. C’est un policier au grand coeur!
«"Nos chers voisins", c’était une prison dorée...»
Quel est le bilan de cette première année de diffusion sur France2?
Je suis excessivement content que cette série prenne ses marques. Là, elle est diffusée face à «Koh Lanta» qui cartonne sur TF1, ça signifie que France Télévisions croit en la série. Il y a eu plus de 4 millions de téléspectateurs, avec la rediffusion, et j’en suis très heureux.
Constatez-vous une accélération de votre carrière, depuis la série humoristique «Nos chers voisins» (diffusée de 2012 à 2017 sur TF1, NDLR), série qui vous a fait connaître du grand public?
Je vais vous faire une réponse très franche, mais avec beaucoup d’humilité: complètement! (rires) J’ai beaucoup de propositions, tout me sourit, les portes s’ouvrent. J’ai toujours travaillé régulièrement, depuis l’âge de 25 ans. J’ai eu des rôles de cinéma et de télévision… Et puis, il y a eu «Nos chers voisins»: c’était une prison dorée, car j’ai travaillé non-stop pendant cinq ans, mais j’ai eu très peu de propositions intéressantes à côté. Et les choses ont clairement changé grâce à César Wagner!
«Il y a une fracture entre la télévision d’auteur et la télé populaire»
Comment expliquez-vous que votre rôle dans «Nos chers voisins» n’inspirait pas davantage les réalisateurs?
Il y a une fracture entre la télévision d’auteur et la télé populaire. Dans «Nos chers voisins», on faisait les guignols et on n’y allait pas avec le dos de la cuillère. En faisant ça, je participais à un programme populaire, grand public, mais je me suis coupé d’une partie du métier. Cela dit, je n’avais pas hésité une seconde avant d’accepter ce rôle dans «Nos chers voisins», d’une part car il fallait que je travaille, d’autre part car j’aime faire rire les gens. L’humour, c’est mon territoire.
D’ailleurs, en parallèle, vous faites du one-man-show, notamment «Gil et Ben (ré)unis», spectacle qui reprend en 2021?
J’ai beaucoup de chance d’incarner le personnage principal d’une belle série, «César Wagner», surtout par les temps qui courent. Je n’en demandais pas tant. Avec trois ou quatre épisodes par an, j’ai assez de boulot. Mon autre plaisir, le reste du temps, c’est d’aller sur scène et de faire rire, avec mon pote Benoît Joubert. Et ce n’est pas près de s’arrêter!
Comment le réalisateur de «César Wagner», Antoine Garceau vous a-t-il proposé defigurer dans un épisode de «Dix pour Cent»?
J’ai été pistonné! Antoine Garceau m’a fait ce petit cadeau… J’ai joué le rôle d’un réalisateur qui dirige Jean Reno, monstre du cinéma français. Je ne pouvais pas refuser. Tout le monde veut un rôle dans «Dix pour Cent».
Vous verra-t-on sur grand écran prochainement?
Oui, j’ai tourné dans deux films qui vont sortir au cinéma prochainement. Le premier, c’est «Le Sens de la famille» de Jean-Patrick Benes. Belle comédie familiale avec Alexandra Lamy et Franck Dubosc. Et puis, j’ai tourné aux côtés d’un parterre des stars dans «Do you do you Saint-Tropez» de Nicolas Benamou. J’étais au spectacle au moment du tournage, entouré d’acteurs comme Christian Clavier, Benoît Poelvoorde, Gérard Depardieu, Jérôme Commandeur, Thierry Lhermitte… Des monuments!
«Je n’ai pas la notoriété d’un Jean Dujardin.»
Ce que vous postez sur Instagram, c’est pour décompresser en famille ou pour partager avec vos fans?
Je n’ai pas la notoriété d’un Jean Dujardin, donc je peux me permettre de poster quelques vidéos et photos sympas avec ma famille. Je le fais en accord avec mes deux fils, Sacha et Charly. Je suis fier d’eux, ça fait plaisir aux gens, c’est un kiff, ça m’amuse! Ma femme aussi se prête au jeu. Là, on déménage au vert, à une petite heure de Paris. J’aurai une rivière, un puits, du terrain. Je voudrais que mon herbe soit tondue par une chèvre ou un mouton. Je pourrai encore plus m’adonner à ma passion du potager. L’important, c’est la famille! Et je vais continuer à partager tout ça avec les gens qui me suivent.
Retrouvez Gil Alma, sur France2, dans la série César Wagner.