InterviewJudith Chemla: «Cela peut être assez sanglant...»
de Caroline Libbrecht / AllTheContent
2.11.2020
La série «Possessions», nouvelle création originale de Canal+, débute par le mariage de Nathalie, jeune Française vivant en Israël. Celle-ci est accusée d'avoir tué son mari le soir de ses noces. Judith Chemla interprète la soeur de l'héroïne. Rencontre.
On vous retrouve dans la série «Possessions», la mini-série diffusée sur Canal+. Entre drame familial et thriller, pouvez-vous nous en dire plus?
Il ne faut pas trop en dire, car tout l’intérêt est de découvrir au fur et à mesure. Il se passe beaucoup de choses inattendues. Cela peut être assez sanglant, il y a des luttes familiales, des luttes hommes-femmes… On ne sait pas vraiment d’où cela vient. Cela tourne à la tragédie!
Quel est votre rôle dans cette tragédie?
Je joue le rôle de Johanna, la soeur aînée de Nathalie. Je vis de loin l’enquête, car je suis au coeur de la famille. Je soutiens ma soeur, je soutiens l’édifice familial, où les non-dits sont nombreux. Les croyances, les habitudes, les traditions, les superstitions ont une place importante dans cette famille… J’esssaie de faire en sorte que la famille n’explose pas, même si plusieurs membres implosent.
Vous avez tourné en Israël, que vous inspire ce pays?
Je connais Israël grâce à plusieurs tournages que j’ai eu la chance de faire, notamment celui du film «A coeur battant». C’est une terre puissante, il y a une charge du territoire. On sent que c’est la terre de la Bible, le berceau du monde. Ce n’est pas le même rapport au monde.
«On était proches sur cette terre étrangère.»
Comment s’est passé le tournage de «Possessions»?
J’adore Reda Kateb qui joue le rôle de Karim, le diplomate français qui cherche à venir en aide à Nathalie. J’adore aussi Dominique Valadié qui était ma prof au Conservatoire et qui joue le rôle de la mère. C’est une actrice extraordinaire avec beaucoup de liberté et d’originalité. Et puis, avec toutes les femmes du film - Nadia Tereszkiewicz, Ariane Ascaride, Aloïse Sauvage - on était dans une atmosphère très familiale. On a beaucoup ri, on a beaucoup parlé, on s’est raconté nos histoires. On était proches sur cette terre étrangère. Le tournage s’est étalé sur trois mois.
Aimez-vous le format de la série?
Oui, j’aime quand les choses s’installent dans la longueur. C’est intéressant de voir l’histoire s’écrire au fur et à mesure. Tout n’était pas bouclé dès le début. Le scénario était en cours d’écriture quand on a commencé le tournage. Les derniers épisodes n’étaient pas figés.
«C’est une sorte de «Twin Peaks» du Moyen-Orient.»
Que pensez-vous du résultat?
J’aime beaucoup cette série, je la trouve forte et originale. C’est une sorte de «Twin Peaks» du Moyen-Orient.
Israël est aussi au coeur du film «A coeur battant», actuellement en salles, dans lequel vous interprétez le premier rôle…
Oui, j’incarne une mère de famille séparée de son mari bloqué en Israël. Ils entretiennent leur relation par skype. Par le procédé de tournage, le film est unique: c’est déstabilisant de tourner face à une caméra, en faisant semblant de voir son partenaire par écrans interposés. C’était aussi jubilatoire, car on a tourné en plans-séquences en jouant les scènes en entier, sans coupure.
Le film «Les Cobayes» qui sortira le 25 novembre au cinéma est un bon remède contre la morosité, non?
Oui, c’est sur une histoire de couple, sur l’étincelle amoureuse! C’est une comédie drôle et jolie, on s’est beaucoup amusés à tourner avec Thomas Ngijol. J’aime beaucoup ce film: comment aimer, avec le poids du quotidien, du temps, des années qui passent?