InterviewLucie Bernardoni: «La disparition de Grégory nous a rapprochés»
de Caroline Libbrecht / AllTheContent
11.12.2020
Les treize amis de la 4e saison de la «Star Academy» (TF1) se sont retrouvés le temps d'enregistrer un nouvel album et de tourner un clip. Lucie Bernardoni nous raconte la genèse de «Restons Amis». Un hommage poignant à Grégory Lemarchal, décédé en 2007.
Vous avez participé à l’album «Restons Amis», en hommage à Grégory Lemarchal. Comment l’idée est-elle née?
«Restons Amis» scelle les retrouvailles entre Francesca, Gauthier, Radia, Enrique, Sandy, Sofiane, Karima, John, Tina, Morgan, Mathieu, Hoda et moi. Sur cet album, il y a neuf chansons autour de l’amitié, elles reprennent les titres d’artistes qui étaient venus nous rendre visite lors de la «Star Academy». Et j’ai écrit une chanson inédite, «La Marelle». On y a mis tout notre coeur. On avait envie de rendre hommage à Grégory Lemarchal et d’aider l’association qui porte son nom, en reversant l’intégralité des bénéfices.
Etes-vous tous restés en contact depuis la «Star Academy», saison 4, en 2004?
C’était une saison très particulière: on s’est tous très bien entendus. On a formé une belle et grande équipe. La disparition de Grégory en 2007, à l’âge de 23 ans, nous a encore plus rapprochés. On a alors fait la promesse à sa famille de continuer à les aider, avec nos petits moyens. Tous les participants de la «Star Academy 4» ont répondu présents. On a passé quatre jours en studio pour l’enregistrement des chansons et une journée a été consacrée au tournage du clip. C’était comme si on ne s’était jamais quittés! Pendant ces années, on est toujours restés en contact, même à distance: on a suivi les mariages, les naissances, les divorces (rires)… Et on sera toujours là pour Grégory Lemarchal!
«On n’était pas l’un contre l’autre, mais l’un avec l’autre»
Vous aviez une place particulière, car vous étiez en finale avec Grégory Lemarchal. Quel souvenirs en gardez-vous?
On n’était pas l’un contre l’autre, mais l’un avec l’autre. Il n’y avait pas de doute sur celui qui allait gagner. A partir de là, c’était un moment exceptionnel de scène, avec un orchestre symphonique, avec un duo, avec les artistes et les autres camarades qui étaient là.
Comment se passait la vie au château de la «Star Academy»?
Dans le château, on avait envie de réussir les évaluations et les prestations, mais il n’y avait pas de compétition. On était jeunes - j’avais 17 ans - et on était tout simplement heureux d’être là! C’était très joyeux, on riait beaucoup. On a juste parlé de la maladie de Grégory - la mucoviscidose - une fois au début de l’émission. Ensuite, on n’en a plus jamais parlé. On a passé 4 mois à travailler et à rire.
«Jamais il ne se plaignait, il avait la rage de vivre.»
Quel impact la maladie avait-elle dans la vie de Grégory?
Grégory avait une chambre spéciale pour ses soins, mais sinon il faisait partie intégrante de l’équipe. C’est important de le rappeler car on a tendance à dire qu’il était à part, mais ce n’était pas le cas! Jamais il ne se plaignait, il avait la rage de vivre, il voulait aller jusqu’au bout. Il était très content d’être là, il avait pris du poids et avait une bonne capacité respiratoire. Le bonheur le rendait en forme!
Une tournée de concerts avait suivi la «Star Academy». Comment cela s’était-il passé?
C’était une tournée de six mois qui s’est terminée avec deux soirées à Bercy. C’était merveilleux! On était tous en groupe, sans différence entre nous, heureux d’être là. On était conscients que la star, c’était l’émission. Nous, on était là pour en profiter. Grégory aussi. Je rêvais d’être auteure pour des chanteurs. A l’époque, c’était parfois mal vu de sortir de la «Star Academy», donc la suite a été un peu difficile pour moi. Nous, on avait le sentiment de travailler dur, mais on nous voyait sortir d’une télé-réalité et on nous voyait parfois d’un mauvais oeil.
Comment Patrice Maktav, participant à la Star Academy 1, est-il devenu votre époux?
On se connaît depuis 14 ans. On était voisins à Paris, on est devenus amis. Puis, des années plus tard, on s’est revus et il m’a dit «Maintenant que je t’ai retrouvée, je t’épouse». Et, sept mois plus tard, on est partis en Ecosse et on s’est mariés. C’était en novembre 2018. On n’aime pas la chaleur, on s’est mariés civilement dans le froid, sur l’île de Skye. Pour se marier là-bas, il faut vraiment avoir envie de se marier (rires)!