Interview Anne-Charlotte Pontabry: «Il y a toujours une Cachou en moi!»

de Caroline Libbrecht / AllTheContent

8.4.2021

Après «Classe Mannequin» qui l'a révélée en 1993, sous le nom de Cachou, Anne-Charlotte Pontabry a continué à jouer dans des séries télévisées, notamment policières. A 48 ans, on la retrouve dans la saison 2 de «Mytho», sur Arte, aux côtés de Marina Hands.

«J’aime passer beaucoup de temps dans notre maison secondaire, en Normandie.»
«J’aime passer beaucoup de temps dans notre maison secondaire, en Normandie.»
Anne-Charlotte Pontabry

de Caroline Libbrecht / AllTheContent

Découverte sous le surnom de Cachou, vous préférez aujourd’hui être appelée par votre vrai nom?

Je n’ai rien contre les gens qui m’appellent Cachou et cette époque est remplie de bons souvenirs. Je ne veux pas tout effacer comme si cela n’avait pas existé, bien au contraire! Les gens qui continuent à m’appeler Cachou sont soit des gens très proches, ou des fans de la série «Classe Mannequin». Aujourd’hui, je suis davantage Anne-Charlotte Pontabry, mais il y a toujours une Cachou en moi, elle n’a pas disparu!

Comment avez-vous commencé à faire de la comédie?

Au tout début, j’étais dans une agence de mannequins - comédiens pour des films publicitaires. J’ai commencé par faire des photos en tant que mannequin. J’ai alors participé au casting de la série «Classe Mannequin», qui était la riposte de M6, face aux séries de TF1 (AB Productions) qui cartonnaient. J’ai alors fait des essais, avant d’être retenue pour jouer le rôle de Victoire. On tournait un épisode par jour, il n’y a eu que 120 épisodes. La série s’est étalée sur un an et demi, c’est finalement assez court, mais cela a marqué les esprits.

Quel était le secret du succès d’une sitcom comme «Classe Mannequin»?

C’était la nouveauté. Les acteurs étaient faciles d’accès, les gens s’identifiaient facilement à nous. On n’était pas inaccessibles comme les top-models qui étaient alors des stars internationales. Nous, on était des nanas mignonnes et normales. Le public s’identifiait plus facilement aux actrices de «Classe Mannequin» qu’à Cindy Crawford ou à Claudia Schiffer (rires)!

«On est devenues populaires très vite… C’était intense!»

Etes-vous restée en contact avec Vanessa Demouy et Séverine Ferrer qui jouaient dans la série?

Aujourd’hui, je n’ai plus de nouvelles. Vanessa Demouy, je la vois juste à la télévision. Sa mère était mon agent quand j’étais mannequin. Très jeune, j’avais très envie de rentrer dans la vie active et de faire des choses qui m’amusaient. Être comédienne, c’était ce que je voulais faire depuis l’âge de cinq ans. J’en garde de très bons souvenirs, c’était une aventure humaine importante. On est devenues les starlettes de M6, les gens nous reconnaissaient dans la rue, on est devenues populaires très vite… C’était intense!



«Encore aujourd’hui, des femmes me disent qu’elles me détestaient dans "Classe Mannequin"»

Vous avez joué le rôle d’une peste, Victoire. Cela vous a-t-il collé à la peau?

Oui! Encore aujourd’hui, des femmes me disent qu’elles me détestaient dans «Classe Mannequin», alors qu’en vrai j’ai l’air plutôt sympa! J’ai l’impression que cela m’a marquée au fer. Cela prouve que je jouais bien la comédie. Je prenais beaucoup de plaisir à jouer la chipie insupportable. C’était un vrai rôle de composition car je ne suis évidemment pas comme ça dans la vie. Mon rôle m’amusait beaucoup plus que celui de Linda (joué par Vanessa Demouy, NDLR) qui était la jolie fille complexée, alors qu’elle était parfaite!

«J'ai fait quatre saisons dans la peau de l’enquêtrice Katia Shriver. Avec 12 épisodes par an, j’étais bien occupée et c’était génial!»
«J'ai fait quatre saisons dans la peau de l’enquêtrice Katia Shriver. Avec 12 épisodes par an, j’étais bien occupée et c’était génial!»
Anne-Charlotte Pontabry

Comment avez-vous enchaîné les rôles après celui de Victoire?

Ensuite, j’ai joué dans différents téléfilms. En 2001, j’ai participé à quelques épisodes de «Sous le soleil». Cela se tournait à Saint-Tropez. A l’époque, je vivais dans le sud de la France, car j’avais suivi mon compagnon de l’époque (le footballeur Stéphane Porato, NDLR). J’ai aussi joué dans une dizaine d’épisodes de la série «Commissaire Moulin». Puis, James, mon fils aîné, est né en 2004. Je m’en suis beaucoup occupé, j’ai découvert ce qu’était la maternité et il n’y avait rien de plus beau! Pendant deux ans, je me suis occupé de mon bébé. Puis, j’ai quitté le père de mon fils et je suis revenue à Paris.

Comment s’est passé le retour à Paris?

J’ai travaillé dans le milieu du doublage, c’était très dur! J’y ai renoncé quand, en 2008, j’ai été appelée pour jouer dans «R.I.S Police scientifique». J’ai renoué avec les tournages. J’ai fait quatre saisons dans la peau de l’enquêtrice Katia Shriver. Avec 12 épisodes par an, j’étais bien occupée et c’était génial!

«Dans la saison 2 de «Mytho», mon personnage - la voisine de la famille Lambert - prend de l’importance.»
«Dans la saison 2 de «Mytho», mon personnage - la voisine de la famille Lambert - prend de l’importance.»
Anne-Charlotte Pontabry

«On a démarré notre histoire d’amour sur les chapeaux de roue»

Au même moment, vous avez retrouvé l’amour. Comment avez-vous rencontré Frank, votre compagnon depuis 2009?

C’était un ami de mon cousin. Il cherchait la femme de sa vie, il n’avait pas encore d’enfant. Il est tombé très amoureux de moi. Il m’a accueillie dans sa vie avec mon fils, sans aucun problème. On a démarré notre histoire d’amour sur les chapeaux de roue et cela fait plus de 11 ans que cela dure. Peu après, on a eu notre petit William d’amour qui a aujourd’hui 9 ans.

Vous revenez bientôt dans la saison 2 de la série «Mytho», diffusée sur Arte.

La saison 2 va être diffusée après l’été, avec du retard à cause de la crise sanitaire. J’y serai plus présente que dans la saison 1, où je faisais juste quelques apparitions. En saison 2, mon personnage - la voisine de la famille Lambert - prend de l’importance. On découvre que les apparences sont trompeuses et que ma famille ne va pas si bien. Marina Hands qui joue le rôle principal (Elvira Lambert) vient se cacher chez moi. J’ai adoré travailler avec le réalisateur Fabrice Gobert, qui est d’une grande gentillesse et d’un professionnalisme rare. L’écriture de la saison 3 est en cours. On a hâte de voir ce que les scénaristes nous ont préparé, c’est le suspense.

«J’adore recevoir, cuisiner et faire plaisir à mes proches»

Aujourd’hui, vous partagez votre temps entre Paris et la Normandie. Avez-vous trouvé un équilibre?

J’aime passer beaucoup de temps dans notre maison secondaire, en Normandie. On y va tous les week-ends. Cette région - entre mer et campagne - est magique. Franck, originaire de Caen, a toujours voulu une maison de campagne dans ce coin. On a fini par trouver un terrain et on a fait construire notre maison. Ce projet nous a pris beaucoup de temps et d’énergie mais, depuis deux ans, on en profite et c’est le bonheur… J’adore venir ici me ressourcer entre les tournages, recevoir, cuisiner et faire plaisir à mes proches.