Cyprien Sarrazin a remis ça ! Vainqueur surprise à Bormio, le Français a signé une nouvelle victoire vendredi à Wengen. Deuxième des deux descentes derrière Marco Odermatt, il est parvenu en Super-G à devancer le Nidwaldien, qui voit un nouveau concurrent à désormais surveiller sérieusement.
Marco Odermatt est la star incontestée du ski alpin. Mais depuis la fin du mois de décembre, un homme vient désormais lui voler régulièrement la vedette en vitesse : Cyprien Sarrazin. Le Français de 29 ans, qui comptait jusqu'ici deux podiums en Coupe du monde (un en géant en 2020 et un en parallèle en 2017), vient de monter à quatre reprises sur la boîte, pour deux victoires, sur les cinq dernières courses qu’il a disputées.
Impressionnant tout au long du week-end à Wengen, il est le seul à avoir tenu tête à «Odi» et s’offre ainsi une place de choix aux côtés des cadors de la vitesse, tel que le Nidwaldien ou encore Aleksander Aamodt Kilde, deux fois dans le top 3 sur le Lauberhorn avant de se blesser gravement samedi. «C'est vraiment cool de faire partie de ce trio-là. J'accepte, il faut que j'apprenne ce nouveau statut», souriait le natif de Gap après sa victoire en Super-G.
Ses récentes performances suscitent l’admiration de celui avec lequel il s'est livré un magnifique mano a mano dans l'Oberland bernois. «C’est super que Sarrazin fasse de tels résultats. Il nous pousse», avouait Odermatt vendredi. «Il vient d'arriver en vitesse cette année, mais il est incroyablement rapide partout. On le savait, mais là, il a eu un déclic ! Il sait aussi qu'il n'a plus besoin de risquer sa vie à chaque course. Du coup, il fait moins de fautes et il est tout devant.»
La trajectoire de «Cyp» est quelque peu similaire à celle de son illustre adversaire suisse. Les deux hommes sont de purs géantistes et peuvent - selon Odermatt - en tirer avantage pour performer en vitesse. «La descente a évolué, les épreuves deviennent toujours plus techniques. C'est aussi ce qui explique que Sarrazin soit si bon», détaillait «Odi».
Ce dernier a d’ailleurs régulièrement conseillé Sarrazin. Il l'a notamment incité à être davantage en contrôle pendant ses manches et ne pas skier constamment à 100%. Va-t-il le regretter ? «Je n’aurais peut-être pas dû lui dire ça !», plaisantait le Suisse de 26 ans. «En ce moment, il est vraiment rapide. Quand on a une fois un podium ou une victoire, on sait ce que cela demande et du coup, il est maintenant plus constant.»
«On en a pas mal chié les deux avec les blessures»
Sur Cyprien Sarrazin
Mais avant d'atteindre un tel niveau, Cyprien Sarrazin a parcouru un chemin semé d'embuches, sa carrière ayant été freinée à plusieurs reprises par les blessures. Une situation qu’a vécue également Justin Murisier. «Je connais Cyprien depuis longtemps. On en a pas mal chié les deux avec les blessures, c'est donc trop beau de le voir là où il est. C'est vraiment un mec qui est posé, sympa et qui ne se prend pas du tout la tête. C’est vraiment un bon gars, ça me plaît d’avoir des mecs comme ça sur le podium», a avoué le skieur de 32 ans.
Contrairement à Sarrazin, le Valaisan, qui s’est recentré sur la vitesse depuis maintenant deux saisons, court toujours après un premier podium dans la spécialité. Prendre exemple sur son compère tricolore ne serait donc pas une si mauvaise idée. «On a le même parcours, sauf que lui, il fait des podiums à présent et moi, j'ai quatre top 10 cette saison», ironise Murisier. «Plus sérieusement, je trouve que c'est beau ce qu'il fait et ça m'inspire beaucoup».
Reste dorénavant à voir si Cyprien Sarrazin parviendra à garder le rythme. «C'est beau d'avoir un peu de combat entre Marco et lui», concède Murisier. Suffisant pour venir titiller Marco Odermatt dans la course aux globes des disciplines de vitesse ? Premier élément de réponse dès le week-end prochain avec deux descentes sur la mythique Streif de Kitzbühel.