Après un été agité et un prêt à Chelsea, le milieu de terrain suisse revient sur ces derniers mois à l’occasion du rassemblement de la Nati à Bad Ragaz.
L'histoire avait pourtant merveilleusement bien commencé. Le 6 février, Denis Zakaria avait marqué pour ses grands débuts au Juventus Stadium lors d'un succès 2-0 devant Verona. Mais elle devait malheureusement mal tourner.
Au fil des semaines, le Genevois a perdu de son influence dans le coeur du jeu pour se retrouver dans la bordure cet été. «Je ne voulais toutefois pas quitter la Juventus», avoue le Genevois qui a signé cet hiver un contrat de quatre ans et demi avec le club piémontais.
Mais le 1er septembre, date du dernier jour du mercato, tout s'est accéléré. «Cela s'est joué dans les six dernières heures, précise-t-il. Il y a eu l'offre de Chelsea qui est venue sur la table. Il a fallu alors finaliser les contrats et passer la visite médicale depuis Turin avant de préparer mes valises.»
Prêté jusqu'à la fin de la saison au club londonien, Denis Zakaria a tout juste eu le temps de faire la connaissance de Thomas Tuchel, l'entraîneur qui le voulait, avant de devoir composer avec un nouveau coach en la personne de Graham Potter.
«Une preuve de plus que tout peut aller très vite dans le foot, sourit Denis Zakaria. J'avais envie de travailler avec Thomas Tuchel. Sa présence est l'une des raisons pour lesquelles j'ai accepté ce prêt à Chelsea.» La rumeur a également prêté un intérêt de Liverpool. «Je l'ai également entendue, glisse le Genevois. Mais il n'y a rien eu de concret.»
Bridé à la Juventus
C'est donc avec le Chelsea de Graham Potter que Denis Zakaria entend gagner très vite du temps de jeu pour aborder la prochaine Coupe du monde dans les meilleures dispositions. «Je me sens bien sur le plan physique. Je sais que je dois avoir des minutes dans les jambes pour donner ma pleine mesure, poursuit-il. A Chelsea, je vais découvrir un football avec plus d'espaces, plus d'intensité, plus de duels. Cela devrait me convenir.»
A la Juventus, Denis Zakaria s'est sans doute, à l'entendre, senti trop bridé. «Ce n'était pas trop mon foot. L'équipe jouait trop bas, soupire-t-il. Pourtant avec son contingent, la Juventus devrait toujours figurer dans le haut du tableau et gagner 3-0 tous ses matches...» Trop sage pour critiquer ouvertement Massimiliano Allegri, «un entraîneur qui a obtenu de grands résultats» lâche-t-il, il déplore toutefois une communication déficiente. «Je n'ai pas beaucoup discuté avec le Mister», regrette-il.
Un rôle déterminant
Avec Murat Yakin, le dialogue est plus limpide. Le sélectionneur a toujours manifesté sa confiance au Genevois décisif lors de la campagne de qualification avec ses deux performances de choix contre l'Italie. Cette semaine, il entend occuper pleinement la place qui doit être la sienne dans le trio médian «idéal» aux côtés de Granit Xhaka et de Remo Freuler.
«Je suis là pour aider l'équipe», dit-il simplement. Denis Zakaria est trop modeste. Il est là pour insuffler l'élan qui doit permettre à la Suisse de rivaliser avec les meilleures équipes au monde. Son absence lors des six premiers matches de l'année de l'équipe nationale a pesé. Le bilan de la Suisse sans Denis Zakaria, une victoire et un nul contre quatre défaites, l'atteste: le seul Romand titulaire dans le onze idéal de Murat Yakin tient bien un rôle déterminant.