Le temps des essais est bien terminé pour Murat Yakin. Le dernier rassemblement de l'équipe de Suisse avant la Coupe du monde répond à une double exigence. La nécessité du résultat se conjugue avec la recherche du onze idéal pour le Qatar.
Samedi à Saragosse contre l'Espagne et mardi prochain à Saint-Gall devant la République tchèque, la Suisse doit obtenir les points qui doivent assurer son maintien en première division. Invitée au Final Four en 2019 avant d'être sauvée sur le tapis vert en 2020, la Suisse accuse une longueur de retard sur les Tchèques. Dans le pire des cas, la relégation pourrait être entérinée samedi déjà en cas d'une défaite de la Suisse et d'un succès dans le même temps de la République tchèque à Prague face au Portugal...
On rappellera qu'une place en première division revêt une certaine importance pour les finances de l'ASF. En juin dernier, les recettes des rencontres de Genève contre l'Espagne et le Portugal furent conséquentes. En deuxième division face à des adversaires bien moins huppés, remplir un stade sera une véritable gageure.
Neuf titulaires connus
Dans un monde idéal, Murat Yakin veut obtenir ce maintien avec les onze joueurs appelés à affronter le Cameroun le 24 novembre pour l'entrée en lice de son équipe dans la Coupe du monde. A ce jour, on connait déjà neuf des onze titulaires: Yann Sommer dans les buts, Silvan Widmer, Nico Elvedi, Manuel Akanji et Ricardo Rodriguez en défense, le capitaine Granit Xhaka et Remo Freuler en ligne médiane, Xherdan Shaqiri et Breel Embolo en attaque.
Il reste donc deux places à prendre. La première est promise à Denis Zakaria à condition qu'il obtienne du temps de jeu à Chelsea. Absent en juin pour les quatre premiers matches de cette Ligue des Nations, Denis Zakaria n'a disputé depuis le 1er mai que deux rencontres officielles dans leur intégralité. Les raisons de la défiance manifestées par Massimiliano Allegri à son égard sont bien surprenantes. Denis Zakaria aurait fait du bien à cette Juventus sans âme.
Pour Murat Yakin, Denis Zakaria est devenu incontournable après la double confrontation de l'an dernier face à l'Italie. A Bâle, son introduction après l'heure de jeu avait insufflé un nouvel élan à son équipe. A Rome, son souffle inépuisable dans un rôle de joueur box to box avait fait merveille. «Je veux aligner Zakaria aux côtés de Xhaka et de Freuler. C'est mon idée première», avait affirmé Murat Yakin à Keystone-ATS en avril dernier au lendemain du tirage au sort de la Coupe du monde.
Un choix à la fois déchirant et simple
En attaque, le sélectionneur est devant un choix déchirant, mais que la réalité du terrain devrait bien vite simplifier. Haris Seferovic et Noah Okafor sont, en effet, en balance pour encadrer Shaqiri et Embolo. Murat Yakin doit trancher entre un joueur qui ne joue plus avec Galatasaray et dont l'avenir semble bien bouché depuis la venue de Mauro Icardi et un autre qui vient d'inscrire deux buts en Ligue des Champions contre l'AC Milan et Chelsea. On le voit, il n'y a pas match entre Seferovic et Okafor.
L'annonce brutale de la fin de carrière internationale de Mario Gavranovic souligne ainsi que le sélectionneur peut aussi faire table rase du passé. Haris Seferovic doit, ainsi, nourrir certaines craintes. Son doublé contre la France en huitièmes de finale de l'Euro et son but en juin dernier face au Portugal ne lui offrent pas le totem d'immunité que pouvait lui garantir, sans doute à juste titre, le prédécesseur de Murat Yakin. En l'absence cette semaine de Noah Okafor, sur le flanc en raison de maux dentaires, le Lucernois s'apprête à abattre une carte décisive. Cela tombe bien. C'est le dos au mur qu'il a le plus souvent brillé.