Charlie Dalin est entré dans l'océan Pacifique dans la nuit de jeudi à vendredi au large de la Tasmanie, toujours en tête du Vendée Globe même si son premier poursuivant Sébastien Simon s'accroche. De son côté, Justine Mettraux a franchi un «deuxième mythique point de passage», alors qu’Alan Roura a une tempête «aux fesses».
Ces dernières 24 heures, Simon a repris un peu de terrain sur Dalin et n'est plus qu'à 199,3 milles nautiques à 7h00. Yoann Richomme est juste derrière lui, à quelque 60 milles. «Je vois bien que Yoann pousse fort derrière pour me rattraper coûte que coûte, moi je suis resté dans mon rythme, je le regarde faire, je fais ma trajectoire, ma course», explique Simon.
Pour réduire la route et bénéficier d'un vent du Sud favorable, la flotte navigue tout près de la zone d'exclusion antarctique, royaume des icebergs. Avant d'entrer à son tour dans le Pacifique, Simon rappelle que son bateau est désormais «asymétrique» après la perte de son foil tribord et d'«environ 30% du bateau» sur ce bord.
«J'ai pas l'impression que ça change fondamentalement les trajectoires, ça me ralentit juste un peu», assure-t-il. «Ca se verra plus quand la mer sera plus longue et où le foil permettra de prendre des surfs que moi je pourrais pas prendre !».
Selon les prévisions qu'ont les skippers, le Pacifique s'annonce rapide et le Cap Horn pourrait être passé «autour du 26 si tout va bien, donc un peu en avance sur le temps d'Armel». Vainqueur en 2017, Armel Le Cléac'h avait battu le record de la course autour du monde en 74 jours, 3 heures et 35 minutes.
«Ce serait assez incroyable de traverser le Pacifique aussi vite qu'un Atlantique !», savoure d'avance Simon, qui a hâte de «pouvoir sortir du cockpit un peu, prendre l'air, parce que ça fait quelques jours qu'on est enfermés là-dedans».
Cap «mythique» pour Mettraux
Du côté des Suisses, Justine Mettraux, 11e à 1’267 milles de la tête, est toujours à la lutte avec l’Allemand Boris Herrmann pour la 10e place. La Genevoise a également indiqué qu’elle avait franchi jeudi le Cap Leeuwin, «le deuxième mythique point de passage» de la course, au Sud-Ouest de l’Australie.
Pour sa part, Alan Roura est 20e vendredi matin, à 3’012 milles du premier, et «se prépare à quelques heures agitées à bord de Hublot». Le Genevois doit en effet affronter une violente tempête : «On a une belle dépression aux fesses là. Celle-ci, elle va envoyer du bois !»
«Vents à plus de 40 nœuds de moyenne, rafales à 60 nœuds et creux proches des 10 mètres… Il va falloir s’adapter, résister et tenir bon le temps que le gros passe, en oubliant la fatigue, l’inconfort et la répétition des efforts», a précisé son équipe jeudi soir sur Instagram.
Troisième navigateur helvétique de cet «Everest des mers», le Zurichois Oliver Heer pointe au 31e rang, à 3’660 milles.