La 47e édition d'Athletissima a permis d'assister à de grandes performances, notamment les 15m31 de Yulimar Rojas au triple saut, même s'il a manqué le petit grain de folie de 2021. Les athlètes suisses ont, comme d'autres, donné l'impression d'être fatigués.
Une gourmandise légitime s'est installée après les chronos de l'année passée. Mais Athletissima a toujours su proposer des performances de choix et cette soirée lausannoise a su faire honneur à sa tradition, malgré un temps plus frais que prévu qui a favorisé le demi-fond au détriment du sprint.
Le 100 m dames décapité avant même le départ
Le 100 m dames, qui devait être l'un des grands moments, a été décapité avant même le départ. Tout d'abord, Shelly-Ann Fraser-Pryce n'a pas pu défendre sa couronne mondiale, blessée aux ischio-jambiers à l'échauffement. Puis, après un premier faux départ, c'est la championne olympique Elaine Thompson-Herah qui a dû rejoindre prématurément les vestiaires, coupable d'un deuxième départ volé.
Dans ces conditions un peu particulières, c'est finalement Aleia Hobbs qui a su le mieux réagir. L'Américaine a coupé la ligne en 10''87 pour devancer d'un centième la troisième Jamaïcaine Shericka Jackson et de deux l'Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou.
Très attendue, la vice-championne d'Europe de la discipline Mujinga Kambundji n'a pu faire mieux que 6e en 11''15. «J’espérais courir un peu plus vite, a reconnu la Bernoise au micro de la RTS. Mais la course était OK. J’ai surtout profité de l’ambiance dans le stade.»
Ditaji Kambundji 8e
La petite soeur de Mujinga, Ditaji, a elle aussi eu droit à une sacrée concurrence sur le 100 m haies. Dans une course ultra relevée, la médaillée de bronze des Européens de Munich a fait ce qu'elle a pu. Sans doute fatiguée après son expérience bavaroise, la jeune Bernoise a terminé 8e en 12''83.
«Je me sentais bien à l’échauffement, a expliqué l'athlète de 20 ans. La deuxième partie de course fut plus dure, mais je me réjouis déjà d’essayer de faire mieux lors des prochaines épreuves.»
La course s'est jouée en 12''34 avec la victoire de la championne olympique Jasmine Camacho-Quinn. La Porto-Ricaine a battu la championne du monde et recordwoman du monde Tobi Amusan (12''45) et l'Américaine Tia Jones (12''47).
Yulimar Rojas reine du triple saut
Autre femme très attendue, Yulimar Rojas a comme l'an dernier écrasé l'épreuve du triple saut avec un bond à 15m31. Jakob Ingebrigtsen n'a de son côté pas manqué l'occasion d'améliorer la meilleure performance mondiale de l'année sur 1500 m. Le champion olympique a mené la course à sa main pour s'imposer en 3'29''05. Le Norvégien a relégué le Kényan Abel Kipsang à près d'une seconde.
Noah Lyles a enlevé le 200 m en 19''56 devant son compatriote Michael Norman (19''76).
Audrey Werro a joué les grandes
Dans un 800 m féminin de bon niveau, Audrey Werro et Lore Hoffmann ont cherché à se montrer. La toute jeune Fribourgeoise a notamment longtemps occupé la 3e place avant de céder du terrain et de finir 5e en 1'59''87, à quelques centièmes de sa meilleure marque. Hoffmann a terminé 8e en 2'00''08. Succès de la Française Rénelle Lamotte.
Sur le 110 m haies, Jason Joseph a raté sa course. Le Bâlois a dû se contenter d'un anonyme 13''66 bien loin de ses standards. La victoire est revenue au Jamaïcain Rasheed Broadbell en 12''99.
Triple championne d'Europe à Munich, Femke Bol s'est logiquement imposée sur le 400 m haies avec le record du meeting en 52''95. On imaginait Dalilah Muhammad la pousser dans ses retranchements, mais la championne olympique américaine en 2016 a flanché pour terminer au trot en 56''03 (7e).
Une victoire suisse pour terminer
Le meeting s'est conclu par la victoire de la Suisse sur le relais 4 x 100 m féminin. Géraldine Frey, Mujinga Kambundji, Salomé Kora et Ajla del Ponte ont gagné en 42''91.