«Wemby » au Chesnay, «Wemby» au défilé, «Wemby» au JT, «Wemby» sur le parquet... La folle semaine de Victor Wembanyama, venu jouer deux matches de NBA à Paris avec San Antonio, a confirmé le statut de superstar du Français au sein de la Ligue nord-américaine.
Visage aperçu sur la façade de l'hôtel de ville, maillots floqués du N.1 exposés dans des boutiques de la capitale, oursons en guimauve du chef Cyril Lignac à l'effigie des Spurs: l'ombre du géant était partout durant les six jours d'une tournée prenant pour cadre deux rencontres délocalisées contre les Indiana Pacers.
Les premières lignes de ce cahier d'un retour au pays s'écrivent d'abord lundi, en banlieue parisienne, à Nanterre, dans le Palais des sports Maurice-Thorez où «Wemby» a été formé, pour un décrassage en toute discrétion ou presque, puisque plus d'une trentaine de jeunes venus mettre l'ambiance et une quinzaine de médias sont là.
«On est arrivés depuis quelques heures, mais c'est déjà incroyable», savoure le joueur de 21 ans, heureux de «rendre un peu au public français».
C'était déjà dans cette optique que, deux jours plus tôt, il avait lancé une chasse aux trésors à Paris, Bordeaux, Lille, Marseille et Lyon. Un QR code à scanner, sur une affiche arborant un masque d'extra-terrestre, ce surnom ("alien") que lui a donné Lebron James, devait faire gagner 10 tickets pour ces NBA Paris Games.
Populaire et VIP
Mardi, retour au bercail. Une journée quelque peu surréaliste pour les quelque 30'000 habitants du Chesnay, dans les Yvelines, qui ont rarement vu autant de journalistes rappliquer. Victor tenait à retourner dans sa ville de naissance, là où ses parents vivent encore, pour inaugurer deux terrains -financés en grande partie par les Spurs- devant une foule d'enfants ravis.
«C’était un rêve pour moi d'avoir un terrain de qualité en libre-service, pour pouvoir jouer au basket en grandissant», dit-il.
Mercredi, c'est en VIP que Wembanyama s'affiche au Parc des Princes, pour assister à la victoire du PSG contre Manchester City en Ligue des champions (4-2). En bonus, une vidéo où on l'aperçoit en train de jongler, visionnée à 39 millions de reprises sur la page Instagram de la NBA, avant de regagner les coursives tête baissée sous un plafond trop bas pour ses 2,21 m.
La veille, Fashion week oblige, il a sorti ses lunettes de soleil pour apparaître sur le photocall du défilé Louis Vuitton, dont il est l'égérie, avant de s’asseoir aux côtés du propriétaire de LVMH Bernard Arnault, au premier rang.
Le premier rang, beaucoup de journalistes s'empressent de l'occuper mercredi matin, pour saisir les images de l'entraînement à Bercy, où l'affluence des médias, venus de France, mais aussi des Etats-Unis, d'Espagne, d'Italie et d'ailleurs, est digne d'une finale NBA.
Show à Bercy
«Je sens bien sûr une énergie différente», reconnaît l'intérieur tricolore, de retour dans l'Arena de Bercy pour la première fois depuis les Jeux olympiques, quittée en larmes en août 2024 après la défaite en finale avec les Bleus contre Team USA.
Les gradins sont pourtant encore vides. C'est de là qu'il enregistre pour France Inter l'un de ses rares entretiens de la semaine. Les deux autres sont réservés au journal de 20 heures de TF1 et à Picsou Magazine. De quoi mieux se faire connaître du grand public, sans oublier d'entretenir son aura auprès des enfants.
Jeudi, place au jeu, pour le premier des deux matches opposant les Spurs aux Pacers. «C'est un immense plaisir de pouvoir venir à Paris. Je n'ai pas envie que ce soit la seule fois, mais pour ça il faut m'aider... si vous voulez qu'on revienne ici», lance-t-il au micro.
Et, devant presque 16'000 spectateurs dont des célébrités (Tony Parker, Florent Manaudou...) «Wemby» assure le show: un double-double (30 points, 11 rebonds, 6 passes, 5 contres) agrémenté de quelques séquences de jeu fantastiques, vues par 812'000 téléspectateurs en moyenne, un record pour un match de NBA joué en France. San Antonio l’emporte largement (140-110). Soirée «parfaite».
Tour Eiffel et kebab
Vendredi, passage obligé devant la Tour Eiffel pour une séance photo. Pendant le séjour, Wembanyama s'est aussi mué en guide touristique, gratifiant ses coéquipiers d'anecdotes historiques, non sans les avoir emmenés goûter son kebab favori dans un fast-food de Nanterre.
«Nous étions dans le bus pour aller à l’entraînement, et Vic nous parlait de la beauté des lieux. Il sait quand le Louvre a été construit, pourquoi il a été construit. Peut-être est-ce parce que je suis plus vieux, mais j'ai apprécié», raconte le vétéran Chris Paul, All-Star à douze reprises.
All-Star, Victor Wembanyama devrait l'être pour la première fois le 16 février à San Francisco. Une entrée précoce dans le gotha qui ne surprend personne. Pas même Rick Carlisle, le coach des Pacers, pour qui «il est très vraisemblable que Victor devienne le visage de la NBA et du basket en général».
La virée parisienne de «Wemby» se finit samedi soir sur une note amère avec la lourde défaite (136-98) contre Indiana. Mais il n'est pas près d'oublier cette semaine écoulée, qui a selon ses propres mots «fait énormément de bien à l'âme, à la personne encore plus qu'au joueur».