La navigatrice Clarisse Crémer a franchi lundi matin la ligne d'arrivée du Vendée Globe au large des Sables-d'Olonne, se classant 11e. Le navigateur Benjamin Dutreux est lui arrivé dimanche en 10e position, mais la tempête Herminia a privé les deux marins du traditionnel bain de foule. Toujours en course, le Suisse Alan Roura fait face à des «conditions de malade» et «invivables» à l’approche des Açores.
Clarisse Crémer, skippeuse de L'Occitane en Provence, a franchi la ligne à 04H36 (GMT+1), après 77 jours, 15 heures et 34 minutes en mer, ont annoncé les organisateurs dans un communiqué. Mais elle n'a pas pu profiter d'un bain de foule à l'arrivée en raison de la tempête Herminia.
Du fait des rafales de vents de près de 130 km/h enregistrées dimanche au large de la cité vendéenne et d'une mer très agitée rendant l'entrée dans le port dangereuse, la navigatrice a dû, comme son prédécesseur Benjamin Dutreux (Guyot Environnement), immédiatement mettre le cap sur La Rochelle (Charente-Maritime) pour s'abriter.
Le parcours de Clarisse Crémer n'a pas été de tout repos : «Dès les premiers jours, elle a perdu son grand gennaker (sa plus grande voile d’avant, ndlr), sacrifié pour protéger son mât, l'obligeant à adapter ses stratégies dès le cap Finisterre. A cela se sont ajoutés d'autres imprévus: une avarie de vérin de foil dans les mers du Sud, un problème de hook de grand-voile ou encore des soucis de fuite d'eau endommageant ses systèmes informatiques», a indiqué le Vendée Globe dans son communiqué.
Les deux marins reviendront avec leurs bateaux aux Sables-d'Olonne dans quelques jours, quand la dépression Herminia sera passée au-dessus des côtes françaises, a expliqué l'organisation.
Alan Roura : «Je n’ai jamais eu un truc pareil, c’est invivable !»
Déjà fermé au public dimanche, le village de course le sera également lundi. Après ce week-end chargé, 23 bateaux restent en lice, remontant à leur rythme l'Atlantique, les derniers étant attendus fin février. Alan Roura (Hublot) navigue en 21e position, à 2’254 milles de l’arrivée, selon le pointage à 7h00 ce lundi matin.
Actuellement dans les alizés de l’Atlantique nord, le Genevois, qui a déclaré dimanche qu’il faisait face à des «conditions de malade» depuis 48 heures, semble avoir opté pour un parcours à l’ouest des Açores, comme nombreux de ses concurrents qui le précédent. «Je n’ai jamais eu un truc pareil. C’est invivable à bord ! On ne dort pas, on ne mange pas, on ne peut rien faire... Je suis au bout de ma vie», a indiqué dans une vidéo le skippeur de 31 ans.
Plus loin, au large du Brésil, on retrouve Oliver Heer (Tut Gut.), troisième suisse de cet «Everest des mers». Le Zurichois navigue en 30e position ce lundi matin, à 4’714 milles des Sables-d'Olonne.
Pour rappel, la course a été remportée le 14 janvier par Charlie Dalin (Macif) en 64 j 19 h 22 min, devant le Varois Yoann Richomme (Paprec Arkéa), arrivé un jour plus tard (65 j 18 h 10 min). Le Genevoise Justine Mettraux (Teamwork - Team Snef) a terminé sa course samedi au 8e rang, établissant un nouveau record féminin en 76 jours, 1 heure, 36 minutes et 52 secondes.