Basketball La fin d'un cycle, voire d'une ère à Fribourg Olympic ?

ATS (Gilles Mauron)

14.6.2023 - 13:03

Un cycle s'est achevé dans l'euphorie mardi à St-Léonard. Petar Aleksic a mené Olympic à la conquête d'un sixième titre de champion en dix ans, le cinquième d'affilée. Son départ peut-il engendrer la fin d'une ère de domination fribourgeoise ? Roberto Kovac est en tout cas pour l'heure le seul cadre sous contrat pour l'exercice 2023/24.

Basketball : un 21e titre national pour Fribourg Olympic

Basketball : un 21e titre national pour Fribourg Olympic

Olympic n'a pas failli. Les Fribourgeois ont saisi leur première opportunité de conquérir un 21e titre de champion de Suisse en s'imposant 82-70 face à Massagno dans l'acte IV de la finale des play-off de SBL, mardi à St-Léonard.

14.06.2023

Emu et entouré comme jamais mardi, Petar Aleksic laissera une empreinte indélébile. Le technicien helvético-monténégrin a transformé de nombreux joueurs désormais dominants sur la scène helvétique: Natan Jurkovitz, Arnaud Cotture, Paul Gravet ou le capitaine Boris Mbala, qui lui en seront à jamais reconnaissants.

Tous ne porteront pas forcément le maillot fribourgeois à la reprise en août sous la férule du Belge Thibaut Petit. «Normalement, j'ai toujours envie de tenter ma chance à l'étranger», lâche ainsi Boris Mbala, deuxième meilleur marqueur fribourgeois dans ces play-off avec 14,5 points par match (ainsi que 5,7 rebonds), peu enclin à évoquer ce sujet à l'heure des festivités.

L'arrière a livré, et de loin, sa saison la plus aboutie depuis son retour de Monthey il y a quatre ans. A 27 ans, il doit rêver d'un nouveau défi. Comme d'ailleurs l'ailier Natan Jurkovitz (28 ans), sans doute avide de revanche après une première expérience difficile en Israël lors de la saison post-Covid (2020/21), qu'il avait conclue avec les Lions de Genève avant de revenir à Fribourg.

Arnaud Cotture se montre plus clair dans ses propos. «Le but est de rester. Mais le jeu des négociations ne fait que commencer. On verra où ça mène», lâche le Valaisan (27 ans), qui avait passé trois saisons à Genève avant de retrouver Petar Aleksic à Fribourg en 2020. Mais qui n'a plus guère envie de trop voyager depuis qu'il est père de famille.

Rares sont les contrats à dépasser une année dans le basket helvétique – surtout ceux des renforts étrangers pour qui la SBL n'est généralement qu'une étape -, et la situation économique des clubs est de plus en plus tendue. N'empêche que le timing inciterait plutôt à la prudence dans le camp fribourgeois.

Le club le plus professionnel

Mais un constat implacable fait par le MVP des play-off Roberto Kovac (18,3 points par match dans les séries finales) incite à un certain optimisme. «Olympic est le seul club suisse dans lequel on joue un basket dont le niveau permet de rivaliser sur la scène internationale», lance l'arrière tessinois, qui est revenu à Fribourg début mars après un divorce houleux avec... Massagno.

Même Genève n'offre pas le même professionnalisme dans les structures ? «Non», coupe l'international suisse. «Malheureusement, la salle est un élément important. Si tu ne peux pas rentrer dans la salle cinq minutes avant l'entraîneur parce qu'il y a école, comme à Genève, c'est déjà difficile de faire quelque chose de bien», souligne-t-il. «Fribourg était le meilleur choix», sourit-il.

«Il y a d'autres clubs qui se professionnalisent», tempère Paul Gravet (27 ans), qui évoluait aux Lions de Genève avant de rejoindre Fribourg en 2018. «Mais Olympic est LE club le plus professionnel, avec cette salle, ses infrastructures, des moyens financiers. Le travail du coach, des joueurs, du club a payé. C'est le club qui propose les meilleures conditions, et ça se voit depuis 5-6 ans.»

Ces conditions ne changeront pas, même avec un budget légèrement à la baisse. Comme nombre de ses équipiers, Paul Gravet va décider de son avenir dans les jours à venir. «On verra ce qui m'est proposé. On se sent bien ici, on ne va pas se mentir. Mais des opportunités risquent de se présenter pour certains d'entre nous. Les discussions ne sont pas trop avancées», précise l'ailier d'origine française.

«Son âme et son expérience»

Est-ce alors aussi la fin d'une ère ? «C'est forcément la fin d'un cycle avec le départ de Petar. La plupart d'entre nous se sont développés grâce et avec lui, individuellement comme collectivement. Maintenant, il faut voir qui sera encore là la saison prochaine», souffle Paul Gravet, dont le futur dépend des autres prolongations.

Petar Aleksic ne sera à coup sûr plus là, mais le flambeau sera repris par un Thibaut Petit tout autant ambitieux. Et le technicien helvético-monténégrin laisse à Olympic un héritage impalpable : «Petar a fait grandir le club. Il va lui laisser son âme et son expérience», glisse Boris Mbala.

«Le club a la volonté de poursuivre avec les mêmes joueurs, le nouveau coach aussi. On va faire en sorte qu'il y ait une certaine continuité pour continuer à gagner ensemble», ajoute dans les colonnes de La Liberté Arnaud Cotture, qui est avec Natan Jurkovitz la priorité des dirigeants.

ATS (Gilles Mauron)