Noè Ponti Une médaille arrachée grâce à un mental d'acier

ATS

15.8.2022 - 11:05

Noè Ponti est de la race des champions. Malgré une préparation tronquée, il a su se sublimer pour se parer d'argent sur le 100 m papillon aux Européens en grand bassin de Rome. «Le mental est souvent plus important que le physique dans les grandes compétitions», constate-t-il.

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Le Tessinois avait fait sensation l'été dernier à Tokyo en conquérant le bronze olympique, s'offrant alors à 20 ans un premier podium dans l'élite. Sans pression malgré un chrono de référence prometteur (51''15) réalisé l'hiver précédent, il avait battu deux fois son record de Suisse pour le porter à 50''74.

Rien ne fut simple après cet exploit. A la suite d'une expérience avortée à l'Université de North Carolina, il avait néanmoins parfaitement su rebondir en devenant vice-champion du monde en petit bassin du 200 m papillon en décembre à Abu Dhabi. Pour prouver là aussi qu'il en fallait beaucoup pour ébranler sa confiance.

Même son infection au covid, contracté en juin (sans doute pendant les Mondiaux de Budapest), ne l'a pas trop perturbé. «Je savais que ça m'arriverait tôt ou tard», souligne Noè Ponti, qui a pourtant dû réduire drastiquement sa charge de travail depuis des Mondiaux où il avait terminé 4e du 200 m papillon et 8e du 100 pap'.

«Pas à mon meilleur niveau»

«Je n'ai recommencé à m'entraîner à plein régime que pendant la semaine qui précédait les Championnats d'Europe. Mais je n'évoluais pas à mon meilleur niveau», précise le Tessinois, à qui l'on a diagnostiqué trois semaines avant le début des Européens une inflammation des bronches.

«Je ne suis certainement pas à 100% de mes moyens physiques», glisse encore Noè Ponti, qui a pourtant trouvé les ressources pour conquérir l'argent à Rome. Seulement battu par l'ogre Kristof Milak, il est qui plus est passé pour la troisième fois de sa carrière sous les 51 secondes (50''87).

«Je savais déjà que j'étais très fort mentalement. Mais je ne pouvais bien sûr pas faire abstraction de ma situation physique», explique le Tessinois, qui avait ainsi abordé ces Européens sans s'être fixé d'objectif concret. «Je voulais simplement nager, sans me poser de questions, et voir ce que ça donnerait», poursuit-il.

Un autre exploit sur 200 m ?

«Je suis donc extrêmement satisfait d'avoir gagné cette médaille d'argent», lâche Noè Ponti, qui a aussi parfaitement géré ses efforts à Rome en renonçant au 50 m papillon ainsi qu'aux séries du 4x200 m libre le premier jour. Et qui espère que le mental prendra encore le pas sur le physique à l'occasion du 200 m papillon.

«Ca pourrait être plus compliqué sur 200 m, car je n'ai pu m'entraîner que sur des distances réduites ces dernières semaines», rappelle-t-il prudemment. «Mais tout est possible sur cette épreuve», où une médaille d'argent est largement à sa portée derrière l'intouchable Kristof Milak.