A la veille du traditionnel meeting d’Athletissima, les athlètes suisses se sont confiés à la presse jeudi à Lausanne. S’ils ont déjà en tête les Championnats du monde de Budapest qui se dérouleront en août, Jason Joseph, Ditaji Kambundji ou encore Jonas Raess sont tout de même excités à l’idée de retrouver le public helvétique.
Championnats du monde en août obligent, Athletissima a vu sa programmation au calendrier de la Ligue de diamant être avancée de deux mois. Et même si les athlètes suisses sont en pleine préparation pour ce grand rendez-vous planétaire qui se déroulera à Budapest, cela n’empêche pas certains de vouloir briller devant «leur» public.
C’est notamment le cas de Jason Joseph, qui espère améliorer son record de Suisse du 110 m haies, établi début juin à Florence. «J’espère faire mieux que ces 13’’10. Je vais même peut-être pouvoir me rapprocher de la barre des 13 secondes... J’espère faire des étincelles devant le public lausannois. Cela dépendra de mon état d’esprit du jour. Chaque jour est différent, ça dépendra de comment le corps va se sentir et quelles seront les conditions. Il y a des choses que nous ne contrôlons pas», a expliqué le Bâlois.
Avec ses récents résultats, dont son titre de champion d’Europe du 60 m haies en salle en début d’année, Joseph est entré dans une nouvelle dimension. «Tous les entraînements que j’ai faits aux Etats-Unis m’ont rendu plus rapide et plus fort. En revenant en Suisse, j’ai retrouvé mon coach avec qui j’ai affiné mes compétences. Il me connaît très bien. En combinant cela avec les Etats-Unis, je me retrouve dans une situation idéale. Tous les voyants sont au vert.»
Espérons désormais que le hurdler de 24 ans puisse maintenir sa forme actuelle jusqu’aux Mondiaux, où le 110 m haies s’annonce indécis. «Ce sera très intéressant. J’ai l’impression que nous sommes tous en forme alors que les Mondiaux sont dans deux mois. Ce sera peut-être le 110 m haies le plus rapide de l’histoire, car je vois beaucoup des concurrents capables de passer sous les 13 secondes», a-t-il estimé.
Raess : «Markus Riffel s’attend à ce que je batte ses records»
Jonas Raess peut, lui aussi, prétendre à un bon chrono sur le tartan de la Pontaise. Recordman national du 5000 m et du 3000 m en indoor, le Zurichois s’attaque désormais au record de Suisse en extérieur des 5 km sur piste, détenu depuis près de 40 ans par Markus Ryffel en 13’7’’54. «Nous verrons bien ce qui se passera, ça dépendra des conditions. Mon objectif est de faire la course, je ne me concentre pas sur le record de Suisse ou le temps», a tempéré le coureur de fond helvétique.
Raess est néanmoins conscient qu’il peut continuer d’effacer des tablettes le médaillé d’argent bernois des JO de 1984 à Los Angeles, avec qui il a souvent contact. «Je connais bien Markus Ryffel. Il m’envoie régulièrement des messages. Il me soutient beaucoup et il s’attend à ce que je batte bientôt ses records de Suisse en extérieur», a-t-il raconté.
Kambundji : «S'entraîner avec Jason m'inspire»
Pour Ditaji Kambundji, Athletissima doit lui permettre de corriger le tir sur 100 m haies après des Jeux européens en Pologne manqués, où elle a été disqualifiée samedi dernier après un faux départ. «J’étais très déçue, mais c’est des choses qui arrivent. J’étais en forme mais je n’ai pas pu le montrer. J’étais peut-être trop préparée», a reconnu la soeur cadette de Mujinga.
Pour continuer à grandir dans sa discipline, celle qui a ramené le bronze européen l’été dernier de Munich peut compter sur l’expérience de sa coach, Claudine Müller, qu’elle a rejointe l’automne passé et qui entraîne déjà un certain Jason Joseph. «S'entraîner avec Jason et observer ce qu'il fait m'inspire aussi beaucoup», a avoué la Bernoise de 21 ans, qui espère atteindre son premier pic de forme aux prochains Mondiaux.
Le public suisse, une «pression positive»
Mais avant d’avoir les yeux rivés sur Budapest, Kambundji et ses compatriotes veulent avant tout assurer le spectacle devant un public lausannois entièrement acquis - à n’en pas douter - à leur cause. «Courir devant le public suisse me motive, ça met davantage de pression. Mais c’est une pression positive dont j’ai besoin pour performer et pour donner le meilleur de moi-même», a avancé Ditaji.
Même son de cloche chez Jonas Raess : «Courir devant son public, c'est plus de pression, mais j'y suis habitué. C'est aussi très excitant. C'est surtout dans les derniers mètres de la course qu'il est bon d'avoir tout ce soutien. Les spectateurs peuvent être décisifs».
Pour Jason Joseph, concourir à la maison peut être à double tranchant. «Ça a ses avantages mais également ses inconvénients. Si vous réussissez une belle performance, tout le monde est heureux. Mais si vous vous ratez, c’est une autre histoire. C’est pire. Les gens sont venus vous voir et vous n’avez pas répondu aux attentes. Vous savez que vous devez donner le meilleur de vous-même», a-t-il rétorqué.
Reste donc à savoir si les stars de l’athlétisme suisse répondront bien présentes vendredi soir...
Simon Ehammer, qui s’alignera sur la longueur
- «C’est plus facile de se déplacer pour disputer uniquement la longueur plutôt qu’un décathlon. Quand tu voyages, tu n’as pas besoin de prendre avec toi dix paires de chaussures ! Et la préparation est moins conséquente. Tu ne te concentres que sur un concours et non sur une compétition de deux jours.»
- «Si j’envisage d’abandonner le décathlon pour faire uniquement de la longueur ? Ce n’est pas d’actualité, je suis encore jeune. J’aimerais encore me concentrer sur le décathlon, notamment en m’améliorant au lancer. Quand je serai plus vieux, j’envisagerai peut-être de m’orienter uniquement sur le saut en longueur.»