L'annonce du contrôle antidopage positif du vice-champion olympique de cross country Mathias Flückiger constitue un choc pour le cyclisme helvétique. De nombreuses questions restent pour l'heure sans réponse.
Le principal intéressé ne s'est il est vrai pas encore exprimé à ce sujet. Et comme Micha Jegge, chef de la communication chez Swiss Cycling, l'a expliqué vendredi, Mathias Flückiger ne prendra pas position sur le cas «jusqu'à nouvel ordre».
Jeudi après-midi, un jour seulement avant la course des Européens de Munich, la nouvelle a fait l'effet d'une bombe. Mathias Flückiger a été contrôlé positif à une substance anabolisante, le Zeranol, le 5 juin lors des championnats de Suisse, qu'il a remportés.
Le Bernois de 33 ans s'était entraîné normalement l'après-midi à Munich, mais avait ensuite annulé à la dernière minute le traditionnel rendez-vous médiatique d'avant-compétition. Entre-temps, il avait été informé du test positif.
«Nous sommes tous en quelque sorte sans voix», a résumé Thomas Peter, directeur de Swiss Cycling, au micro de SRF. «Je ne sais même pas de quelle substance il s'agit et dans quels médicaments elle peut se retrouver», a-t-il poursuivi.
Pas de Mondiaux non plus
Conformément au règlement, Mathias Flückiger a été suspendu provisoirement avec effet immédiat. Forfait pour les Européens, il ne pourra donc pas non plus participer aux championnats du monde qui auront lieu dans une semaine aux Gets.
Son équipe, Thömus maxon Swiss Mountain Bike Racing, a clairement indiqué dans un communiqué que la tolérance zéro était de mise en matière de dopage. La suite de la procédure sera décidée après l'ouverture de l'échantillon B.
Thomas Peter a également souligné que Mathias Flückiger avait été lui-même «choqué» par cette nouvelle. Le coureur doit désormais être protégé, et il a «aussi mérité d'être bien encadré dans ces moments difficiles», a-t-il ajouté.
Pas le meilleur timing
Mathias Flückiger vit des semaines compliquées. Il s'était ainsi accroché avec son compatriote Nino Schurter lors de la manche de Coupe du monde de Lenzerheide le 10 juillet, alors que les deux hommes luttaient pour la victoire. Critiqué sur les réseaux sociaux, il avait ensuite été contraint de renoncer aux courses prévues en Amérique du Nord à la suite d'une infection au Covid-19.
Une autre question reste en suspens: pourquoi a-t-il fallu attendre près de deux mois et demi avant que le test positif soit révélé? «Nous ne savons pas non plus pourquoi cela a duré si longtemps et pourquoi la nouvelle est tombée exactement un jour avant la course des championnats d'Europe», explique Thomas Peter. «Il y aurait certainement pu avoir un meilleur timing.»
ATS