FranceVingt ans de prison pour un père qui violait et livrait sa fille à des inconnus
ATS
22.11.2024 - 17:01
La justice française a condamné vendredi un homme de 38 ans à 20 ans de réclusion criminelle, la peine maximale, pour avoir régulièrement violé sa fille adolescente et l'avoir livrée à des inconnus qui la violaient.
Keystone-SDA
22.11.2024, 17:01
22.11.2024, 19:25
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Dans cette affaire jugée par la cour criminelle du Var (sud), le seul de ces violeurs identifié par les enquêteurs, qui comparaissait libre, a pour sa part été condamné à 16 ans de réclusion criminelle. Des condamnations conformes aux réquisitions de l'avocate générale, Estelle Bois.
Pendant trois jours, ce procès a mis en exergue l'emprise du père, un grand gaillard qui pesait 160 kg au moment des faits, sur sa fille adolescente dont il contrôlait les fréquentations, les sorties ou les réseaux sociaux.
Cajoleries, insultes et menaces
Il a commencé à lui imposer des relations sexuelles fréquentes alors qu'elle n'avait que 13 ans, mêlant cajoleries, insultes et menaces.
Il l'a aussi également livrée à d'autres hommes, souvent beaucoup plus âgés, recrutés sur des sites de petites annonces comme Wannonce. Sur ce site, il prétendait qu'ils étaient un couple de 26 et 20 ans cherchant à assouvir un fantasme.
Les yeux bandés, la jeune fille devait se soumettre aux désirs de ces hommes, en présence de son père qui dirigeait, participait et filmait
Le second accusé, un sexagénaire sans antécédent judiciaire, père de six enfants, a été confondu grâce à la géolocalisation de l'une des nombreuses photos et vidéos pornographiques de l'adolescente retrouvées sur les appareils du père.
La tête basse, il a déclaré devant ses juges avoir été piégé, assurant avoir adhéré à l'histoire du fantasme de domination d'un couple d'adultes, sans demander par la suite le consentement de la jeune fille puisque l'homme qui l'accompagnait le lui donnait.
«Il aime avoir tous les pouvoirs sur elle»
Le père a pour sa part reconnu les faits et promis de ne pas faire appel. «Après trois ans de détention, j'ai eu le temps de réfléchir», a-t-il expliqué.
Pourtant, pendant l'instruction et encore au cours de l'audience, il n'a cessé d'évoquer une relation sentimentale avec l'adolescente, qui n'était pas sa fille biologique mais qu'il a reconnue et élevée. Il a ainsi soutenu n'avoir fait que céder à ses demandes.
«Il ne s'agit pas d'amour mais de pouvoir et de domination. Il n'aime pas (sa fille), il aime avoir tous les pouvoirs sur elle, qu'elle lui appartienne, qu'elle lui obéisse», a martelé Mme Bois.
Une nuit d'août, elle s'enfuit
Il y a trois ans, c'est elle qui avait mis fin à son calvaire en s'enfuyant, alors que les violences et les humiliations allaient crescendo. Une nuit d'août 2021 à Cavalaire-sur-mer, une passante en vacances la voyant courir en pleurs l'avait abordée, écoutée et prise en charge, jusqu'à l'accompagner chez les gendarmes alors que le père multipliait appels et textos.
Désormais âgée de 18 ans, la jeune fille regarde de l'avant et souhaite «fermer le livre et passer à autre chose» avec un petit copain de son âge et un projet de formation professionnel.
Cette affaire, par certains aspects, rappelle celle des viols de Mazan (sud), un procès-fleuve qui a débuté il y a près de trois mois en France. La victime, Gisèle Pélicot, 71 ans, a été violée à son insu durant une décennie par son mari et des inconnus que celui-ci recrutait sur internet.