«C'est l'horreur ultime» La situation «alarmante» de la relève du hockey helvétique

ATS, par Sascha Fey

25.9.2024 - 13:12

Pour Sven Helfenstein, l'agent de Janis Moser, le manque de relève en Suisse est problématique. Il juge le système de formation des jeunes hockeyeurs insuffisant par rapport aux autres grandes nations du hockey. 

Pour Sven Helfenstein, le manque de relève en Suisse est problématique.
Pour Sven Helfenstein, le manque de relève en Suisse est problématique.
KEYSTONE

Vice-champion du monde en mai avec la Suisse, Nino Niederreiter avait déjà mis en garde contre le problème de la relève. L'équipe de Patrick Fischer affichait la deuxième plus haute moyenne d'âge du tournoi en République tchèque.

Sven Helfenstein partage ce constat et ne mâche pas ses mots. «C'est même alarmant pour moi», affirme cet ancien grand espoir du hockey helvétique dans un entretien à Keystone-ATS. «Le problème dans notre pays, c'est ce qui se fait au niveau des M9 et des M13. C'est l'horreur ultime.»

Retard «impossible à rattraper»

Helfenstein ne comprend pas pourquoi on ne s'entraîne que deux fois par semaine en M9. En République tchèque, les enfants s'entraînent déjà quatre fois par semaine à cet âge. Et en Amérique du Nord, l'entraînement sur glace ne s'arrête pas durant l'été. «Avant, on s'entraînait moins partout. Cela ne pesait pas encore extrêmement lourd. Mais maintenant, le retard après les M13 est si grand en Suisse qu'il est presque impossible à rattraper»

Pour Helfenstein, le problème réside dans le fait que le système n'est pas vraiment remis en question. «Il faudrait avoir le courage d'introduire de nouvelles choses et ne pas dire qu'il n'y a pas assez d'argent pour cela». A Zoug, plus d'un million de francs de sponsoring a été trouvé pour l'équipe féminine. Pourquoi ne serait-il pas possible d'en faire autant pour la relève ? «On n'en fait pas assez à ce sujet», affirme-t-il.

L'agent trouverait aussi souhaitable que les joueurs évoluant en M17 élite aient la possibilité de s'entraîner individuellement en été. «Car chacun a besoin de quelque chose de différent, mais les clubs ne veulent pas perdre le contrôle. Il y a tellement de choses qui n'ont aucun sens. Mais quand on arrive avec de la nouveauté, c'est souvent non. Les clubs préfèrent le statu quo.»

Helfenstein a également une opinion claire sur le nombre de six étrangers autorisés par équipe de National League. «Combien de Suisses jouent encore un rôle important en attaque? Très peu. Je suis très sceptique et je pense qu'il faudrait réduire à cinq étrangers.»

Le talent n'existe pas

Aux yeux de celui qui avait été repêché par les New York Rangers en 2000 (175e position), le talent n'existe pas. «Pour moi, il y a des conditions préalables. Un avantage musculaire ou une certaine taille aide forcément, mais d'autres facteurs entrent ensuite en ligne compte», soutient Sven Helfenstein. «Un jeune vivant près d'une patinoire ou dont les parents ont investi beaucoup de temps dans des activités sportives a également un avantage. On dit alors qu'il a du talent, mais il en a simplement fait plus que les autres.»

A partir du niveau M15 élite, tous les grands clubs s'entraînent à peu près à la même fréquence. Dès lors, il s'agit de réfléchir à ce qu'il est possible de faire pour progresser plus vite. «Comprendre cela et le mettre en pratique conduit à une grande différence», conclut Helfenstein.

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