Jeudi soir aux Vernets, Genève-Servette et Bienne se battront pour le titre de champion de Suisse dans un match VII décisif qui s'annonce épique. Et l'histoire penche légèrement en faveur du visiteur dans ce genre d'affrontement.
On y est. Après 52 matches de saison régulière et trois tours de play-off, le dénouement du championnat de National League aura bien lieu sur un quitte ou double. Car il faudra bien qu'il y ait un vainqueur entre deux formations qui proposent un très joli hockey depuis le mois de septembre.
Seulement, désigner un favori dans cette partie relève plutôt de l'alpinisme tant les pronostics s'avèrent hasardeux. Car un match VII n'est pas régi par les mêmes règles. La coupe à portée de canne n'incite pas les acteurs à la folie. Chaque geste se veut plus réfléchi que d'habitude. Hors de question de pénaliser son équipe en prenant une punition stupide et évitable.
Mettre la pression au vestiaire
«Tu peux être préparé comme tu veux, quand tu arrives au match VII il se passe de toute façon quelque chose dans la tête ou dans le ventre, confie Gaëtan Haas. Aujourd'hui (réd: mardi après-midi), la sieste n'était pas incroyable avec l'impression qu'il y a tout qui bouge à l'intérieur. Tu dois essayer de mettre ça de côté, la pression sera sur tout le monde. Tu dois la prendre et la f... au vestiaire pour entrer sur la glace et jouer ton jeu.»
Pour avoir une idée de ce qui peut se passer jeudi soir, il n'est pas inutile de se plonger dans les statistiques. Depuis l'introduction du septième match en finale des play-off en 1998, les chiffres penchent légèrement en faveur des visiteurs. Ces derniers se sont en effet imposés à quatre reprises pour trois succès à domicile. On peut également inclure la finale de 2004, disputée en cinq matches seulement en raison de divers facteurs, qui avait vu Berne battre Lugano 3-2 (4-3 ap sur un but de Marc Weber).
La saison passée, Zoug était parvenu à renverser la vapeur pour finalement dominer Zurich 4-3, alors que les hommes de Dan Tangnes étaient menés 3-0. Parmi les matches 7 mémorables, citons celui de 2001 avec le but de Morgan Samuelsson en prolongation pour Zurich à Lugano et celui de 2012 à Berne avec le goal du Zurichois Steve McCarthy à deux secondes de la fin du temps réglementaire.
Profiter de ces moments
Il est d'ailleurs amusant de se rappeler que le coach de Berne à l'époque s'appelait Antti Törmänen. Le Finlandais avait chassé ce mauvais souvenir l'année suivante en menant Berne au sacre face à Fribourg.
Titré avec Berne en 2010 contre Genève au terme du septième match, Etienne Froidevaux faisait lui aussi partie de l'équipe bernoise battue en 2012. «Si tu as vécu un titre ou une finalissima, tu n'oublies jamais, conclut celui qui va mettre un terme à sa carrière sur une rencontre aussi importante avec Bienne. C'étaient de jolies expériences pour moi, mais à la fin ça reste un match. Il ne faut pas changer grand-chose et profiter de ces moments.» En résumé, il faut faire de ce match exceptionnel un événement banal.