Roman Josi «Ce n'est certainement pas une période facile»

ATS

7.3.2023

Roman Josi traverse une période assez difficile sur le plan émotionnel. Mais la force mentale du défenseur de 32 ans des Nashville Predators lui permet de se concentrer sur l'essentiel après le transfert de Nino Niederreiter à Winnipeg.

Roman Josi traverse une période assez difficile sur le plan émotionnel.
Roman Josi traverse une période assez difficile sur le plan émotionnel.
Keystone

ATS

Ce fut un crève-coeur. Plus que n'importe quel membre des Nashville Predators, Roman Josi fut choqué d'apprendre le transfert de Niederreiter aux Winnipeg Jets pour un choix de deuxième ronde de la draft 2024. «Il y a eu beaucoup d'émotions, se rappelle le Bernois dans le vestiaire des Predators lors d'un entretien avec l'agence de presse Keystone-ATS. Ces quelques mois avec lui ont été magnifiques et je suis très reconnaissant d'avoir pu jouer avec lui.»

Lorsqu'il évoque Nino Niederreiter, le capitaine des Preds le décrit comme «l'un de ses meilleurs amis». Les deux hommes ont appris à se connaître et à s'apprécier au sein de l'équipe nationale M16. Lors des championnats du monde, ils ont partagé plusieurs fois la même chambre, et pendant leurs loisirs, ils ont également fait beaucoup de choses ensemble.

La joie a donc été d'autant plus grande lorsque l'attaquant grison a décroché l'été dernier un contrat de deux ans avec Nashville où Josi officie comme capitaine depuis 2017. Un rêve s'est ainsi réalisé pour les deux hommes. «Il faisait partie de notre famille, mon fils de deux ans l'adore», explique celui qui est père de deux enfants depuis juillet dernier.

Travail avec un coach mental

En plus de Niederreiter, Nashville s'est séparé de plusieurs joueurs avant la date limite des transactions. Bien que Josi soit le leader de l'équipe, il ne sait pas exactement ce qui se discute en coulisses. Les signes sont cependant clairs, le directoire aspire à un changement et veut rajeunir l'équipe. Et ce, bien que Nashville puisse toujours viser les play-off. «Ce n'est certainement pas une période facile, explique Josi. Mais je me concentre sur le hockey, je ne peux pas vraiment contrôler le reste.»

Cette sérénité qu'il tient de son père lui sied parfaitement. Mais il la travaille. «C'est parfois stressant, il est donc essentiel de se reposer», raconte-t-il. Depuis cinq ans, il bosse avec un coach mental: «Cela m'a beaucoup aidé.» Il a également lu de nombreux livres sur le sujet. Et puis, sa famille aide à déconnecter. «Que nous ayons gagné ou perdu, quand je rentre à la maison, il n'y a qu'elle qui compte, confie-t-il. La famille est ce qu'il y a de plus important pour moi.» Avant les rencontres à domicile, il dort désormais moins longtemps pour pouvoir jouer davantage avec ses enfants.

Depuis fin décembre de l'année dernière, Josi est devenu meilleur buteur des Predators. Avec 17 buts et 39 assists en 61 rencontres, il est aussi le numéro 1 pour ses couleurs cette saison. Est-il satisfait de ses performances jusqu'à présent? «Au début, il y avait des hauts et des bas. Mais depuis le début de la deuxième moitié de la saison, cela va beaucoup mieux et je joue de manière plus constante.» Pourquoi l'équipe manque-t-elle jusqu'à présent de cette fameuse constance nécessaire ? «Nous essayons de le découvrir depuis le début de la saison.»

El Niño et Josi à Riga ?

Copropriétaire du CP Berne, Roman Josi ne doit pas franchement sourire en voyant les résultats de son club, même si les Ours ont pu se qualifier pour les pré-play-off de National League: «Je suis les résultats du SCB, mais je suis trop loin pour être au courant de tout ce qui se passe, avoue-t-il. De temps en temps, j'entends quelque chose de mon père (réd: qui représente son fils au conseil d'administration).»

Lancé très tôt dans le grand bain en Suisse, Roman Josi voit ce qui se passe en Suisse avec l'augmentation des étrangers: «Je ne suis pas du tout fan. Pour le hockey suisse, il est important que les jeunes joueurs aient beaucoup de temps de glace.» Il a lui-même pu constater à quel point cela lui avait été bénéfique. «Le fait d'avoir obtenu un rôle très tôt a beaucoup aidé mon développement, analyse celui qui est l'un des meilleurs défenseurs du monde. Avec six étrangers, je n'aurais sans doute pas eu cette chance.»

En ce qui concerne Niederreiter, les deux amis pourraient bientôt être réunis. Si Nashville et Winnipeg devaient manquer les play-off ou être éliminés tôt dans la compétition, ils participeraient alors tous les deux au Championnat du monde à Riga et Tampere, si leur santé le permet. Ce serait certainement une belle consolation pour les deux amis.