Trois jours après une triste performance en Serbie, la Suisse sera ce mardi en quête de rachat à St-Gall face au Danemark. Un tout autre résultat qu’une victoire laissera penser que l’Euro 2024 ne fut qu’une parenthèse enchantée.
Battue 2-0 à Copenhague le 5 septembre pour son premier match de cette campagne de Ligue des Nations qui n’est pas loin d'être funeste, la Suisse entend rendre la monnaie de leur pièce à leurs adversaires du soir. Granit Xhaka et ses coéquipiers n’ont pas oublié que les Danois n’avaient pas voulu sortir le ballon pour permettre à Breel Embolo de se relever sur l’action qui a amené l'ouverture du score.
Cette attitude avait été perçue comme un manque de fair-play par les Suisses et, surtout, conduit leur capitaine à commettre l’irréparable sur son homologue Pierre-Emile Höjbjerg. «Les Danois avaient été tout simplement les plus malins», ironise Murat Yakin.
Copenhague le début de la fin ?
Ce match de Copenhague sonne un peu, si l’on veut peindre le diable sur la muraille, comme le début de la fin pour les Suisses. Sans Granit Xhaka suspendu, ils furent beaucoup trop «tendres» trois jours plus tard face à l’Espagne (1-4). Avant de tomber bien bas samedi dernier à Leskovac face à la Serbie (0-2).
Une quatrième défaite de rang, pratiquement synonyme de relégation directe en Ligue B, fera par ailleurs tache dans le bilan de Murat Yakin. Perdre quatre matches de suite n’est jamais arrivé à ses deux prédécesseurs. Le dernier à avoir connu cette infortune est Köbi Kuhn.
Entre octobre 2007 et mars 2008 dans une campagne de préparation bien laborieuse pour l’Euro 2008 à domicile, la Suisse s’était successivement inclinée 1-0 devant les Etats-Unis, 1-0 devant le Nigeria, 2-1 devant l’Angleterre et 4-0 devant l'Allemagne. Le soir où l'on prendra congé officiellement de Yann Sommer, de Fabian Schär et de Xherdan Shaqiri n'est pas le bon soir pour écrire une page aussi noire.
«Nous ne devons pas chercher d'excuses»
Murat Yakin sait bien sûr que le doit d’erreur n’existe plus désormais. «Nous avons mené des discussions individuelles qui ont été fructueuses depuis samedi, dit-il. Nous avons bien sûr analysé la rencontre. Les enseignements que l’on peut tirer sont simples: nous prenons trop de buts «évitables» et nous manquons d’efficience dans le dernier geste. Nous ne devons pas chercher d'excuses. Seulement jouer mardi avec davantage d’intensité. Le stade sera plein avec un public qui va pousser. A nous d’en profiter.»
Le sélectionneur n’a évidemment pas dévoilé ses intentions quant aux choix qu’il arrêtera. Il devra toutefois remplacer Silvan Widmer, suspendu, sur le flanc droit de la défense. Son absence et les performances trop timorées de Michel Aebischer sur l'autre flanc pourraient l’inciter à modifier son système pour revenir à une défense à quatre. «C’est une possibilité, dit-il. Je prendrai ma décision demain. Il y aura peut-être des surprises.» Il est temps que le Bâlois retrouve sa baguette magique.
ATS, par Laurent Ducret