Presque «soulagé» cet été par le choix arrêté par Yann Sommer et par Xherdan Shaqiri de mettre un terme à leur carrière internationale, Murat Yakin avait, en revanche, été contrarié par la retraite soudaine de Fabian Schär. Le match de Leskovac a rappelé l’importance du rôle tenu par le défenseur saint-gallois à l’Euro.
Revenu en grâce au printemps, Fabian Schär avait, enfin, calqué ses performances en sélection avec celle de son club. Aux côtés de Manuel Akanji et de Ricardo Rodriguez, le défenseur de Newcastle a formé un trio qui, faut-il le rappeler, n’aura cédé que deux fois contre l’Allemagne, l’Italie et l’Angleterre. Soit quatre fois moins que lors des trois premiers matches de la Ligue des nations...
Un déficit de vitesse
A la peine depuis son transfert avorté à Wolverhampton à l’été 2023, Nico Elvedi accuse depuis un mois bien des tourments. Expulsé à Copenhague, il a été l’auteur d’un malheureux autogoal à Leskovac dans une rencontre au cours de laquelle il n’a pas pu masquer un déficit de vitesse presque étonnant pour un joueur de 28 ans. On le sait, Nico Elvedi n’aurait pas joué en Serbie si Denis Zakaria était de la partie. Mardi à St. Gall contre le Danemark, le Zurichois aura-t-il encore la confiance du sélectionneur? On peut le croire dans la mesure où Eray Cömert et Cédric Zesiger semblent partir de trop loin pour revendiquer une place de titulaire.
S’il a mesuré tout de suite le poids que pouvait représenter l’absence de Fabian Schär, Murat Yakin n’avait sans doute jamais pensé combien il serait difficile de se passer aussi de Yann Sommer et de Xherdan Shaqiri. A Leskovac, Gregor Kobel a livré son huitième match en sélection sans pouvoir réussir un premier clean-sheet. Auteur de deux magnifiques parades en seconde période, le Zurichois n’a pas pu masquer un jeu au pied parfois déficient. Dans ce registre, il est encore très loin d’offrir les mêmes assurances que son prédécesseur. Il est aussi loin de posséder les mêmes automatismes avec ses défenseurs. On a le sentiment que Gregor Kobel se trouve, en sélection, devant une barrière qu’il ne parvient toujours pas à franchir!
Une mi-temps parfaite pour Xherdan Shaqiri
Seul joueur à avoir marqué au moins un but lors des trois dernières Coupes du monde et des trois derniers Euros, Xherdan Shaqiri aurait-il encore sa place aujourd’hui en équipe de Suisse malgré ses 33 ans, ses kilos en trop et son intégration laborieuse au sein du FC Bâle de Fabio Celestini? Pour des «missions» ponctuelles sans doute, comme il l’a démontré cet été à l’Euro avec sa titularisation contre l’Ecosse et son entrée en jeu tonitruante face à l’Angleterre.
Samedi, la Suisse aurait bien eu besoin de ce Shaqiri de 2024 lors d’une première mi-temps à sens unique au cours de laquelle les Serbes ont fait le dos rond pendant près de 40 minutes. Davantage que Zeki Amdouni et surtout d’un Breel Embolo une fois de plus hors sujet, le Bâlois aurait trouvé le bon décalage, joué entre les lignes ou armé une frappe dont il a le secret. La lecture d’un tel match nous rappelle quel joueur extraordinaire fut Xherdan Shaqiri en équipe de Suisse. Un joueur irremplaçable au même titre que Yann Sommer et Fabian Schär
Par Laurent Ducret
ld, ats