L’équipe de Suisse de vitesse a une nouvelle fois signé une performance de choix samedi lors de la descente du Lauberhorn. Avec la victoire de Marco Odermatt devant Franjo von Allmen, elle réussit son quatrième doublé de suite dans la discipline reine. «C'est incroyable, je n’arrive pas à trouver les mots», a reconnu le Nidwaldien devant les médias.
Mais où s’arrêteront-ils ? Samedi à Wengen, Marco Odermatt et Franjo von Allmen ont offert à la Suisse un quatrième doublé en autant de descentes cet hiver. Jamais également la station bernoise n’avait vu deux skieurs helvétiques trôner sur les deux plus hauts rangs. Un exploit historique que les deux héros du jour peinaient encore à réaliser.
«Écrire l’histoire du sport suisse, c’est comme un rêve pour moi», s’est extasié le champion nidwaldien devant la presse romande. «C’est difficile d’expliquer ce que je ressens», a de son côté répondu la nouvelle pépite de l’Oberland, qui a vécu sur ses terres d’origine un week-end extraordinaire, lui qui avait déjà décroché sa première victoire en Coupe du monde lors du super-G samedi.
Les prouesses d’«Odi» et de «FvA» ont également suscité l’admiration de leurs coéquipiers. «Je crois qu'on ne se rend vraiment pas compte. Le niveau qu'il y a dans cette équipe de Suisse sur ces quatre premières descentes, c’est de la folie», a notamment tenu à rappeler Arnaud Boisset, 36e pour sa première descente depuis sa terrible chute à Beaver Creek début décembre.
Retrouvez ci-après la réaction des descendeurs suisses, qui ont – une fois de plus – signé une performance d’ensemble solide avec encore les 7e, 8e et 12e places de Justin Murisier, Lars Rösti et Stefan Rogentin.
Vainqueur de la descente
Marco Odermatt
«C'est incroyable, je n’arrive pas à trouver les mots. L’équipe de Suisse est actuellement la meilleure team du monde. C’est très cool d’écrire l’histoire du sport suisse, c’est comme un rêve pour moi. Avec cette équipe, tout le ski suisse et tous ces fans, c’est très beau. Je voulais absolument gagner. C’était très important pour moi de réagir après ma 7e place en super-G. Franjo est magnifique. Il est très jeune, mais ce qu’il fait à son âge en descente, c’est-à-dire finir deuxième à Val Gardena, à Bormio et ici ainsi que gagner hier en super-G, c’est extraordinaire. Franjo est aussi le collègue idéal pour aller faire la fête ce soir !»
2e de la descente
Franjo von Allmen
«C’est difficile d’expliquer ce que je ressens. Il y avait déjà beaucoup d’émotion hier après avoir gagné ma première course, en plus à la maison. Il fallait réussir à gérer tout cela. Et aujourd’hui, c’est encore un gros résultat. Je vais réaliser ces prochains jours ce que j’ai réussi à faire. C’est beau de réussir le doublé avec Marco. Il est une superbe locomotive pour l’équipe. Il nous montre à tous que c’est possible. Nous, les jeunes athlètes, nous pouvons en profiter pour faire de belles performances. Il y a un esprit d’équipe super ! C’est compliqué de dire si on écrit l’histoire, ce n’est que ma deuxième saison en Coupe du monde. Mais j’essaie de profiter du moment présent.»
7e de la descente
Alexis Monney
«C’est un sentiment mitigé, j’avais les moyens de faire mieux. Dans le Brüggli-S et le S final, il y avait la possibilité d’être meilleur. Je n'ai pas skié à mon meilleur niveau à ces endroits, mais le reste de la course était bon. C’était difficile de se concentrer au départ avec l’interruption (ndlr : après la chute de Vincent Kriechmayr). Déjà l’an dernier, je m’étais élancé après la chute d'Alexis Pinturault... Tu perds beaucoup d’énergie dans ces moments-là. Tu as l’adrénaline qui monte à fond et ensuite, tu dois redescendre. Mais ce n’est pas une excuse.»
«Je me réjouis pour Marco et Franjo, mais je ne vais pas me prendre une monstre tôlée avec eux (rires). Je ne gagne pas d’argent lorsque ce sont mes collègues sur le podium. C’est moi qui dois gagner. Mais c’est clair que je préfère voir mes coéquipiers sur le podium que n’importe qui d’autre, surtout quand ce sont des gars très sympas comme eux. Je les respecte vraiment.»
36e de la descente
Arnaud Boisset
«Ce week-end est très positif pour moi, j'ai vu des belles choses. Je me suis remis dans le rythme. Ce n'était pas facile de reprendre un départ sur une piste de Coupe du monde. Je me suis testé sur un long super-G, sur une longue descente, avec des longs sauts et les jambes qui brûlent. C'était un test grandeur nature réussi. C’est un soulagement parce que je me rends compte que, même si je ne me sens pas encore à 200 %, je ne suis pas si loin des meilleurs. C’est très positif.»
«C’est inspirant d’être au quotidien aux côtés de Marco. Il partage beaucoup, au contraire d’anciens grands champions suisses qui faisaient un peu leurs trucs dans leur coin. Il est toujours très content pour nous, c’est très positif. Quand on voit ce qu'il fait aujourd'hui, je n'ai vraiment pas de mots. Je crois qu'on ne se rend pas vraiment compte. Le niveau qu'il y a dans l'équipe de Suisse sur ces quatre premières descentes, c’est de la folie. Mais par contre, on reste une équipe de gamins. Nous sommes jeunes et on s'amuse beaucoup, l’ambiance est très décontractée.»
Disqualifié de la descente après avoir enfourché
Alexis Monney
«Après ma petite frayeur, tout va bien. J’ai enfourché à l’avant-dernière porte. J’ai pris un petit trou au virage précédent et ça m’a décalé. Je suis alors arrivé trop direct dans le dernier virage. Malgré tout, j’ai réussi une performance solide compte tenu des conditions que j’ai eues. Je suis surtout très content pour l’équipe. Quatre doublés de suite, je crois que ce n’était encore jamais arrivé ! Nous étions très attendus ici, et réussir à faire une course comme celle-là, ça fait plaisir.»