En battant 2-1 un FC Bâle en pleine crise, le Servette FC a réalisé une excellente opération lors de la 24e journée de Super League. A la faveur de ce succès, les Grenat se sont emparés de la deuxième place du classement.
Et donc Servette est désormais 2e de Super League. Vainqueurs 2-1 du FC Bâle samedi, les Grenat se font les auteurs d'une remontée spectaculaire.
On pourrait presque dire de la Super League qu'elle a quelque chose de romantique. L'équipe qui parvient à trouver un bonheur peut les accumuler. Il y a une semaine, Servette restait sur quatre matchs sans victoire et se focalisait sur la lutte contre la relégation. Ce samedi soir, les Genevois pensent au podium. Leur succès contre Bâle, après ceux face à Zurich (3-1) et à Saint-Gall (1-0), vient ponctuer une semaine folle.
Contre les Rhénans, le SFC a en tout cas montré qu'il ne volait pas cette deuxième place. Même si celle-ci est provisoire, avant le déplacement de Saint-Gall à Lucerne dimanche. Mais les buts de Grejohn Kyei (62e) et de Gaël Ondoua (71e) ont couronné une prestation des plus probantes, une des meilleures de la saison genevoise. La réduction du score d'Arthur Cabral sur penalty à la 92e n'est qu'anecdotique.
Quant aux réalisations servettienes, elles ont chacune eu leur propre histoire. Celle de Kyei, la 10e de la saison pour le Français, a mis du temps à être validé par la VAR. Hors-jeu sur le long centre de Clichy (qu'il a parfaitement transformé), il a été remis en jeu par la légère déviation du défenseur bâlois Cardoso. Celle d'Ondoua, en revanche, a été beaucoup plus nette: une sourde frappe des vingt-mètres qui n'a laissé aucune chance à Lindner.
Performance aboutie
S'il fallait reprocher quelque chose à Servette, c'est le temps qu'il a mis à faire la différence. Car si les Grenat avaient mené déjà à la pause, cela n'aurait qu'illustré sa domination. Elle a été territoriale et s'est ressentie dans une possession du ballon largement à son avantage. Mais ce n'est pas gage d'une menace réelle. Les occasions de buts qui en ont découlé l'ont été. Les Grenat n'avaient aucune peine à exploiter l'autoroute qui s'est souvent présentée sur leur côté droit, où Miroslav Stevanovic avait la place pour peser sur la partie.
Mais à l'intérieur du jeu aussi, Timothé Cognat a fait preuve d'une mobilité et une capacité de percussion qui a souvent perdu un milieu bâlois qui ne savait plus où donner de la tête. Au point de se dire clairement les choses à l'une ou l'autre occasion. Rappelant que Bâle et ses remous internes, incarnés par la mise en congé de Valentin Stocker en début de semaine dernière, en font une bête blessée.
Les Genevois auraient dû la tuer après dix minutes, histoire de se dégager la partie. Kyei avait déjà eu l'occasion pour. Parfaitement lancé par Cognat, il a buté à l'orée des six mètres sur un Lindner bien sorti. Mais Servette aurait aussi très bien pu payer cher son manque de réalisme. Car si Stevanovic, Sauthier ou encore Schalk ont eu leurs possibilités, Bâle a aussi profité du retour des vestiaires pour se montrer plus menaçant, principalement de loin. Pajtim Kasami a par exemple failli profiter d'un ballon relâché par Jérémy Frick sur un essai de Fabian Frei (54e).
Mais qu'on se le dise, cela n'aurait pas servi la justice. Servette a souvent étouffé Bâle, et dans la Super League telle qu'elle se porte actuellement, il mérite sa place de dauphin d'un Young Boys intouchable.